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Transmission au Chef de l’Etat du rapport de la Commission pour la création d’une force républicaine: Talon annonce la fusion Police-Gendarmerie dès le 1er janvier 2018
Publié le mercredi 19 juillet 2017  |  L`événement Précis
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© Autre presse par Dr
De retour au Bénin, Patrice Talon révèle avoir subi deux opérations chirurgicales à Paris




Créée le 26 octobre 2016 par décret pris en Conseil des ministres, la commission chargée de l’étude de faisabilité et des modalités de fusion de la police et de la gendarmerie nationale en vue de la création d’une force unique de sécurité, a transmis, hier mardi 18 juillet 2017, au chef de l’Etat, le président Patrice Talon, son rapport. Présidée par le général Félix T. Hessou et composé de douze membres, la commission a fait des recommandations pour la création de la police républicaine qui sera opérationnelle dès le 1er janvier 2018.

Devant un parterre des hauts gradés de l’armée béninoise, de la gendarmerie et de la police nationale, et devant certains membres du gouvernement, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a reçu le rapport final de la commission chargée de l’étude de faisabilité et des modalités de fusion de la police et de la gendarmerie nationale. Dans sa présentation, le président de la commission, le général Félix Hessou, a expliqué au chef de l’Etat, le fait que « les deux forces (la police et la gendarmerie) se livrent une compétition aveugle sur le terrain, mais féconde en préjudices ». Cela finit par hypothéquer l’efficacité des deux forces, précise le rapport. « Une force unique s’impose donc d’elle-même », a déclaré le général Félix Hessou qui poursuit : « Certes, c’est un tournant difficile mais il s’impose de rompre avec le ‘’conservatisme’’ ». A en croire le rapporteur de la commission, le colonel Soumaïla Yaya, « cette réforme intervient dans un environnement géopolitique caractérisé par de nombreuses menaces sécuritaires. Ce sera une force opérationnelle aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. A l’intérieur, il est souhaité que la police républicaine soit communautaire sans possibilité de droit de grève », a précisé le Colonel Soumaïla Yaya.

