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Congrès extraordinaire au Psd : Golou met Amoussou devant le fait accompli
Publié le lundi 24 juillet 2017  |  Matin libre
Congrès
© aCotonou.com par Didier Assogba
Congrès extraordinaire du Parti social-démocrate suite à la levée de l’interdiction prononcée par le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
Cotonou, le 24 Juillet 2017. Congrès extraordinaire du Parti social-démocrate (PSD).




La crise s’empire chez les socialistes béninois. Ce week-end, l’aile Emmanuel Golou du Parti social-démocrate (Psd) a tenu un congrès extraordinaire qui a permis le renouvellement du bureau de la formation politique. Cette rencontre qui est loin de siffler la fin des problèmes qui secouent le parti depuis plusieurs semaines, met en difficulté le président Bruno Amoussou.

Le Psd était en congrès extraordinaire le samedi 22 juillet 2017. Du moins l’aile du parti soutenant Emmanuel Golou. La formation politique a renouvelé son bureau politique et reconduit Emmanuel Golou au poste de président. Ce Congrès extraordinaire a été organisé deux jours après la levée de l’ordonnance interdisant la tenue de la même rencontre (Lire Matin du 21 juillet 2017). Ledit congrès avait en effet été interdit le 29 juin 2017. La justice avait estimé que les deux camps (à savoir les camps Emmanuel Golou et Bruno Amoussou) revendiquant la présidence du parti pouvaient s’affronter. Ce samedi, l’aile Golou s’est donc empressée d’organiser son congrès extraordinaire coupant ainsi l’herbe sous le pied de Bruno Amoussou. En tenant cette rencontre statutaire, le président Golou et ses partisans pensaient renforcer leur position et réduire les chances de leurs adversaires de reprendre la main dans la crise qui les oppose. Ils pourraient faire enregistrer les décisions dudit congrès et les faire entériner à la va-vite par le ministère de l’Intérieur. Ainsi, ils comptent prendre de l’avance sur le camp opposé. Seulement hier dimanche, le bureau exécutif national du Psd (proche du président Amoussou) s’est réuni sous la présidence de Clément Houinou, président par intérim. Il a « condamné avec la dernière rigueur le rassemblement clandestin prétendument appelé congrès du Psd tenu le samedi 22 juillet 2017 et déclaré que ce congrès est nul et nul effet ». Ce bureau exécutif national a par ailleurs annoncé son congrès extraordinaire pour les 11 et 12 août 2017. Face au ton donné par le camp de Bruno Amoussou, l’aile Golou réussira-t-elle son coup politique? Il est difficile de prendre parti pour ce camp puisqu’un acte du ministère de l’Intérieur avait entériné le 11 juillet 2017, les décisions du Conseil national organisé par les socialistes proches de Bruno Amoussou et qui avait désigné Clément Houinou comme président intérimaire du Psd. Mieux, dans une correspondance adressée au président Emmanuel Golou le 18 juillet 2017, le ministre de l’Intérieur a montré que la déclaration faite des décisions issues du congrès ordinaire des 16 et 17 janvier 2015 est non conforme à la loi. Ce congrès ordinaire qui a permis l’élection d’Emmanuel Golou à la tête du Psd n’est plus valide, la déclaration de ses décisions ayant été faite hors délai en violation de l’article 25 alinéa 1er de la loi n°2001-21 du 21 février 2003 portant Charte des partis politiques au Bénin. Dans la même correspondance, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé la reconnaissance de Clément Houinou comme président intérimaire du Psd. Ce n’est pas une précision anodine. Elle vaut son pesant d’or. Et aujourd’hui, plusieurs observateurs soutiennent que Bruno Amoussou et son camp ont réglementairement la qualité de tenir le congrès autorisé par la justice. Mais à l’analyse des faits, Emmanuel Golou et les siens ne devraient pas l’entendre de cette oreille. Une éventualité qui amène à croire que la crise au Psd devrait s’aggraver. Emmanuel Golou pourrait à nouveau saisir la justice à la suite de la correspondance du 18 juillet 2017 du ministre de l’Intérieur. Par ailleurs, la tenue du congrès extraordinaire du bureau de Clément Houinou sera aussi sans doute un nouvel épisode d’un feuilleton plutôt pathétique qu’offre l’un des premiers partis politiques du Renouveau démocratique.

La fusion de l’Un compromise?

L’autre conclusion ayant marqué le Congrès extraordinaire du samedi dernier reste le retrait du Psd de l’Union fait la Nation (Un). Les congressistes ont déploré entre autres l’absence d’évaluation des différentes élections auxquelles l’alliance a pris part depuis 2011 et le bilan très négatif de l’appartenance du parti audit regroupement. Cette décision met en difficulté Bruno Amoussou, le président de l’Union. Bruno Amoussou s’appuie en effet au sein de l’alliance sur le Psd, l’un des grands partis de l’alliance. Le retrait de cette formation politique le fragilisera à coup sûr. Car sans sa propre troupe, il disposera de moins de légitimité pour continuer de diriger l’union. De plus, le départ du Psd ferait de l’union presque une coquille vide tant il ne resterait que deux grandes organisations politiques à savoir l’Alliance Force clé et le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep). Certains Unionistes confient même que si le retrait est confirmé, l’alliance risque de ne jamais concrétiser son rêve : la fusion. Mais il faut d’abord que le retrait soit effectif.

Mike MAHOUNA


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