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Le sens de la fête de l’indépendance, selon l’historien
Publié le mardi 1 aout 2017  |  ABP
Célébration
© aCotonou.com par Didier Kpassassi
Célébration des 56 ans d’indépendance du Benin
Lundi 1er Août 2016. Cotonou.Passage de revue de troupe et Défilé militaire.




Cotonou, capitale économique de la République du Bénin, accueille ce jour, mardi 1er aout 2017, les manifestations commémoratives du 57e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale.

Pour bien comprendre le sens et la portée des festivités de ce jour, nous devons interroger l’histoire du continent africain et de l’ancien Dahomey depuis 1885 au moins.

Le premier acte de cette histoire fut la réunion de puissances européennes intéressées par l’Afrique du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 à Berlin, en Allemagne.

Cette conférence s’est avérée nécessaire en raison des rivalités entre les colonisateurs potentiels des différentes régions du continent noir et de la volonté des uns et des autres d’éviter les querelles et bagarres en présence des Africains.

Elle aboutit à la conclusion que toute puissance européenne installée sur la côte, devenait automatiquement propriétaire des terres de l’intérieur.

On comprend pourquoi les autorités françaises tenaient à arracher Cotonou des mains du souverain d’Abomey afin de disposer facilement de l’hinterland dahoméen.

La guerre de conquête des royaumes existant sur l’espace territorial du Bénin actuel, notamment de celui d’Abomey, fut le deuxième acte de notre histoire nationale récente.

Après avoir refusé de céder Cotonou aux Français et comptant sur son armée, le roi Gbèhanzin d’Abomey était déterminé à repousser les troupes françaises hors du territoire de son royaume.

Malheureusement, face à la puissance de feu de l’ennemi, le souverain aboméen préféra abandonner sa capitale après y avoir allumé un incendie le 17 novembre 1892.

Il ne resta plus au général Dodds qu’à proclamer la victoire de ses troupes et la déchéance du roi Gbéhanzin.

« Les intérêts du peuple dahoméen, déclara t-il, sont désormais entre les mains de la France, et il m’appartient de donner une nouvelle Constitution au pays abandonné par son roi… Rien ne sera changé dans les coutumes et institutions du pays, dont les mœurs seront respectées. »

La colonisation française qui débuta ainsi dura jusqu’au 31 juillet 1960.

Après avoir appartenu à l’Afrique Occidentale Française de 1904 à 1958, le Dahomey accepta d’entrer dans la communauté Franco-africaine en votant Oui au référendum constitutionnel du 28 septembre 1958.

Il accéda à la souveraineté internationale le 1er août 1960. Ce jour- là, le Premier Ministre Hubert Maga lut la déclaration suivante :

« Peuple dahoméen, je proclame solennellement l’indépendance du Dahomey ce lundi 1er août 1960 en présence des représentants de la République française, des Chefs d’Etat de l’Entente, des ministres du gouvernement dahoméen, des notabilités et de toute la population. »

Le 1er août devint donc, à partir de 1960, le jour de la fête nationale du Dahomey. On le célébra, tantôt avec faste, tantôt dans la sobriété, mais toujours avec beaucoup de dignité et de fierté.

Le 30 novembre 1976, le Gouvernement militaire révolutionnaire, convaincu que la vraie indépendance du Dahomey datait, non du 1er août 1960, mais du 30 novembre 1972, le jour de l’adoption du discours-programme, décida que le 30 novembre de chaque année sera célébré comme fête nationale de la République populaire du Bénin. La fête du 1er août fut abandonnée jusqu'à l’avènement de la conférence nationale en février 1990.

La République populaire du Bénin cessa d’exister à la fin de la conférence nationale. Elle fut remplacée par la République du Bénin et le 1er août retrouva sa place de jour de fête nationale dans le calendrier des manifestations officielles au Bénin.


Pierre METINHOUE
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