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Budget 2018: le débat d’orientation prévu au parlement vendredi
Publié le mercredi 28 juin 2017  |  Nord Sud
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© aCotonou.com par CODIAS
Siege de l`Assemblée nationale du Benin




C’est de coutume que le débat sur l’orientation du budget de l’Etat, doit se faire au parlement au plus tard le 30 juin de chaque année. Pour ce qui est du budget de l’Etat, gestion 2018, c’est justement le vendredi 30 juin prochain qui a été retenu pour les échanges entre le Ministère de l’Economie et des Finances et les députés. En prélude à ces travaux en plénière, le Ministre Romual Wadagni, comme le recommande la loi organique N°2013-14 du 27/09/2013 portant loi des finances, a présenté le vendredi 23 juin 2017 dernier, à la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, le Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) 2018-2020.

Le Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle couvre l’Administration centrale, les collectivités locales, les entreprises publiques et la sécurité sociale. Il présente la situation économique, les perspectives et les options de politique économique. Il est évident, voire un secret de polichinelle qu’en le parcourant, l’on se rend compte que le budget 2018 sera principalement marqué par une accélération dans la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement, si cher au Chef de l’Etat, Patrice Talon.
A cet effet, le Bénin a reçu un accompagnement du Fond monétaire international dans la mise en œuvre de ce Programme, à travers la signature, le 7 avril dernier, d’un accord triennal au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) pour un montant équivalant à 111,42 millions de DTS (environ 151,03 millions de dollars). Ainsi, les piliers fondamentaux retenus pour le budget de l’Etat, exercice 2018 sont donc ceux contenus dans le Pag et dont l’ambition est de révéler le Bénin à la nation béninoise et au monde entier. Il s’agit, qu’il vous souvienne, des actions pour la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance ; des actions dans le cadre de l’engagement de la transformation structurelle de l’économie et surtout des actions pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

La croissance économique prévisionnelle en deux scénarii

En ce qui concerne la croissance économique prévisionnelle, il est prévu deux scénarii pour le profil de croissance à moyen terme. Le scénario de référence prévu par le gouvernement affiche de la prudence dans les prévisions de croissance. Ce qui est certain, il est conforme au Programme Economique et Financier convenu avec le Fonds Monétaire International et prend en considération les différentes incertitudes auxquelles est soumise l’économie dont, entre autres, l’évolution du cours des matières premières sur le marché international, les aléas climatiques, une célérité moins que prévue dans la mise en œuvre des différentes réformes économiques. Le scénario alternatif mis en œuvre par le gouvernement considère une issue favorable quant aux risques qui pèsent sur l’économie. Ainsi, ce scénario suppose une célérité satisfaisante dans la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement et de ses réformes économiques, une évolution favorable des cours des matières premières sur le marché international ainsi que des conditions climatiques avantageuses.
A partir de 2018, renseigne le document, la croissance de l’économie sera essentiellement portée par la mise en œuvre du Pag à travers les différents projets sectoriels. Les prévisions de croissance sont toutefois sujettes à nombre d’incertitudes. Ces dernières sont essentiellement basées sur la politique commerciale et de change avec le géant de l’Est, le Nigéria ; les fluctuations du cours du pétrole et la survenance de problèmes climatiques. Mais, face à ces incertitudes, le Pag vise à multiplier les ressorts de l’économie afin de la rendre plus résiliente, a rassuré le Ministre Wadagni dans sa présentation. De même, pour faire spécifiquement face aux changements climatiques, le Programme d’Actions du Gouvernement a prévu, entre autres, la construction de mini barrages multifonctions à Dogo Bis, Vossa et Bétérou (elles auront pour fonctions, la production d’énergie, irrigation des terres et l’alimentation en eau potables) ; l’adoption de semences résistantes aux variabilités climatiques.
Au niveau des finances publiques, les perspectives seront marquées notamment par : une amélioration des recettes totales qui passeraient de 15,6% en 2017 à 17,4% en 2020 ; une amélioration progressive du déficit budgétaire en lien avec l’importance des projets à réaliser en PPP ; et enfin une contraction progressive du ratio masse salariale sur recettes fiscales afin de se rapprocher de l’objectif communautaire.

La bonne marge de manœuvre des collectivités locales

Parlant des finances locales, les perspectives sont favorables pour les communes à partir de 2018, a annoncé le Ministre Wadagni. En effet, les recettes totales devraient afficher une progression de 11,4% sur le triennal 2018-2020, indique le document préparatoire. Cette progression des recettes permettrait aux communes d’accroître leurs dépenses, notamment celles destinées à l’investissement. S’agissant des entreprises publiques et des offices, les mesures proposées ressortent des missions d’assistance technique du Fmi. Certes, dans cet ordre d’idées, certaines entreprises publiques sont déjà engagées dans l’élaboration des contrats de performance. C’est par exemple le cas de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) et de la Société béninoise de l’énergie électrique (Sbee). Dans cette même rubrique, il est prévu la relecture du cadre légal des entreprises publiques et des offices (Loi N°88-005 du 26 avril 1988 pour les entreprises et la Loi N° 94-009 du 28 juillet 1994 pour les offices) qui ne cadre plus avec les réalités actuelles et qui nécessite une relecture.

Qu’en est-il du budget 2017 en cours !

Selon un tableau récapitulatif de la situation économique et financière sur la période 2014-2017 présenté par l’argentier national, présente un taux de croissance de 5,4% et un taux d’investissement de 29,3% contre 26,7% entre 2014-2016. Les contributions sectorielles pour le primaire, le secondaire et le tertiaire s’élèvent respectivement à 1,1%, 1,6% et 2,7%. Des taux en hausse comparativement à ceux de 2014-2016.
Il convient de préciser par ailleurs que le taux de croissance de l’activité en 2017 en cours sera porté par la hausse de la production agricole en lien avec la poursuite de la mise en place des semences améliorées et des engrais de bonne qualité ; la hausse de l’activité d’égrenage de coton et le dynamisme du secteur de la transformation agro-industrielle ; l’amélioration de l’offre d’énergie électrique et le lancement des chantiers de construction d’infrastructures ; la hausse du trafic au Port de Cotonou, et enfin la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

Le ‘’Bénin Révélé’’, le leitmotiv !
Le Ministre de l’économie et des finances est très optimiste quant à la réussite du Pag. Il a laissé entendre que l’Etat continuera à veiller à la viabilité de sa dette et à la soutenabilité de ses finances publiques. A cet effet, un accent particulier sera mis sur la réduction du coût de l’endettement et du risque de change en priorisant les financements concessionnels en euro. Le recours aux bailleurs non traditionnels se fera avec prudence pour le financement de projets hautement rentables. Enfin, pour réduire la pression sur sa trésorerie, l’Etat orientera ses émissions sur le marché intérieur vers des titres de plus longue maturité.

Jules César AMAH

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