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Congrès extraordinaire du parti après l’autorisation de la justice: Golou sort le PSD de l’Union fait la Nation
Publié le lundi 24 juillet 2017  |  L`événement Précis
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© aCotonou.com par CODIAS
Le president du Parti Social-démocrate Emmanuel Golou dans la commune de Djakotomey pour rencontrer les structure de de base de la commune.
Djakotomey, le 05 fevrier 2016. Emmanuel Golou dans la commune de Djakotomey pour échanger avec les structure de base.




Suite à la levée de l’ordonnance de suspension du tribunal de Cotonou sur le congrès du parti social-démocrate (PSD), le président Emmanuel Golou a aussitôt convoqué les membres du parti pour la tenue du congrès. Ainsi, Placé sous le thème : « renforcement de la cohésion au sein du parti », ledit congrès s’est tenu, le samedi 22 juillet 2017, et a connu la participation de tous les délégués des structures de base du parti.Dans son discours d’ouverture, le président du PSD, Emmanuel Golou, a situé le contexte de la tenue de ce congrès marqué par la crise au sein des partis politiques et reconnu par la suite la neutralité de la justice béninoise qui a dit le droit.Il a fait comprendre à ses congressistes que la tenue de ce congrès est l’occasion pour régler de façon définitive certaines questions au sein du Parti. Emmanuel Golou a, pour finir, invité les congressistes à se pencher de manière responsable et militante sur ces questions afin qu’elles trouvent des solutions adéquates pour le renforcement de la cohésion au sein du PSD. Ce discours très ovationné a laissé place aux travaux du congrès à l’issue desquels est sorti un communiqué final dont voici la teneur.

DISCOURS DU PRESIDENT EMMANUEL GOLOU
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif National,
Honorables députés à l’Assemblée Nationale,
Messieurs les Maires et leurs Adjoints,
Camarades congressistes,
Je voudrais avant tout vous dire combien je suis très heureux de vous retrouver tous ici à Cotonou à ce congrès extraordinaire de notre parti.
Merci à toutes les personnalités et à tous les amis venus nous consacrer de leur temps précieux et nous témoigner leur amitié et leur solidarité.
A vous tous, je me dois de vous remercier pour votre soutien constant et en tous genres. Merci à tous ceux qui, dans le silence, comprennent parfaitement les enjeux en cours dans notre parti.
Je voudrais reconnaître aussi vos enthousiasmes et vos certitudes qui font vivre nos passions. Oui, chers amis, la gauche est une passion.
Merci à tous les animateurs de la presse nationale et internationale pour votre professionnalisme et votre promptitude dans la couverture de notre congrès et des derniers développements qui se sont produits au sein de notre parti.
Merci à tous les membres du Comité d’Organisation pour la qualité du travail abattu pendant ces derniers jours.
Mesdames et Messieurs,
Chers camarades,
Le parti Social Démocrate, a tenu son 1er congrès ordinaire en octobre 1990. Il a connu des hauts et des bas depuis et poursuit inlassablement la lutte pour que les valeurs de liberté, d’égalité, de solidarité et de consensus soient à la base de toutes ses actions.
Ces derniers temps, il a connu une crise brutale, imprévisible où tout a été dit, je crois. La seule question qui me venait à l’esprit était très simple : sommes-nous à l’intérieur du PSD ? Celui dont je suis l’initiateur en 1990 ?
Chers camarades, j’ai beaucoup à dire, j’ai de nombreux souvenirs à vous raconter. Mais ce n’est pas le lieu. Nous y reviendrons un jour.
En réalité, cette crise est la toute première que connait notre parti. A la recherche des causes profondes, je note qu’il n’y a pas une bataille idéologique ni des tiraillements sur son orientation politique.
Je peux par contre percevoir que la mise en œuvre des fortes recommandations et résolutions du dernier congrès ordinaire de janvier 2015 bousculent beaucoup de camarades. Je pense aussi que les gens sont surpris par la vitesse imprimée à mes actions pour redonner corps au parti.
Il fallait renouveler les structures assez vieilles ne répondant plus avec efficacité lors des élections. Il faut aussi moderniser leur fonctionnement. Nous avions aussi mis un accent particulier sur la participation active de la jeunesse qui ne devrait plus seulement affuter ses bras pour gagner les élections et aider seulement à faire des coups politiques, mais faire de cette jeunesse de grands bâtisseurs de l’avenir avec en mains des projets politiques.
De toute évidence, il n’y a pas de grandes réformes sans conséquences et c’est ce que nous vivons en ce moment à travers cette crise. Ce congrès extraordinaire nous permettra certainement de discuter et de sortir avec de bonnes résolutions qui nous permettront de ramener la paix et d’être un parti fort et rayonnant.
Chers camarades,
Nous sortons du tribunal qui nous a autorisés à organiser ce congrès. Nous-en sommes très heureux et adressons tous nos remerciements à tous les bras qui y ont contribué en nous ouvrant la voie. Jamais nos rêves ne pourront se réaliser dans la division, dans l’éparpillement. C’est le moment, après cette période agitée, de nous rassembler pour bâtir un parti plus fort au plan national et international. Je compte sur vous et sur votre détermination pour qu’il en soit ainsi.
