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Rejet des pièces de monnaie et billets maculés ou mutilés: Le ministre des Finances met en garde les auteurs
Publié le mardi 22 aout 2017  |  La Nation
Romuald
© Autre presse
Romuald Wadagni, Ministre de l`Économie et des Finances du Bénin




Le rejet de pièces de monnaie usées et de billets de banque mutilés ou maculés est un phénomène qui gagne du terrain dans des localités du Bénin, en particulier à Lokossa. Parfois, source d’invectives entre clients et vendeurs, il a fait récemment l’objet d’une rencontre à huis clos entre le ministre en charge des Finances, Romuald Wadagni, et le collectif des 65 chefs de quartiers et de villages de la cité des Kotafon.

Invité à se prononcer sur le phénomène du rejet des pièces de monnaies usées et des billets de banque mutilés ou maculés, le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni, n’aurait pas tenu un langage de bois. A en croire, le chef du village de Tédéado dans l’arrondissement d’Agamè, Léonard Afabo comme d’autres participants à la rencontre, le ministre a désapprouvoué le comportement. Pour le ministre, rapporte Léonard Afabo, le phénomène en question est réglementé et les textes qui l’encadrent n’autorisent pas les citoyens à refuser d’encaisser des pièces de monnaie usées ou de billets de banque maculés ou déchirés si ces altérations sont contenues dans les normes établies.
La même préoccupation avait été soumise, en juillet dernier, aux cinq ministres natifs du Mono et du Couffo en tournée d’échanges, dans les deux départements, au sujet de la réalisation du Programme d’action du Gouvernement (Pag 2016-2021). Mais à l’occasion, aucune réponse n’a pu être servie tant la moisson des préoccupations était abondante. C’est dire combien le phénomène taraude les populations pour ne pas retenir l’attention du ministre Romuald Wadagni. Il aurait avancé que les auteurs de ces rejets pourraient être punis conformément aux textes en vigueur. Toutefois, les élus ont exprimé leur souhait de voir le Gouvernement sortir un communiqué pour mettre toute la population au même niveau d’information.

De nouvelles règles

La mauvaise compréhension d’un récent courrier de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) serait à la base du développement du phénomène décrié. Il s’agit du courrier référence n°B00/SCA/00467-2016 en date du 21 décembre 2016, par lequel l’institution d’émission monétaire n’a fait que rappeler les nouvelles règles de gestion des billets maculés et/ou mutilés. Ces règles s’énoncent en deux volets.
En premier lieu, il est dit que « Les billets mutilés, agrafés ou munis de scotch doivent être séparés et faire l’objet d’un bordereau de versement distinct ou être présentés aux guichets des opérations diverses et d’échanges pour examen et remboursement ultérieurs ».
Le second volet est relatif aux billets maculés (tachés lors de tentatives de vol). A leur sujet, la Bceao demande qu’ils soient apportés séparément à un guichet ouvert en vue de leur examen sur constitution de dossier. Voilà les règles rappelées et pour lesquelles il a été demandé aux institutions financières de mettre en place un dispositif de traçabilité permettant de rembourser les auteurs des versements desdits billets. Soucieuses de se mettre au pas, les institutions financières du Bénin, dit-on, s’alignent pour la plupart sur les dispositions de la Bceao. Les nouvelles dispositions sont entrées en vigueur depuis lundi 2 janvier 2017.

L’impatience

Si le souci de figurer parmi les bons élèves de l’espace financier sous-régional est salué, la contrainte que cela impose aux clients n’est pas suffisamment expliquée pour apaiser les doutes et contenir l’impatience de certains parmi eux. C’est notamment le cas pour les auteurs des versements de billets en question et qui font leurs opérations au niveau des banques primaires qui déposent d’abord les fonds sur un compte interne avant d’aller effectuer les formalités à la Bceao. Et, c’est à la suite de cette étape couronnée par la réception de l’avis favorable de l’institution monétaire, que le compte de l’auteur du versement sera crédité. Ainsi sont traités les clients qui n’ont pas la possibilité de se rendre directement à la Bceao ou dans l’une de ses agences en vue de remplir les formalités d’authentification et du remboursement des billets maculés ou mutilés. La non-disponibilité immédiate du montant de ces derniers sur le compte du déposant explique, pour une large part, la réticence de certaines personnes à les encaisser. Si rien n’est fait pour sensibiliser les populations à porter un autre regard sur les billets maculés ou mutilés, ceux-ci continueront d’être sources de conflits. Ce qui, selon certains témoignages, n’est plus le cas au Togo, par exemple, un pays frontalier du Bénin.
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