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Coups et blessures volontaires (9e dossier): Bagri Zimé Kpérou et Dama Séidou Sabi recouvrent leur liberté
Publié le lundi 7 aout 2017  |  La Nation
Justice
© Autre presse par DR
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Pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, Dama Séidou Sabi et Bagri Zimé Kpérou étaient devant la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, jeudi 3 août dernier. Placés en détention le 1er mars 2016, ils ont été condamnés à 36 mois de réclusion criminelle dont 18 mois fermes.

La vie en communauté crée parfois des situations qui amènent l’homme, mu par l’ignorance, à poser des actes regrettables. Elles le mettent dans l’incapacité de contrôler ses humeurs. C’est ce qui est arrivé à Dama Séidou Sabi et Bagri Zimé Kpérou, tous des cultivateurs demeurant à Zougou-Pantrossi. Inculpés pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, infraction prévue et punie par les articles 309 à 311 du Code pénal, ils ont été condamnés à 36 mois de réclusion criminelle dont 18 fermes.
Devant la cour présidée par Edouard Ignace Gangny, les deux prévenus ont clamé leur innocence. C’est excédé par les vols répétés de ses récoltes, son élevage et ses outils de travail dont il a souvent informé le délégué, qu’il a fini par réagir, explique Bagri Zimé Kpérou.

La faute à l’ignorance

Pour l’avocat général Géry Akuèson, il s’agit d’une infraction de coups et blessures volontaires assortie de circonstances aggravantes dont l’élément légal se trouve dans les articles 309 à 311 du Code pénal. L’élément matériel qui s’entend d’un fait positif est établi, selon lui. Par rapport à l’élément moral, il explique que les deux accusés ont délibérément arrêté la victime, avant de la conduire en brousse où ils lui ont porté des coups, avant d’amputer le pavillon de son oreille droite. « La loi ne leur permet pas de se rendre justice », a-t-il averti. Sous le bénéfice de ses observations, il a requis une peine de 36 mois de réclusion criminelle contre eux.
Le bulletin n°1 de leurs casiers judiciaires respectifs ne porte mention d’aucune condamnation antérieure. Tous jouissent d’une bonne moralité dans leur milieu. La collaboration de Dama Séidou Sabi avec les agents de sécurité a contribué à plusieurs reprises à l’arrestation de nombreux hors-la-loi. Sa bonne foi n’est donc plus à démontrer, encore moins celle de Bagri Zimé Kpérou. Le geste malheureux, à savoir, amputer le pavillon de l’oreille droite à Amadou Bio Bapa a été commis en riposte aux coups à eux portés par ce dernier, dans sa tentative de s’enfuir, ont soutenu leurs conseils, Me Wilfried Kounou et son confrère Sèmiyou-Deen Moustapha. « Ce qui est arrivé est un incident qui ne serait pas survenu, si le lendemain, ils n’avaient pas retrouvé en circulation Amadou Bio Bapa qui n’a pas été inquiété », ont-ils poursuivi. Le même voleur, informent les deux avocats, est retourné opérer dans la ferme de Bagri Zimé Kpérou, soixante-dix jours après leur détention en prison. A sa place, c’est eux qui se sont plutôt retrouvé derrière les barreaux. La société, estiment-ils, aura du mal à le comprendre. « Nous ne sommes pas là, pour justifier l’injustifiable. Mais pour expliquer comment l’injustifiable s’est produit, car les faits sont là », ont-ils indiqué, invitant la cour à ne tenir compte que des circonstances atténuantes, au lieu des circonstances aggravantes proposées par l’avocat général. Détenus depuis dix-huit mois, ils demandent à la cour de les renvoyer chez eux en les condamnant au temps qu’ils ont déjà passé.
Au délibéré, la cour les déclare coupables des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente. Elle les condamne à 36 mois de réclusion criminelle dont 18 mois fermes et le reste assorti de sursis. Ayant déjà passé 18 mois derrière les barreaux, Dama Séidou Sabi et Bagri Zimé Kpérou recouvrent leur liberté.
La cour qui a examiné ce dossier a été présidé par Edouard Ignace Gangny. Adamou Moussa et Epiphane Yéyé étaient ses assesseurs. Le représentant du ministère public avait pour nom Géry Akuèson et le greffier était Me Habiba Bawa N’Gobi Zato. Les jurés étaient Jocelyne Paulette Ahoton, Sabi Goro Monsi Kora, Idrissou Amadou et Ibrahima Noma Zimé?
Pour une oreille amputée

Victime de vol de pintades dans sa ferme à Zougou-Pantrossi, mercredi 24 février 2016, Bagri Zimé Kpérou s’est mis à leur recherche. Le lendemain, les empreintes du présumé voleur l’ont conduit dans le village Fannan où il a informé les habitants. C’est alors que Fidèle Hounkindé lui aurait confié qu’il venait d’acheter une pintade auprès d’Amadou Bio Bapa à 1000 F Cfa. Avec son ami Dama Séidou Sabi, il s’est rendu à son domicile. Ils l’ont conduit chez le délégué. Sur le chemin, Amadou Bio Bapa a voulu s’enfuir. Il a été maîtrisé, molesté puis terrassé et au moyen d’une arme blanche, Dama Séidou Sabi lui aurait amputé le pavillon de son oreille droite?


Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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