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Bac 2017-Session de remplacement : Nicoué Peace Delaly Afoutou, 11 ans, un génie parmi les candidats
Publié le vendredi 7 juillet 2017  |  Fraternité




Pour la première fois dans l’histoire du baccalauréat béninois, un candidat âgé de 11 ans est retenu pour plancher. Recalé pour session normale, il a finalement été autorisé à composer à la session de remplacement. Sur ce sujet, plusieurs acteurs se sont prononcés. Pour les uns, c’est un doué qu’il ne faut pas empêcher d’évoluer, et pour les autres l’après Bac pourrait être difficile à gérer pour ce andidat
Nicoué Peace Delaly Afoutou. C’est le nom du fameux candidat âgé de 11 ans au baccalauréat session de remplacement de 2017. Recalé pour n’avoir pas l’âge requis pour aller au baccalauréat, il a été autorisé à composer en session de remplacement. Cette décision a été prise en conseil des ministres. Lors des échanges, le chef de l’Etat s’est préoccupé des conséquences pour l’enfant, de cet épisode qu’il a vécu et qui peut être de nature à le traumatiser. Selon Patrice Talon, si l’enfant est surdoué, il a le droit de composer comme les autres dès lors qu’il a rempli les conditions pour être présenté à l’examen. De même, il s’est rendu compte qu’aucun texte n’interdit au Bénin qu’un enfant de cet âge soit présenté au baccalauréat. C’est pourquoi, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a été instruite à l’effet de tirer l’affaire au clair et de faire composer l’enfant au cours de la session de remplacement. Il faut rappeler que cette décision fait suite à la lettre ouverte des parents du candidat au Chef de l’Etat. Il faut retenir de cette lettre ouverte que le Directeur de l’office du Baccalauréat se référait au Chef de l’Etat pour trancher la situation. « Il nous a dit avec douceur et compréhension qu’il ne nous promettait rien, mais qu’il se pourrait que notre enfant reçoive l’autorisation de composer en session de remplacement. Il était compréhensif et partageait notre détresse. Il nous a dit que l’âge de 11 ans ne reflète pas la vérité, qu’il y a une loi d’orientation et que c’est interdit désormais, que préparer un examen, c’est gérer la tension, que l’enfant ne peut pas subir cette tension mentale et psychologique. Il ne voulait pas être tenu responsable si quelque chose arrivait à l’enfant », confie-t-il. Au départ, Kouété Nicoué Afoutou, le père de Delaly, ne savait pas que la candidature de son enfant allait poser tant de problèmes. Il pense alors que son enfant ne peut pas être exclu. « Depuis, il est effondré et en pleurs. Tant il espérait au moins composer à cet examen, même si d’aventure la porte de l’université lui serait fermée pour un moment pour raison de son âge puéril. Dans tous les cas, il aura l’occasion d’embrasser d’autres études avant son cursus universitaire… », dit-il.

Delaly, l’érudit !
Selon Kouété Nicoué Afoutou, enseignant bilingue, Delaly est un enfant intelligent, à la limite un érudit. A l’en croire, il n’a pas suivi un cursus normal. A 4 ans, il a été inscrit au Cours préparatoire dans une école anglophone de la place. A la fin de cette année, ses performances étaient si fulgurantes que son père l’a déscolarisé et il est resté un an à la maison. A 7 ans, il a été présenté à un censeur dans un collège de la place. « Au début, le Directeur et son censeur étaient étonnés. Je leur ai demandé de procéder à un test, et ils étaient tous émerveillés… », déclare-t-il. Ensemble, ils ont décidé d’inscrire l’enfant en classe de 4ème. Et à la fin de cette année, il a été premier de sa classe. Il faut rappeler qu’il a choisi le moderne long, c’est-à-dire l’Anglais et l’Espagnol. Déjà à 8 ans, il passait en classe de 3ème où il décroche brillamment son Bepc à 9 ans. En 2nde, il a été inscrit dans un établissement public. Et là, il n’a pas été d’office accepté au motif qu’il n’a pas l’âge requis pour suivre les cours. « Je l’ai laissé à la maison pendant un an. A 10 ans, il commence la Terminale et il était premier durant tous les 3 trimestres. Il a fait des examens blancs où il a eu 14 et 15 de moyenne. Suite à ces différents résultats, le Directeur a décidé de le présenter au Bac.

Laisser le génie éclore !
Si Délaly est autorisé à composer à la session de remplacement du baccalauréat 2017, c’est parce que les autorités ont vu en lui un génie, un érudit. Pour le Directeur de l’office du bac, Alphonse da Silva, il y a des génies partout, il ne faut pas l’empêcher de grandir. « Il peut être un futur savant du Bénin, et je crois que le président a été touché par cela. Il faut qu’on lui donne sa chance. Je l’ai reçu et embrassé comme un enfant. Tout le monde était ému. Je crois qu’il est dans de bonnes prédispositions pour composer à la session de remplacement », dit-il. D’après la loi d’orientation, l’apprenant doit évoluer selon le cursus réservé à la maternelle, au primaire et au secondaire qui dure 13 ans d’études. Mais, selon le Dob, l’exception fait souvent la règle. « Il y a la loi, et il y a l’esprit de la loi. C’est un cas exceptionnel, il faut encourager ce jeune garçon », soutient-il.

L’après bac, un défi majeur
Dans la mesure où les textes n’interdisent pas qu’un enfant âgé de 11 ans puisse prendre part aux examens du baccalauréat, en soi, dit le Hypolitte Sessou, Psychopédagogue, le problème ne se pose pas du point de vue administratif. Mais du point de vue de l’analyse psychologique, il pense qu’on peut admettre une telle chose. « Ce n’est pas exclu parce que nous avons eu dans la littérature déjà et dans l’histoire des Estoniens, des gens ou des enfants qui sont doués. On les appelle tout simplement des doués parce qu’ils sont très intelligents et très rapides dans les situations, et ils peuvent effectivement affronter les épreuves de ce genre pour peu qu’on les ait suffisamment formés et que les encadreurs jugent qu’ils ont le niveau. Là, on parle d’enfant exceptionnellement doué, cela existe », précise-t-il. Selon lui, lorsqu’on ramène le sujet dans le contexte béninois, il va falloir s’inquiéter de la suite à réserver à ces apprenants s’ils réussissent au Bac. « Comment l’après bac sera géré ? Et c’est là que se pose le problème. Personnellement, si je dois opiner sur la question, je dirai qu’il ne fallait pas parce que nous n’avons pas les structures adéquates comme dans les pays développés où il y a un encadrement spécial qu’on leur fait et qui leur permet de garder le cap et d’évoluer dans leur univers mental », pense-t-il. D’après lui, le contexte n’est pas favorable, car les moyens sont limités. « Si cet enfant va faire l’université, je crains qu’il réussisse dans cet univers-là où ce sont généralement des adolescents ou des gens d’un certain âge qui sont capables d’affronter les réalités du terrain, les tracasseries liées à l’inscription, les conditions dans lesquelles, ils prennent les cours. Et donc, ça va être difficile à gérer… », avance-t-il, tout en soulignant le volet insertion Patrice SOKEGBE
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