De notoriété publique, il n’y a jamais eu de transmission de pouvoir, de dévolution de pouvoir en Afrique sans heurts. Nous en sommes parfaitement conscients depuis longtemps et continuerons à gérer avec efficacité cette situation.
Je dois vous avouer que ce congrès extraordinaire est un luxe mais un luxe indispensable car le remettre à plus tard créerait plus de préjudices et mettrait plus à mal la cohésion au sein du parti. Il fallait l’organiser pour régler de façon définitive certaines questions. Nous disons que c’est un luxe indispensable parce que les militants ne comprennent pas que devant les nombreuses tâches de modernisation que nous nous sommes assignées pour cette année, un congrès soit organisé parce qu’on reproche au président de ne pas aller distribuer en personne dans chaque maison les documents du dernier congrès.
C’est un luxe aussi pour les populations qui ne comprennent rien alors qu’elles attendent des partis politiques un combat qui les aidera à sortir de la pauvreté et des inégalités croissantes.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi d’évoquer au cours de ce congrès extraordinaire la délicate question de l’emploi des jeunes.
A l’instar de beaucoup de pays et en particulier de certains pays de la sous-région, le marché béninois est marqué par l’arrivée d’une forte proportion de demandeurs d’emploi face à une offre d’emploi limitée. Au plan national, près de 60% des chômeurs soulignent le manque d’emplois disponibles comme obstacle majeur à leur insertion professionnelle. Nous voudrions remercier ici la Fondation Friedrich Ebert qui nous a soutenus pour l’organisation d’un séminaire ici à Cotonou sur la problématique de l’emploi au Bénin. Les résolutions de ce séminaire sont consignées dans un document qui sera distribué à chaque participant à ce congrès.
De toute évidence, la croissance africaine ne fournit pas assez d’emploi parce que assise fondamentalement sur l’exportation des matières premières sans aucune transformation permettant de créer de l’emploi. Nous avions proposé que l’Afrique se dote d’une charte exigeant un minimum de transformation de nos produits avant toute exportation.
Nous devons massivement investir dans les emplois de demain que de continuer à investir dans les emplois d’hier.
Nous devons décoloniser notre système éducatif monté en ces moments pour assurer l’administration dans les colonies.
Il nous faut monter un système éducatif tenant compte de notre environnement régional. Personne ne comprend que jusqu’à présent nous ne soyons un pays bilingue, le grand espace et marché nigérian étant une grande opportunité pour nos jeunes.
Nous avons le devoir de garantir à chaque jeune béninois un véritable droit à l’avenir si nous voulons éviter que ces jeunes soient tournés vers les camps djihadistes ou le cimetière qu’est la méditerranée.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs
Chers camarades,
Les autorités gouvernementales ont démarré, ces derniers temps, une tournée de présentation du Programme d’Action du Gouvernement à travers le pays.
C’est un PAG très ambitieux au regard de la quantité et de la qualité des projets. Son succès viendra de la mobilisation des ressources financières, de l’implication des forces politiques, de la société civile, des Béninois de l’extérieur et des partenaires sociaux.
Mais de façon plus profonde, je pense qu’il faut organiser une conférence économique nationale pour positionner le Bénin au-delà du PAG. Des résultats qui sortiront de cette conférence, le peuple s’appropriera les souffrances induites par la mise en œuvre des reformes et s’appropriera aussi bien sûr les avantages qui en découleront. Ceci me paraît être une des conditions pour le succès de nos reformes pour éviter que le peuple pense qu’il ne leur est réservé que les peines tandis que les avantages sont conservés ailleurs.
De toute évidence, si la conférence nationale de 1990 avait été suivie d’une conférence économique avec une véritable force donnée à ses conclusions nous devrions avoir aujourd’hui, 27 ans plus tard, un autre visage de notre pays où il n’y aura pas assez de place pour l’improvisation.
Chers camarades,
Au plan international, je me réjouis des récentes décisions prises au cours du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine en faveur de la création d’une taxe pour le financement du fonctionnement de l’Union Africaine. Vivement que cette décision soit mise en application.
C’est aussi l’occasion de souhaiter une union africaine plus progressiste et plus tournée vers les actions que vers les discours, une Union Africaine tournée vers les questions concrètes avec des solutions concrètes.
Il nous faut ouvrir le chemin du progrès pour le continent.
Nous avons aujourd’hui les hommes et les ressources nécessaires pour ce combat.
Chers camarades, nous n’avons pas d’autres choix.
Toujours au plan international et en occident, nous avons assisté à des événements où l’establishment politique a été sérieusement bousculé, que ce soit les forces de gauche que de droite.
C’est vrai qu’on s’attendait à d’autres résultats que ceux qui sont apparus aux différentes élections de ces derniers mois que ce soit en Amérique ou en Europe. En fait, de très forts populismes sont nés avec une forte désaffection vis-à-vis des partis politiques et cela a pu faire croire à certains que nous sommes à la fin des partis politiques.
