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Audit du Fonds national de la Microfinance: Les indices d’une lutte implacable contre la corruption
Publié le vendredi 11 aout 2017  |  La Nation
Denise
© aCotonou.com par DR
Denise Atioukpè , Dg du Fonds national de la Microfinance (Fnm)




La justice béninoise aura du travail à l’ère du Nouveau départ, est-on tenté de dire face aux multiples chantiers de lutte contre la corruption et l’impunité ouverts çà et là dans le pays. Le Gouvernement ne se fait plus prier pour prendre ses responsabilités et ceci, sans se soucier de l’étoffe des mis en cause.

A ceux qui pourraient douter encore de la bonne foi du président de la République et de son équipe à faire rendre gorge à ceux qui se sont amusés avec l’argent du contribuable béninois, des signaux forts de la lutte contre la gabegie et l’impunité sont de plus en plus donnés. A peine a-t-on fini de lancer la machine pour faire la lumière sur la gestion à la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra), à l’Office national de sécurité alimentaire (Onasa) que le Gouvernement met sur le tapis les cas de la mairie de Cotonou et du Fonds national de la Microfinance (Fnm). En ce qui concerne le Fnm, même si le chef de l'Etat veut de cet outil d’épanouissement de la femme béninoise, il est tout aussi préoccupé par la gestion faite antérieurement de la structure. Et l’audit qui y a été dépêché n’a pas révélé que du bon. Le Conseil des ministres du 2 août dernier a fait un flash-back sur la gestion du Fnm au titre des exercices 2013 à 2016. La mission d’audit organisationnel, comptable et financier du Fonds examinée par le Gouvernement révèle qu’il y a eu maldonne portant préjudice à l’Etat.
De graves irrégularités ont été relevées dans la gestion ayant occasionné des pertes de ressources publiques à hauteur de 40,6 milliards de F Cfa, la gestion du portefeuille de crédit a été désastreuse sur la période, avec des conditions de financement peu optimales et un montant total d’impayés évalués à près de 20 milliards de F Cfa au 31 décembre 2016, révèle-t-on. Il en ressort aussi que « la revue approfondie du portefeuille de crédits a permis d’identifier à la fin de l’année 2016, près de 23 milliards de F Cfa de crédits irrégulièrement accordés par le Fnm et que ces crédits sont en souffrance pour un montant d’un milliard de F Cfa de crédits impayés, anormalement remboursés avec des ressources du Trésor public mises à la disposition du Fonds ». Autres irrégularités, la gestion des marchés publics a été également entachée de graves erreurs portant sur le défaut de mise en place du cadre institutionnel requis et la violation presque systématique des procédures de passation des marchés.
En somme, au titre des exercices 2013 à 2016, il y a eu mal donne et la gestion du Fnm sur la période en question a souffert d’insuffisances. De quoi interpeller les acteurs et auteurs de la situation pour, d’une part, comprendre les dessous de cette situation et au besoin, sanctionner. Pourquoi ne pas faire rembourser si leur culpabilité était établie, les pertes dans les caisses de l’Etat ?

Un défi pour la justice

Le cas Fnm n’est pas isolé. Ce n’est pas la première depuis avril 2016 que les hommes du Nouveau départ dépouillent un nid de malgouvernance. En l’espèce, ce qui est à saluer, c’est qu’à la différence d’autres régimes dont les résultats des audits n’ont été publiés nulle part des dossiers sont transmis à la justice. Une sorte de défi lancé aux juges qui ont la possibilité de démontrer à la face du monde l’importance de leur pouvoir. D’aucuns y verront la manipulation, ou mieux encore une chasse aux sorcières. On entonnera une fois que la justice invitera les mises en cause à se défendre et produire les preuves ou centre-preuves des accusations qui leur sont faites, la rengaine de la poursuite de X ou Y pour justifier cet acte que pourtant tous les Béninois appellent de leurs vœux. Les affaires, le Bénin en connaît toujours. Mais le drame, c’est qu’aucune d’elles ne connaît une issue précise. Il faut pouvoir établir les culpabilités, disculper les innocents, châtier les fautifs; et cela, seule la justice en a le monopole et la prérogative. Au chef de l’Etat et à son Gouvernement, on reconnaîtra la sagacité d’avoir une fois encore introduit la rupture dans le milieu des scandales jamais élucidés. Comme quoi, la méthode Talon diffère !?


Josué F. MEHOUENOU
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