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Art et Culture

Le Prof François Abiola, invité « Sous l’Arbre à Palabre » de l’Evénement Précis: « Le régime Yayi a perdu le pouvoir en 2016 par amateurisme »
Publié le mercredi 26 juillet 2017  |  L`événement Précis
François
© aCotonou.com par DR
François ABIOLA, Ministre d`Etat et de l`enseignement superieur




L’ancien vice-premier ministre du Bénin sous le régime de Boni Yayi était, ce mardi 25 juillet 2017, l’invité de « Sous l’Arbre à Palabre » de votre journal « L’Evénement Précis ». Sans langue de bois, François Adébayo Abiola a fait un tour d’horizon bien enrichi de l’actualité sociopolitique nationale, sans occulter la gouvernance sous le régime de Patrice Talon et les tractations politiques dans le cadre des élections législatives de 2019. D’entrée de jeu, l’acteur politique a rappelé la genèse du Courant politique du Centre. « Nous n’avons pas inventé la roue (…) mais on s’est dit qu’on peut avoir un courant qui rassemble tout le monde », a laissé entendre l’invité de ce mardi. Il s’agit d’un Courant des grands hommes, des hommes tolérants, un courant choisi suite au constat selon lequel certains acteurs politiques pensent qu’il faut exclure de la vie politique ceux qui n’ont pas gagné une élection. Et face à la grosse confusion que l’initiative du Mouvement Espoir du Bénin (Mesb) a suscitée, le prof Abiola a clarifié qu’il faut une vision pour un parti politique et sa position par rapport au gouvernement en place. Le courant centriste reste une vision idéologique à laquelle l’ancien ministre reste attaché et y croit, telle une prophétie pour faire la politique autrement.

La crise au sein des partis politiques…
Se prononçant sur la crise qui secoue certaines formations politiques, l’ancien vice-premier Ministre a rappelé que depuis 1990, « les partis politiques ont échoué lamentablement » pour n’avoir pas réussi à élire un homme du sérail politique à la tête du pays. Une situation qui suscite des interrogations sans cesse sur le rôle des partis politiques. C’est un terreau, conclut-il, qui se trouve être favorable à la déstabilisation des partis. Il a rassuré sur la vitalité de son parti politique et qui s’active pour le prochain rendez-vous électoral. A l’heure de la vérité, François Abiola a profité de cette tribune pour dévoiler la ruse de certains responsables des Forces cauris pour un Bénin émergent qui ont changé les règles du jeu au cours du jeu pour en arriver à la désignation de Lionel Zinsou, comme candidat unique de l’alliance pour la présidentielle de 2016. Il refuse toute naïveté politique mais confirme que son silence était l’expression de sa fidélité au groupe et à son mentor politique. Il est temps d’oublier cette histoire mais l’homme retient que « le régime Yayi a perdu le pouvoir en 2016 par amateurisme ».

La gouvernance de Talon vue par Abiola
Le programme d’action quinquennal du Président Patrice Talon paraît ambitieux, selon le président du Mesb, parce qu’il traduit la logique d’une continuité des actions de l’ancien régime, même s’il déplore la casse sauvage de certaines « édifices » réalisées à coup de millions. Mais tout n’est pas rose. Pour ce qui concerne son domaine de prédilection, le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les critiques du professeur titulaire des universités du CAMES sont très acerbes. Il refuse d’admettre qu’un gouvernement à peine installé, puisse brandir sa « hache » contre une carte universitaire établie avec le concours des universitaires chevronnés et à partir de laquelle, tout était bien parti pour réformer l’enseignement supérieur et construire des universités thématiques au Bénin. A son successeur, l’homme qui a battu le record de longévité à la tête du département ministériel de l’enseignement supérieur, conseille la tolérance, la modération et la promotion du dialogue social. « Aucune université, clé en main, n’existe (…) Les universités se construisent. » Il a également renvoyé ses collègues des universités du Bénin à leur pouvoir afin de quitter le joug des autorités politiques pour défendre objectivement l’option de professionnalisation des filières universitaires prise au départ. Pour ce qui est de la propagande faite autour du PAG, le prof Abiola n’y trouve pas d’objection mais plutôt un risque. Car, justifie-t-il, le gouvernement donne au peuple béninois des armes, des critères et des repères pour l’évaluer. Face à l’enthousiasme qui s’estompe après l’arrivée du Président Talon, le président du Mesb croit encore à un miracle même si certaines pentes sont difficiles à relever. Et pour y arriver, il recommande aux gouvernants actuels, la tolérance, la modération et l’humanisme pour mieux diriger le Bénin qui, à son avis, n’est pas difficile à gérer.

Germin DJIMIDO
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