Nous sommes plutôt dans un cycle d’affaiblissement des partis de gauche ou de droite en occident ; mais les organisations politiques ne meurent pas si facilement. En particulier à gauche, il n’y a pas une crise de valeurs, les valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité continueront à soutenir nos actions pour un monde meilleur.
Cependant, nous devons rester vigilants car cela n’arrive pas qu’aux autres.
Chers camarades,
Permettez-moi enfin de dire un mot sur les alliances politiques.
Le Parti Social Démocrate a fait depuis 27 ans une bonne partie de son parcours politique au sein des alliances que ce soit à l’ADEMA, à l’UBF, à l’ABN, à l’ADD et à l’UN.
C’est bien salutaire que ces alliances soient créées afin de rassembler les forces politiques pour des résultats meilleurs.
A l’analyse, ces différentes alliances n’ont pas toujours comblé les attentes des populations. Il n’est pas évident de percevoir à travers elles un élément fédérateur ou stabilisateur. Parfois il y a une inexistence ou le non-respect des règles devant régir les rapports au sein de ces alliances, ce qui est à l’origine des guerres de leadership et de frustrations. L’inexistence d’un mécanisme de financement clair des activités vient compliquer leur vie.
Cependant, nous devons continuer à nous battre pour des alliances fortes, basées sur une idéologie claire, des alliances durables qui ont une vision et des stratégies pour que la raison de notre combat, celui de créer un monde meilleur pour nos pauvres populations, devienne une réalité.
Notre expérience récente à l’UN ne fut pas du tout heureuse mais nous n’allons pas adopter une stratégie de repli. Nous devons continuer à rechercher les meilleures issues afin de poursuivre le combat dans les groupes plus porteurs d’espoir.
Chers congressistes,
Merci infiniment pour votre présence à ce congrès extraordinaire de notre parti.
Engageons-nous pour assurer la cohésion en notre sein pour un meilleur rayonnement de notre parti. Ce que nous vivons aujourd’hui fait partie de la vie des partis.
Engageons-nous pour restituer à notre jeunesse sa confiance en l’avenir et créer les conditions sociales et économiques pour que s’ouvre à elle de nouvelles opportunités de réussite.
Engageons-nous pour que se réalise un consensus autour des grandes causes nationales afin de repositionner et faire rayonner notre pays.
Le Parti Social Démocrate survivra.
Merci à tous.
COMMUNIQUE FINAL
Sur convocation du Bureau Exécutif National, le Congrès Extraordinaire du Parti Social Démocrate s’est réuni à Cotonou, ce samedi 22 juillet 2017.
Placé sous le thème renforcement de la cohésion au sein du parti, les travaux ont connu la participation de tous les délégués des structures.
Au début des assises, le Président du Comité d’organisation, dans son adresse, a remercié les congressistes pour avoir répondu une fois à l’appel du Parti. Il a rappelé les circonstances du report sine die qui n’était rien d’autre que la prise par le tribunal d’une ordonnance d’interdiction de notre congrès extraordinaire. Mais fort heureusement, le jeudi 20 juillet 2017, grâce au concours de nos avocats et à la clairvoyance du juge, ladite ordonnance a été rétractée, nous autorisant à organiser ces assises capitales de notre parti.
Ensuite, les congressistes ont suivi avec grand intérêt le discours d’ouverture du Congrès Extraordinaire, prononcé par le Président du Bureau Exécutif National du Parti Social-Démocrate, Monsieur Emmanuel GOLOU. Il a situé le contexte dans lequel se tiennent les présentes assises pour régler de façon définitive certaines questions au sein du Parti. Il a invité les congressistes à se penser de manière responsable et militante sur ces questions afin qu’elles trouvent des solutions adéquates pour le renforcement de la cohésion au sein du PSD.
Convaincu que de ce congrès extraordinaire sortiront des résolutions et des recommandations qui relanceront effectivement les activités du Parti et repréciseront les choix politiques du parti à la mesure de son influence sur l’échiquier politique national, il a réaffirmé son engagement à toujours œuvrer pour son rayonnement.
Aux termes des débats très enrichissants dans un climat de paix et de tolérance, d’importantes décisions ont été souverainement prises par le Congrès extraordinaire. Il s’agit de :
 Adoption des statuts et règlement intérieur du Parti ;
 Adoption de cinq résolutions et d’une recommandation à savoir :
• Résolution sur l’Union fait la Nation ;
• Résolution sur la vie interne du parti ;
• Résolution sur l’emploi des jeunes ;
• Résolution sur le financement des activités du parti ;
• Résolution sur les cas de violation des textes du parti ;
• Recommandation sur la création d’un creuset assis sur nos valeurs.
 Réaménagement du Bureau Exécutif National ainsi qu’il suit :
Enfin, le Congrès a remercié tous les militants qui ont participé aux débats organisés à la base, dans le cadre des préparatifs des présentes assises.
Il a également adressé ses remerciements à tous les délégués qui ont pris part aux travaux dans un esprit de sérénité et de responsabilité.
Fait à Cotonou, le 22 juillet 2017
Le Congrès Extraordinaire
Yannick SOMALON
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