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Coups mortels (10e dossier): 5 ans dont 18 mois fermes et 42 assortis de sursis pour Laye Bobrou
Publié le mardi 8 aout 2017  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le symbole de la justice




La cour d’assises de la cour d’appel de Parakou a connu d’un dossier de coups mortels inscrit à son rôle, vendredi 4 août dernier. Pour en répondre, Laye Boborou était à la barre. Il a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle dont 18 mois fermes et 42 assortis de sursis.

Que ce soit à l’enquête préliminaire, devant le juge d’instructeur et à la barre, vendredi 4 août dernier, l’accusé Laye Boborou n’a pas été en mesure de donner son âge actuel et de dire s’il était majeur au moment des faits ou pas. Il n’est pas détenteur d’un acte de naissance. Ce qui a même obligé le représentant du ministère public à demander une suspension de dix minutes pour pouvoir lever l’équivoque.
A la reprise, la cour fait remarquer que l’arrêt de renvoi mentionne qu’il est né vers 1998 (donc majeur). Inculpé pour coups mortels, infraction prévue et punie par l’article 309 alinéas 4 du Code pénal, il est reconnu coupable et a écopé d’une peine de 5 ans de réclusion criminelle dont 18 mois fermes et 42 assortis de sursis.
A la barre pour répondre de l’infraction de coups mortels, vendredi 4 août dernier, le prévenu a rejeté en bloc les faits après les avoir reconnus aux autres étapes de la procédure. S’il avait avoué à l’époque, explique-t-il, c’était en écoutant les conseils de l’époux de sa mère devenu son père adoptif et dont l’enfant a été arrêté avec lui. « Ce faisant, m’a-t-il rassuré, son fils et moi allions être libérés. Il m’a aussi dit que si je ne reconnaissais pas les faits, je passerai ma vie en prison. Je m’en suis tenu à ce qu’il m’a recommandé de faire. Même jusqu’à la comparution devant le juge d’instruction, il était régulier à la prison civile, me rappelant ce que je devrais déclarer », a indiqué Laye Boborou. « Mais, après avoir reconnu les faits devant le juge d’instruction, tel qu’il me l’avait demandé, son enfant a été libéré et on m’a gardé. Depuis ce temps, je ne l’ai plus revu. Il m’a abandonné », a-t-il poursuivi. Il est même allé jusqu’à défier quiconque l’aurait vu porter un coup à quelqu’un, de venir témoigner contre lui.
Embarrassé par l’âge de l’accusé, le représentant du ministère public, Malick Nourou-Dine Bakary, a donc voulu s’en tenir à 1998 comme année de sa naissance. Situant l’élément légal de l’infraction de coups mortels au niveau de l’article 309 alinéas 4 du Code pénal, l’avocat général précise que l’élément matériel a consisté en des coups et blessures. Par rapport à l’intention coupable, il se réfère à la partie du corps qui a été atteinte, la tête, puis l’arme blanche utilisée, le coupe-coupe. Etablissant le lien de causalité, il explique que le décès de la victime, Issa Sambo, est dû au coup qui lui a provoqué le traumatisme crânien. Par conséquent, il demande à la cour de retenir Laye Boborou dans les liens de l’accusation et de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.
Surpris par la peine proposée par l’avocat général, le conseil de l’accusé, Me Guy Lambert Yèkpè, fera observer que l’auteur du crime commis sur Issa Sambo est ailleurs et non le gamin influençable suivi jusque devant le juge instructeur, par son père adoptif. « Il y a un privilège pour le fils contre l’enfant venu d’ailleurs que l’on a été obligé de garder, parce qu’on a épousé sa mère », laisse entendre l’avocat. « Personne ne sait ce qui s’est passé. Est-ce qu’on peut apporter la preuve que c’est mon client qui a porté des coups à Issa Sambo. Regardez ce freluquet droit dans les yeux et condamnez le, si le cœur vous en dit », insiste Me Guy Lambert Yèkpè. Comme l’enfant du père adoptif, la victime, a-t-il rappelé, avait 30 ans et était père de trois enfants.
Au principal, il demande de relaxer ou d’acquitter purement et simplement Laye Boborou. « Au subsidiaire, si vous estimez qu’il est coupable, accordez lui l’excuse de provocation et condamnez le à une peine assortie de sursis. Il peut être récupéré. Aidons-le à se réadapter », a plaidé Me Guy Lambert Yèkpè.
A l’arrivée, Laye Boborou a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle dont 18 mois fermes, après l’avoir déclaré coupable de coups mortels portés, samedi 11 mai 2016 à Toucountouna, à Issa sambo, sans intention de lui donner la mort. Mis en détention depuis le 19 mai 2016, il ne sera libéré qu’en novembre prochain.
Adame Banzou Nouhoum était le président de la cour. Laziwolè Karimi Adéoti et Arlen A. Dossa-Avocè étaient ses assesseurs. Malick Nourou-Dine Bakary et Me François Nougbodohoué étaient respectivement l’avocat général et le greffier. Quant aux jurés, ils avaient noms Abdourazizou El Hadj Adamou, Zacari Abdou-Djabarou Bouraïma, Maféirou Célestin Babahoum et Jocelyne Paulette Ahoton?

Les faits

De retour du pâturage, samedi 11 mai 2016, Laye Boborou croisa sur son chemin Issa Sambo. Une dispute éclata entre eux et Laye Boborou lui asséna un coup de machette à la tête, puis il s’écroula. Djodi Sambo qui se rendait à pied dans un camp peulh voisin, le découvrit et alerta le voisinage. Djambo Sambo, frère de la victime, se transporta sur les lieux et ensuite au campement le plus proche où il sollicita l’aide et la motocyclette de Laye Bani. Ils transportèrent d’urgence le blessé au centre de santé de Toucountouna où faute de soins appropriés, il fut transféré à l’hôpital Saint-Jean de Dieu de Tanguiéta. Malheureusement, quelques heures après, Issa Sambo succomba des suites de ses blessures.


Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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