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Trop présent sur les réseaux sociaux: Adjaka s’écarte des exigences de sa fonction
Publié le vendredi 25 aout 2017  |  Le Matinal
Michel
© aCotonou.com par DR
Michel Adjaka, Le président de l`Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab)




Le magistrat Michel Adjaka s’éloigne de plus en plus de son engagement et de son serment. Il est trop présent sur les réseaux sociaux. Le magistrat Michel Adjaka est très actif dans les débats sur les groupes de discussions Whatsapp. Et contrairement à ce qu’exigent les textes sur sa corporation.
Même dans sa corporation, les débats fusent sur son attitude et ses prises de position. Pour beaucoup d’observateurs, il est clair que le magistrat Adjaka est désormais un politicien actif. Or, cela est contraire aux textes qui régissent sa profession. Par exemple, l’article 9 de la loi 2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature stipule: « Tout magistrat, après son intégration dans le corps, prête serment en ces termes : Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution et des lois, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne donner aucune consultation à titre privé, de ne prendre aucune position publique sur les questions relevant de la compétence de la cour ou du tribunal, et de me conduire en tout en digne et loyal magistrat ». Michel Adjaka par contre, opine régulièrement sur des faits à même d’être soumis aux juridictions. Or, l’article 12 de la même loi ajoute : « Les fonctions de magistrat sont incompatibles avec l’exercice de toute activité politique. Toutefois, tout magistrat avant d’entreprendre des activités politiques ou d’accéder à une fonction élective ou ministérielle en informe sans délai son supérieur hiérarchique. Il est d’office retiré des juridictions. La non-observation par le magistrat de cette prescription est passible de sanctions disciplinaires. L’activité politique, ce n’est pas seulement le fait de créer ou d’appartenir à un parti ou un courant politique. Ce peut aussi être les prises de position sur des débats politiques, surtout lorsqu’ils sont systématiques ». L’article 57 de la même loi prévoit : « Tout manquement par un magistrat aux convenances de son état, à l’honneur, à la délicatesse ou à la dignité constitue une faute disciplinaire. Cette faute disciplinaire est appréciée par le Conseil Supérieur de la Magistrature ». Lorsque le magistrat, de par ses prises de positions apparemment intéressées, se fait par exemple reprendre sur les réseaux sociaux, parfois même par n’importe qui, il met certainement à mal l’honorabilité de sa profession.
Les contradictions du magistrat
A l’article 25 dudit décret°425 du 20 juillet 2016 portant attributions, organisation et fonctionnement du ministère de la Justice et de la législation, il est prévu, entre autres, que l’inspection générale des services judiciaires est chargée de : « … veiller au respect des normes déontologiques en rapport avec la notion de service public ; mener des enquêtes administratives en amont d’éventuelles enquêtes disciplinaires relatives au comportement personnel ou professionnel de magistrats et de fonctionnaires des greffes… ». D’après ces textes, le magistrat qui veut faire de la politique doit démissionner pour s’y consacrer. Selon nos sources, Michel Adjaka avait espéré en vain, être ministre de la Justice sous Talon. Mais n’ayant pas eu gain de cause, il en est devenu un détracteur chevronné. Entre-temps, il a voulu devenir président du Tribunal de première instance de Cotonou. Par ailleurs, lors du dernier redéploiement du personnel judiciaire, le cas de Cotonou a été réservé. Michel Adjaka n’en est que plus déçu. Enfin, à propos de ce tribunal, alors qu’il a combattu le Projet de révision de la Constitution en s’opposant notamment à la possibilité d’encadrer le principe de l’inamovibilité du juge dans le temps, il trouve aujourd’hui que son collègue qui assure l’intérim en tant que président du Tribunal de première instance de Cotonou est en place depuis au moins 10 ans, et qu’il faille l’affecter ailleurs .Le président de l’Unamab joint hier au téléphone n’a pas voulu se prêter à nos question. Il s’est reservé le droit de réagir au cas où il se sentirait diffamer.

Abdourhamane Touré

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