« Ce n’est pas juste une addition de deux forces mais la naissance d’une nouvelle »
Pour le chef de l’Etat, le président Patrice Talon, « les défis sécuritaires imposent une cohérence des actions ». Selon ses propos, cette réforme n’est pas juste une addition de deux forces mais la naissance d’une nouvelle. « Mais, au-delà d’une simple question d’organisation, c’est une véritable mutation que nous nous apprêtons à opérer car il ne s’agit guère d’une simple recherche de synergie entre les unes et les autres des forces que nous qualifierons bientôt d’ancienne. Cela sous-entend que l’esprit de ce changement ne repose pas sur le tout en un mais la naissance d’une nouvelle force qui gomme les anciennes identités au profit d’une force unique pour la sécurité intérieure. C’est cela le défi le plus important à relever ». Dans son allocution, le chef de l’Etat a dit toute sa reconnaissance à la commission et affiché sa détermination et celle de son gouvernement à conduire à bout cette réforme. Il faut dire que la commission a annexé six avant-projets au rapport. Ceci vise à permettre la célérité qu’il faut pour que l’opérationnalisation soit effective en janvier 2018.
Des inquiétudes dans le rang des policiers et des gendarmes
En attendant le 1er janvier 2018, date retenue pour l’effectivité de la force unique de sécurité publique dénommée « Police Républicaine », plusieurs questions sont déjà soulevées dans le rang des deux forces en fusion. Il s’agit notamment des questions ayant rapport avec la gestion des carrières des personnels des deux ex forces et la conduite des phases de transition. Mais pour l’heure, au sein de l’appareil exécutif, on apprend que la commission a prévu des mécanismes d’harmonisation et d’équivalence des grades en vue de leur reconnaissance au juste mérite. Il est important de rappeler que la commission présidée par le général Félix T. Hessou composée de douze (12) membres avait pour missions, d’analyser la pertinence de la réforme, de recenser et évaluer les dispositions à prendre le cas échéant, de proposer des textes législatifs et règlementaires devant consacrer ladite réforme et les présenter au Chef de l’Etat, puis, au besoin, élaborer les projets de lois sur la modification du statut spécial des personnels des forces de sécurité publique et assimilées et la composition des forces armées béninoises.
Discours du Président Talon lors de la transmission du Rapport
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les membres du cabinet du président de la République
Messieurs les membres du haut commandement militaire et paramilitaire,
Messieurs les membres de la commission d’étude de la création d’une force unique chargée de la sécurité publique de l’intérieur,
Messieurs les personnels des forces de défense et de sécurité
Mesdames et messieurs
Je viens de recevoir avec grand bonheur le rapport de la commission que j’ai mise en place le 04 janvier de cette même année, pour conduire l’étude de la création d’une force unique chargée de la sécurité intérieure. Ce choix majeur participe de la volonté affichée par le gouvernement d’assurer la protection et la sécurité des concitoyens en toute circonstance et d’établir un cadre propice à la construction des bases de la transformation économique et sociale de notre pays. Les défis sécuritaires de notre temps ont changé de nature et de dimension. Ces défis nous imposent une cohérence d’action et une meilleure organisation de nos forces de sécurité publique. Aussi, les prérogatives traditionnellement dévolues à l’une ou l’autre ont-elles évolué dans un environnement mondial ou les enjeux se sont déplacés vers la prise en charge de nouveaux risques. En effet, les menaces auxquelles le monde doit désormais faire face ont pour nom, le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de drogue et de substances illicites de tout genre, en bande organisée dont les modes opératoires sont de plus en plus sophistiqués. Ces menaces exigent une nouvelle définition des rôles et de nouvelles compétences davantage tournées vers le développement du renseignement. L’ère du policier ou du gendarme posté au bord de la voie ou dans nos contrées est révolue. L’efficacité de l’organisation des forces de sécurité publique repose désormais partout dans le monde, sur la capacité à anticiper sur les risques à travers la collecte d’informations précieuses et le pistage des porteurs de risque. Par ailleurs, les ressources limitées de notre pays nous contraignent à plus de rationalisation et de recherche d’efficience dans l’utilisation de nos forces de sécurité.
Mesdames et messieurs, comme vous pouvez le constater, les défis à relever au travers de ce projet de création de force unique de sécurité intérieure sont importants si tant est que notre pays veut jouer pleinement sa partition dans la lutte contre les fléaux qui sont désormais sans frontière. Mais, au-delà d’une simple question d’organisation, c’est une véritable mutation que nous nous apprêtons à opérer car il ne s’agit guère d’une simple recherche de synergie entre les unes et les autres des forces que nous qualifierons bientôt d’anciennes. Cela sous-entend que l’esprit de ce changement ne repose pas sur le tout en un mais la naissance d’une nouvelle force qui gomme les anciennes identités au profit d’une force unique pour la sécurité intérieure. C’est cela le défi le plus important à relever. Dans cette perspective, je compte sur l’ensemble des institutions de la République dont l’accompagnement est indispensable à la réussite de ce projet. Quant à mon gouvernement, il ne ménagera aucun effort dans la conduite de l’atteinte des objectifs fixés pour que notre pays puisse disposer d’une nouvelle force de sécurité publique à notre satisfaction.
Messieurs les membres de la commission, en vous remerciant pour la qualité du rapport que je viens de recevoir, je compte sur la disponibilité de chacun de vous afin qu’au-delà de la présente cérémonie de remise de rapport, le travail de concrétisation démarre dès maintenant avec la feuille de route que vous proposez. A cet égard, les décisions appropriées seront prises par le conseil des ministres à temps.
Vive le Bénin,
Je vous remercie !
Yannick SOMALON
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