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Joël Neubert, expert au sein de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin:« La nouvelle stratégie agricole du gouvernement est une bonne solution »
Publié le lundi 3 juillet 2017  |  L`événement Précis
Josep
© aCotonou.com par Didier Assogba
Josep COLL,(à D ) Ambassadeur, Chef de Délégation de l`Union Européenne et Servais ADJOVI, Directeur de cabinet du ministre de l`Économie et des Finances lors de la Présentation de l`état des lieux du 11ème Fonds Européen de Développement (FED) à la Presse.
Cotonou, Hôtel Novotel le 1er Décembre 2016. Présentation de l`état des lieux du 11ème Fonds Européen de Développement (FED) à la Presse béninoise et internationale.




Joël Neubert, est Team Leader Coopération au sein de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin. Au terme d’une présentation portant sur la contribution de son institution au développement de l’agriculture durable au Bénin, il note que l’UE envisage d’investir environ 60 millions d’Euros (environ 34 milliards de FCFA) dans le secteur en cinq années, au titre du 11ème Fonds européen de développement (FED). Pour lui, la réforme du cadre institutionnel entamé par le gouvernement dans le secteur agricole est appropriée, même si des difficultés de mise en œuvre ne sont pas à exclure.

L’Evénement Précis : Quelle est la contribution de l’Union Européenne au secteur agricole béninois

Joël Neubert : Nous sommes en train de formuler un programme d’appui à la politique agricole du gouvernement béninois dans le cadre du 11ème Fonds Européen de Développement (FED) qui va couvrir la période 2016 à 2020. Nous envisageons d’appuyer le secteur au travers d’une aide budgétaire sectorielle qui sera développée avec un mécanisme de tranches annuelles de décaissement et des programmes d’accompagnement qui vise à renforcer les capacités. L’approche budgétaire vise à promouvoir les réformes dans le secteur agricole. Du point de vue de l’Union Européenne, les principales réformes à développer dans le cadre de la réforme agricole concernent l’accès aux intrants, que ce soit l’accès aux semences, aux engrais, aux produits phytosanitaires, à la vaccination du bétail, etc. Le deuxième thème de réforme concerne l’accès au conseil agricole pour que les petites exploitations familiales puissent accéder à des conseils agricoles qui leur permettent de développer leurs productions et d’augmenter leurs rendements et ainsi d’être plus compétitives et plus efficaces. Le troisième pilier de notre intervention concerne le foncier. C’est important d’avoir une sécurisation foncière qui protège les familles les plus pauvres. Il y a ensuite un pilier qui concerne le financement de l’agriculture, puisqu’il faut que les agriculteurs puissent accéder à des conditions de financement ou de crédit qui soient abordables et pas à des taux d’intérêt de 18% pour un crédit de campagne. Enfin, il faut mettre en place un mécanisme de gouvernance du secteur qui soit transparent et efficace.

On a l’impression que la productivité du secteur agricole béninois est très déficitaire
C’est l’un des enjeux du secteur agricole. Il faut que le Bénin puisse nourrir sa population. Alors que la population béninoise croit à un rythme de 3,5%, il faut que la production agricole augmente pour arriver à équilibrer sur le plan alimentaire et nutritionnel la demande des populations. Il y a donc des enjeux de productivité au cœur de la démarche. Cela concerne l’accès aux intrants et au conseil agricole. Il s’agit de mettre en place un cadre favorable permettant aux paysans de s’épanouir.

Dans le dernier conseil des ministres, le gouvernement béninois a réformé le cadre institutionnel du secteur agricole. Est-ce nécessaire ?
Oui, je pense que pour le pays, c’est fondamental d’avoir des stratégies qui se traduisent dans des réalisations. Il ne s’agit pas de construire des documents qui soient bien rédigés mais plutôt de développer quelque chose qui se concrétise. Pour que l’institution fonctionne, il est important d’avoir un cadre opérationnel qui fonctionne. Donc la nouvelle stratégie prévoit d’avoir des agences territoriales qui vont être la cheville ouvrière du développement sur le terrain, dans les terroirs de l’agriculture. C’est probablement une bonne solution pour essayer de sortir du climat habituel et faire des choses nouvelles. Par contre, cela pose des difficultés. Il va falloir changer l’organisation, une partie du personnel va aller dans les agences territoriales, dans les directions départementales et les mairies. De nouvelles structures seront créées, dans lesquelles les profils seront peut-être différents des personnels qui existent actuellement. Il y a donc toute une démarche de réforme et d’efficacité de ces structures qui sera difficile à faire.

Quelles sont les principales propositions que l’UE fait pour ce qui concerne la place des femmes dans l’agriculture ?
Le premier aspect concerne le foncier rural. Il faut s’assurer qu’en cas d’héritage ou de transfert de patrimoine, les femmes puissent accéder à la transmission du patrimoine. Le premier enjeu dans ce cadre, est la sécurisation de l’accès au foncier pour les femmes. Après, il y a toute une réflexion à conduire en termes de conseils agricoles, de développement d’activités de production ou de transformation. Ce sont des choses qui sont bien écrites actuellement dans les stratégies et qu’il faudra concrétiser.

En termes de résultats finaux, qu’est-ce que l’UE s’attend à avoir au terme du 11ème FED dans le secteur agricole ?
Notre contribution au secteur agricole représentera une addition d’environ 10% du budget que va mettre en place l’Etat béninois. On espère que cela va contribuer à une atteinte plus rapide des objectifs qui sont développés dans la stratégie. Mais dans l’approche budgétaire, on ne peut pas distinguer notre contribution de la contribution d’ensemble du programme.

Propos recueillis par
Olivier ALLOCHEME
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