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Récurrentes crises politiques et mal développement du Bénin : Le professeur Baloubi appelle à une conférence nationale
Publié le lundi 31 juillet 2017  |  Matin libre




Plus de 20 ans qu’il officie aux Etats-Unis d’Amérique. Et comme à ses habitudes, le professeur Désiré Baloubi rentre au bercail chaque Eté. Au cours de son séjour, cette éminence grise, Titulaire de Chaire en Anglais et Linguistique Appliquée, actuellement Chef de Département d’Anglais et Langues étrangères à Norfolk State University Norfolk, en Virginia aux Usa, s’est prêté à nos questions. Lisez plutôt ce que pense le professeur de la gouvernance actuelle du pays, son opinion sur l’instauration de l’examen national en Licence et Master par le gouvernement, uniquement aux Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes). Désiré Baloubi s’est aussi brièvement prononcé sur les résultats et la formation dans le primaire et le secondaire.

Matin libre : Professeur Baloubi, plus de trois semaines déjà que vous êtes en vacances dans votre pays d’origine. Mais même de l’extérieur vous suivez très bien l’actualité sur le Bénin. Alors, 16 mois déjà que le gouvernement de la Rupture est aux commandes. Si on vous demandait d'évaluer, il y a-t-il de l'espoir ?

Désiré Baloubi:je pense qu'il y a espoir, je dois être honnête et sincère parce qu’aucun gouvernement depuis 1960 n’a pu opérer un miracle. Mais on ne vas pas continuer à se nourrir d’espoir et l'espoir. Il y a une chose fondamentale qui nous échappe c'est la feuille de route que doit nous donner le peuple. Et c'est par rapport à cette feuille de route qu’on peut apprécier quelque gouvernement que ce soit.

Mais celui-ci a un programmed'action ?

Le programme d'action de chaque gouvernement est un programme politique, qui englobe le social…. Mais ça c’est le fruit de leur imagination.

Que voulez-vous dire concrètement ?

Nous devons retourner une conférence nationale pour que nous tracions les grandes lignes économiques.

Encore ?

Oui, ça il, le faut. On est allé il y a longtemps depuis 1990

Mais il n'y a pas une crise, professeur

Il ne faut pas attendre d'avoir une crise. Nous avons vu les limites de la conférence nationale. La conférence nationale nous a libérés, et comme le disait Kérékou, tout a été taillé sur mesure. Nous n’allons pas faire des Constitutions, tailler des lois sur mesure. Nous devons envisager un pays dans 50 ans, dans un siècle. Nous tenons compte simplement de ce qui sont opérateurs économiques aujourd'hui ou bien ceux qui sont politiciens aujourd'hui et nous oublions le futur très lointain de notre pays. La Constitution des États-Unis, c’est des siècles. Cependant ils n’ont pas secouépour dire qu’il faut qu’on change. On change difficilement. Mais on peut changer chaque année si on pense court terme. Si nous pensons simplement que c’est tel régime et puis un autre va venir remettre ça en cause. On se bagarre toujours autour de la Constitution tout comme s’il n’y avait pas des problèmes énormes. Des gens qui ont faim, des gens qui veulent le minimum. Au 21ème siècle, j’ai honte de voir des enfants en classe sous des arbres. Quand vous comparez par rapport aux privés, si ces derniers n’ont pas loué, c’est qu’ils ont alors construit des maisons à étages.

Alors professseur, qu’est-ce que vous appréciez chez les autorités actuelles du pays ?

Je crois qu’elles ont le courage, l’audace et l’ambition.

Cela avait manqué aux autres régimes ?

Oui.Cela avait manqué parce que si les gens n’applaudissent pas c’est que vous faites mal. Il faut nécessairement que les gens applaudissent. Ce qui n’existe plus. On ne peut pas faire pour plaire. Il faut plutôt faire pour que ce pays décolle, se développe effectivement et que le taux de chômage baisse de façon considérable. Mais un seul gouvernement ne peut pas nous amener à ce bon port. Il faut que collectivement on réfléchisse. C’est pour ça que je dis qu’on a besoin d’une conférence nationale du point de vue économique surtout, du point de vue social et que chaque gouvernant, chaque équipe qui arrive tienne compte de cette feuille de route pour dire dans 50 ans, sous le créneau de 50 ans moi je n’ai que 5 ans ou 10 ans au maximum donc qu’est ce que je peux faire? C’est sur cette base que je serai évalué. Je pense que c’est ça qui est très important. C’est pourquoi j’ai trouvé bizarre que l’on propose un mandat unique. Que cela soit un mandat unique ou double cela n’a pas d’importance. Ce qui est important c’est ce que vous avez pu faire et on ne peut pas vous juger si c’est simplement par rapport à votre programme. Votre programme a beau être ambitieux mais si ça ne règle pas les questions fondamentales, le peuple qui vous a élu, alors nous ne devons tenir des aspirations mais des besoins réels et c’est ce peuple-là seul qui peut effectivement définir ses besoins parce que si nous avons dit qu’on a en tête des gens qui sont commerçants, etc ce sont des humains. Ils vont privilégier leurs intérêts parce que lorsqu’ils vont quitter le gouvernement, ils vont retourner à leur marigot. Et les autres? Moi je pense qu’il faut éviter les conflits d’intérêts et consorts pour éviter tout cela. Le peuple donne un canevas. Maintenant chaque gouvernement qui arrive peut aller au-delà en cinq ans ou en dix ans, au-delà de ce que le plan a défini (...)

Le gouvernement seul ne peut pas définir où le peuple va. Cela devient de la dictature (…) Le gouvernement a sa politique qui est définie par rapport au travail qu’on lui a confié. C’est comme ça. Il peut passer par la gauche ou la droite, pourvu qu’on y arrive sans massacrer, réprimer et garantir tous les acquis de notre lutte pour la liberté, pour la démocratie que nous devons renforcer chaque jour davantage parce que ce n’est pas acquis une fois pour de bon. Aux Etats Unis c’est tous les jours que ça se cultive. Il faut faire donc attention. Je salue le courage, je salue l’audace, les ambitions mais il faut faire en sorte que le gouvernement communique parce que cela a manqué de façon dangereuse et je ne vois pas encore assez cela. L’information, si elle est monopolisée par la presse, presque toute la presse applaudit et aucune presse n’a le courage de contredire, de passer le micro. Cela doit être systématique (…).
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