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Décès de l’ancien ministre chargé des Odd-Omd : Moukaram Badarou rend hommage au prof. Amoussouga Géro
Publié le mardi 18 juillet 2017  |  Matin libre
Moukaram
© 24 heures au Bénin par DR
Moukaram Badarou Président du Parti "Conscience citoyenne"




Cher Gero Amoussouga, repose en paix

Feu Professeur Fulbert GéroAmoussouga se retrouve désormais à sa dernière demeure. Là où chacun de nous passera quoiqu’il en soit et quoi qu’on fasse. Allahou Akbar !!! Difficile pour moi de continuer à me retenir et ne pas rendre hommage et témoignage à ce digne fils du Bénin. GéroAmoussouga était tout simplement un grand Monsieur, un vrai Professeur et un bon Citoyen. Etudiant à la FASEG, à l’Université d’Abomey Calavi, pour préparer le DESS (Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées) en Finance et contrôle de gestion, j’ai pris contact avec la dimension et le charisme universitaire de l’homme. L’unanimité est faite sur sa capacité et sa rigueur intellectuelle. Etudiants et professeurs conviennent de ce que le Doyen qu’il fût, était un modèle de cadre qu’il faut pour ce pays qui continue de chercher ses repères. Au plan politique, le Professeur GéroAmoussouga est un exemple, surtout pour la génération montante. En 2007, bien qu’étant son étudiant mais responsable politique au niveau de l’opposition au régime de Boni YAYI dont il était très proche avec comme responsabilité, Président du Conseil d’Analyse Economique du Bénin, je devais participer à une émission sur la chaîne nationale avec lui et le valeureux syndicaliste Pascal Todjinou, alors Secrétaire Général de la CGTB (Confédération Générale des Travailleurs du Bénin), pour décrypter les actions de l’an Un du pouvoir du « Changement ». Chacun était dans son rôle. Un des portes paroles de l’opposition d’alors, j’avais suffisamment contrarié le Professeur GéroAmoussouga, mon Professeur. Ce soir là, nombreux sont mes camarades étudiants qui m’ont signalé que ce faisant, j’ai mis en difficulté mon diplôme. Rien n’y fit. Mieux, je tiens à témoigner qu’au lendemain de cette émission aux environs de sept heures du matin, mon téléphone sonna, et une fois décroché, combien ne fût ma surprise d’avoir au bout du fil, mon éminent contradicteur de la veille, le Professeur GéroAmoussouga. Il me disa en substance : « mon frère, comment ça va, j’ai aimé notre émission d’hier, il faut de la contradiction pour faire avancer les idées et faire avancer notre pays. Je vais trouver un créneau pour qu’on puisse se voir et échanger un peu sur la situation sociopolitique de notre pays… ». Cet appel venait de démentir tout ce que certains de mes camarades me disaient la veille. Géro n’était pas de cet acabit mais un modèle et un exemple de cadre. On s’est vu et revu plus tard. Récemment, alors que j’étais en responsabilité de Préfet des Départements de l’Ouémé et du Plateau et lui Ministre à la Présidence chargé des OMD et ODD, face au piétinement du chantier du nouveau siège de l’Assemblée Nationale et observant une conspiration de certains collaborateurs du Président Boni YAYI au sujet de l’évolution des travaux, il a mis son véto, dans le comité qu’il présidait, pour demander que la copie soit revue. Un jour sur le chantier à Porto-Novo, il me confia d’un ton de gravité empreint de responsabilité : « je ne laisserai pas passer du n’importe quoi. On peut ne pas tenir dans le délai mais il nous faut un édifice digne de notre niveau de démocratie. Il s’agit de notre pays quand même….. ». Il avait raison. La corruption et l’affairisme au sommet ne peut que nuire à l’Etat. Le sens de responsabilité de l’infatigable Maître de conférence ne s’arrête donc pas à l’Université mais partout où il passait. Ce type de cadre est désormais d’une extrême rareté au Bénin. Nous devons impérativement travailler pour y remédier. Monsieur le Professeur et cher aîné, tu vas nous manquer, tu nous manques déjà. Va cher aîné, tu as mené le meilleur combat, celui du savoir, du faire savoir et celui de l’émancipation de ton pays. Va grand frère et que ton âme repose en paix. Mes sincères condoléances à la famille éplorée ainsi qu’à l’ensemble du monde universitaire. Adieu cher Professeur, Adieu cher aîné.

Moukaram A.M.BADAROU
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