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Département de l’Atacora : Sale temps pour les auteurs de grossesses précoces
Publié le mercredi 26 juillet 2017  |  La Nation






De présumés auteurs de grossesses de filles mineures voient rouge dans le département de l’Atacora. Ils répondent désormais de leurs actes devant le tribunal de première instance de Natitingou.

Plus de répit pour les auteurs de grossesses de filles mineures. L’engagement des autorités politico-administratives au plus haut niveau du département de l’Atacora semble payer. Ainsi plusieurs présumés auteurs ont vu leur forfait porté devant les tribunaux, après avoir été gardés à vue dans des commissariats et brigades de gendarmerie de leurs localités respectives. Nombre d’entre eux se sont vus privés de leur liberté avec l’instruction judiciaire en cours de leur dossier. Le dernier cas en date est celui d’un aide-soignant du centre de santé de Kérou. Marié et père de deux enfants, cet agent de santé entretiendrait des relations intimes avec une adolescente de 15 ans en classe de 5e. Des relations soldées par une grossesse, objet de la plainte qui a conduit à son interpellation par la brigade. La victime, orpheline de mère, prise en charge par une Ong par l’entregent du Centre de promotion sociale, voit ainsi ses chances de reprendre les classes s’amenuiser.
Quelques jours plus tôt, c’est le surveillant général d’un collège de la commune de Cobly qui a été épinglé. Si celui-ci reconnaît avoir mis sous son toit une des élèves du collège et défend qu’elle n’est pas une mineure tel que allégué, l’issue de son procès situerait davantage sur cette relation prohibée par les textes de lois.
Telle une alerte, l’engagement du préfet de l’Atacora à voir les auteurs de grossesses précoces répondre désormais de leurs actes sonne le glas d’un phénomène de plus en plus dénoncé par les Organisations non gouvernementales intervenant dans les neuf communes du département. Ainsi, à l’endroit d’enseignants, d’élèves ainsi que de personnes responsables issues de diverses couches socioprofessionnelles, potentiels auteurs de grossesses précoces, s’est-elle fendue de déclarer sa détermination à ne point laisser impunis les cas portés à sa connaissance. « De tels actes ne sauraient longtemps être tolérés pour la simple raison qu’ils compromettent l’avenir des filles. Plus aucun de ces délits ne resterait impuni », se convainc-t-elle, en appelant à la collaboration des instances judiciaires et des forces de l’ordre.
Le péril des grossesses précoces en milieu scolaire est à réprimer par toutes les voies et moyens, admet-elle, depuis qu’elle s’est lancée dans l’initiative « Semaine de la fille de l’Atacora », une campagne de sensibilisation des élèves dans les collèges et lycées du département.

Des chiffres alarmants

Selon les statistiques de la direction départementale en charge des Affaires sociales, 2459 cas de grossesses de mineures dont 4% d’élèves ont été enregistrés de janvier à mai 2016 dans les neuf communes de l’Atacora. 1485 cas de grossesses précoces l’ont été par ailleurs dans les collèges de l’Atacora entre 2013 et 2016. Au cours de l’année scolaire 2015-2016, 492 cas de grossesses précoces ont été notés.
La proportion de jeunes femmes de 15-19 ans actuellement en mariage fait état d’un taux de 20,06% au profit de l’Atacora.
Des statistiques affolantes qui justifient l’engagement du préfet Déré Lydie Chabi Nah. Si elle nourrit l’espoir de voir le département tourner définitivement cette page sombre de son vécu d’ici 2020, elle n’occulte pas ses conséquences sur l’avenir de la jeune fille.
« Le phénomène, non seulement réduit de façon drastique le nombre de filles dans les collèges et lycées avant la classe de terminale, mais surtout donne d’argument à certains parents à ne plus envoyer leurs filles à l’école, parce que pour eux, la finalité c’est leur ramener une grossesse », estime-t-elle.


Kokouvi EKLOU A/R Atacora-Donga
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