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Raisons de suspension et relance du programme des microcrédits au Bénin : La Dg/Fnm très loin de convaincre
Publié le lundi 17 juillet 2017  |  Matin libre
Denise
© aCotonou.com par DR
Denise Atioukpè , Dg du Fonds national de la Microfinance (Fnm)




(8% d’intérêt + 995Fcfa/mois sur 50 000F : du social ou du business ?)
Invitée de l’émission Zone Franche d’hier, dimanche, 16 juillet 2017 sur Canal3, la Directrice générale du Fonds national de la microfinance (Fnm), Dénise Atioukpe n’a non seulement pu vendre son produit “Mcpp-Nouvelle génération“ mais elle n’a pu convaincre en voulant justifier la suspension du programme au début. Pire, c’est qu’à l’analyse des taux d’intérêts et du coût de la souscription obligatoire à l’Assurance vie, il importe de se demander si le gouvernement fait, à travers ces microcrédits, du social ou du business…

16 milliards d’impayés au Fonds national de la Microfinance (Fnm), c’est la raison ayant motivée la suspension du Programme des microcrédits aux plus pauvres, selon l’actuelle Directrice générale du Fonds, Dénise Atioukpe. A l’en croire, c’est ce fort taux d’impayés constatés en 2016 qui a contraint le gouvernement à la suspension des microcrédits et de commanditer des audits pour situer des responsabilités. Mais les impayés ont-ils été déjà recouvrés avant la relance du programme ? Le FNM avait-il connu une chute de son chiffre d’affaires avec les impayés ? Les impayés résultent-ils d’une mauvaise gestion de la structure ? Autant de questions que n’a su répondre l’actuelle Dg/Fnm qui, dans un raisonnement bancal, a voulu peindre en noir la gestion du régime défunt. En effet, si malgré les impayés, le programme a été relancé, il convient de s’interroger les réels motifs de sa suspension. Pire, c’est qu’on ne saurait parler de mauvaise gestion du Fonds en ce sens que ce sont d’abord les bénéficiaires, les populations, les premiers responsables desdits impayés. Et on ne peut espérer un taux de recouvrement à 100% dans de pareilles initiatives. Même les institutions bancaires malgré les processus classiques et les multiples garanties se retrouvent parfois à courir derrière les débiteurs. Car, çà ne réussit pas toujours en entreprise. Le comble est que ces impayés n’ont pu empêcher le Fnm de construire sur fonds propres, un siège luxueux. L’actuelle Dg/Fnm devrait plutôt savoir que la structure a fait du chemin si elle savait réellement d’où est partie le Fonds.

Mcpp-Nouvelle génération : Rien de nouveau pourtant…

Quelles sont les innovations apportées aux microcrédits aux plus pauvres (Mcpp) sous la Rupture ? Concrètement, aucune. Du moins, c’est ce que l’on peut retenir de l’intervention de la Dg DéniseAtioukpe sur “Zone Franche“ de ce dimanche. D’abord, elle a évoqué la création d’un service de recouvrement au niveau du Fnm. La structure disposait bel et bien d’un mécanisme de recouvrement étant qu’il s’agit bien d’un prêt accordé aux bénéficiaires qui devront rembourser. Encore que les systèmes financiers décentralisés (Sfd) étaient régulièrement évalués suivant leurs performances. On ne saurait donc percevoir la création d’un tel service comme une innovation. De plus, le processus de distribution de microcrédits n’a jamais changé. Le Fonds national de la microfinance s’appuie toujours sur les Sfd pour faire parvenir les fonds aux populations. Pour la Dg/Fnm, des mesures sont désormais prises pour s’assurer du suivi. Mais voudra-t-elle faire croire qu’il n’y avait pas de suivi ? Plus important à savoir est que ce sont surtout les Systèmes financiers décentralisés qui sont chargés du suivi car le Fnm n’est pas en contact direct avec les bénéficiaires. Pourquoi alors Mcpp-Nouvelle génération ? La question toute posée.

8% d’intérêt + 995Fcfa/mois sur 50 000F : du social ou du business ?

D’après les explications de la Dg Attioukpe, les microcrédits de 50 000fcfa sont remboursés avec un intérêt de 8% et de 10% pour ceux de 100 000Fcfa. De plus, l’assurance Vie étant devenue obligatoire, les bénéficiaires de microcrédits de 50 000F doivent souscrire à raison de 995Fcfa/mois. Ce qui est important de souligner est que le partenaire stratégique du Fonds national de la Microfinance reste la Banque islamique de développement (BID) dont les prêts ne sont généralement pas accompagnés d’intérêts. « 8%, c’est même insuffisant » a déclaré la Dg/Fnm. Alors que le taux appliqués est le même que celui des systèmes bancaires classiques. Dans ce cas précis, il urge que le gouvernement de la Rupture sorte son vrai visage ? Est-ce du social ou business sur le dos des pauvres populations ? Si le délai de remboursement des 50 000F est de 6 mois et que le bénéficiaire devra impérativement souscrire à l’assurance Vie qui est différent de l’assurance maladie, il serait superflu d’espérer une véritable amélioration des conditions de vie des populations. Le risque est qu’elles resteraient sur la durée dépendantes desdites microcrédits. Quel est le contrat qui lie l’Etat à la maison d’Assurance ? Combien gagne l’Etat dans ce volet Assurance Vie du programme ? Des chiffres devront être révélés à ce niveau afin que l’opinion publique touche du doigt, la réalité. A combien reviennent, les tournées d’encensement du produit Mcpp-Nouvelle génération ? Une autre question qui mérite bien d’être clarifiée. De plus, sur les onze (11) Sfd reconnus par le Fnm, seuls sept (07) ont été retenus pour accompagner le programme avec des opportunités d’extension accordées à ceux-ci. Affaire à suivre !!!

Aziz BADAROU

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