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Création de la Police républicaine au Bénin : La Csa-Bénin condamne le retrait du droit syndical
Publié le vendredi 28 juillet 2017  |  Matin libre




La proposition de la commission des réformes de retirer le droit syndical à la future police républicaine n’est pas du tout la bienvenue dans le monde syndical béninois. Dans une déclaration rendue public, le secrétaire général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin) dénonce et condamne avec véhémence cette proposition qu’il juge d’incongrue.

« Le syndicalisme policier dans notre pays date de plus de dix ans. Cela n’a été possible qu’après des négociations délicates et ardues entre la hiérarchie policière, les politiques et le personnel de la Police Nationale. La cour constitutionnelle a même été sollicitée par le personnel de la Police à l’époque. Sous d’autres cieux, ce droit syndical est légalement reconnu même au personnel de la gendarmerie. Le Synapolice, à ma connaissance, n’a jamais, dans l’exercice de son droit syndical, été pris en défaut sur le respect des règles de fonctionnement relatives au caractère paramilitaire et fortement hiérarchisé de la Police. D’ailleurs, des restrictions règlementaires ont été prévues justement pour tenir compte de la délicatesse du métier d’armes qu’ils exercent. Quelles peuvent donc être les raisons évoquées par la commission de réformes pour formuler cette proposition incongrue de supprimer le droit syndical aux forces unifiées dénommées police républicaine ? Une mutualisation ou une rationalisation des forces doit-elle conduire à une remise en cause des acquis sociaux ? » S’interroge Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin. Et de poursuivre « Il faut que les auteurs de cette proposition s’approprient la mission première d’une organisation syndicale à savoir « l’étude et la défense des droits ainsi que les intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’’individuels, des personnes visées par leurs statuts »…il serait illusoire et même suicidaire d’oublier que tout en étant particulier, le personnel paramilitaire demeure, par son statut de salarié, similaire aux autres travailleurs de l’Etat obligés à un service public…On peut se dire objectivement que cette proposition doit certainement beaucoup à l’image désastreuse du syndicalisme en général dans notre pays. Vouloir remplacer les organisations syndicales de la Police par des délégués du personnel, montre bien la méconnaissance des réalités du monde du travail par la hiérarchie militaire de notre pays. Les délégués du personnel sont élus dans les entreprises privées dont le personnel est régi par le code du travail. Les policiers et gendarmes seront-ils désormais de l’espace privé dans notre pays ? », s’interroge-t-il. Pour le syndicaliste, cette proposition reste le signe d’un recul sur le plan de la liberté syndicale et ceci devra interpeller toutes les forces sociales du pays. « Il faut la combattre par les moyens classiques de protestation, mais aussi par les arguments et les recours institutionnels » a-t-il lancé dans ladite déclaration.

Aziz BADAROU
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