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Décision de la Cour d’appel de Cotonou : Qui protège la mafia de la cocaïne ?
Publié le lundi 17 juillet 2017  |  Le Matinal
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© Autre presse par DR
Le palais de justice de Cotonou




La nébuleuse de la drogue a retrouvé le sourire après la décision de la Cour d’appel de Cotonou qui blanchit l’Indo-pakistanais et consorts dans l’affaire de 54 kg de cocaïne dissimilée dans des sacs de sucre. Comme une trainée de poudre, la surprenante nouvelle de la fameuse sentence a fait le tour du pays et traversé les frontières nationales. Émoi et consternation dans les milieux épris de paix, de la morale et d’éthique. Un coup de poignard dans le dos des défenseurs des valeurs.
La Cour d’Appel a donné un bol d’air aux hors-la-loi en prenant le contre-pied du juge du tribunal de première instance. Elle a simplement et purement ordonné la relaxe de tous les prévenus dans cette sale affaire de drogue dans un conteneur appartenant à un Indo-pakistanais. Refroidie par la sanction du juge du deuxième cabinet, le syndicat de la cocaïne a désormais du souffle avec la décision de la Cour qui brise la pudeur. Son mode opératoire semble efficace et il n’a surtout pas à craindre le glaive de la justice. Devant la grande hérésie judiciaire, le bon sens pousse à s’interroger sur cette pierre jetée sur les certitudes alors que la communauté internationale a sans cesse mis le Bénin en garde contre la flambée des narcotrafiquants et « un petit marché intérieur en plein essor dans le pays ». En prenant l’option de ramer à contre courant, la justice soulève deux questions majeures : qui protège le gang de la cocaïne ? A-t-on finalement besoin de la justice internationale pour traquer les chefs de la drogue ? Une intervention américaine dans la jungle des têtes de pont du trafic de la cocaïne ne devrait plus ulcérer la nation maintenant que la Cour d’Appel a donné blanc-seing au Cartel obscur. Il est à craindre des représailles des « gendarmes du monde » en réponse aux absurdités de la justice béninoise.

Bénin, porte d’entrée de la drogue

Pourtant le secret de polichinelle est établi. Le Bénin traine toujours la mauvaise réputation d’être la plaque tournante de la drogue en Afrique de l’Ouest. Et la décision de la Cour d’Appel, une sorte de parapluie au trafic illicite, n’est pas de nature à gommer le déshonneur. L’image du pays en prend un sérieux coup. Selon l’agence Ecofin qui rapportait une information du Département d’Etat, le Bénin fait partie des pays placés sous surveillance particulière de Narcotics control bureau. Les dernières saisies au Port ont apporté du grain à moudre aux statistiques et confirmé la tendance. Accusé d’être un pays de transit pour la cocaïne (Amérique du Sud), l’héroïne (Asie du Sud-Est), la méthamphétamine (Nigeria), le Bénin reçoit en plein visage une décision de justice qui donne le coup de pouce au trafic international de stupéfiants. Alors que la Présidente Suisse Doris Leuthard, en visite officielle au Bénin, a déploré la situation, la décision de la Cour apparait comme un cheveu sur la soupe et un déni de la réalité. L’urgence est à une lutte implacable contre les narcotrafiquants et non à ces raccourcis ténébreux où se développent de dangereuses complicités. Malheureusement, pour une nouvelle fois, la justice rame à contre courant des attentes légitimes du peuple. Déjà en Octobre 2016, l’affaire « 18 kg de cocaïne » avait été expressément évacuée sans que la paternité de la drogue n’ait été déterminée. La curieuse libération de l’Indo-pakistanais reste une des pièces du puzzle du trafic de la cocaïne. Le pays ne fait qu’attiser la méfiance de la communauté internationale et des investisseurs étrangers. La justice n’a pas décanté la situation. Elle a, au contraire, vicié le climat.

Giresse Houenougnon
(Coll)
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