L'Opinion Aujourd'hui
Les caciques Cauris, derniers compagnons fidèles de Boni Yayi, ont organisé une croisade musclée à travers le pays, au cours de ces dernières semaines. A cette occasion, les Béninois ont assisté à des tirs groupés des FCBE contre la gouvernance du président Patrice Talon. A mots à peine couverts, Eugène Azatassou, Amos Elègbè et consorts ont été souvent très acerbes dans leur réquisitoire, en parlant, naturellement, au nom de leur mentor charismatique.
Rien de délictueux dans une démocratie, si tout cet activisme ambiant s’inscrit dans la dynamique d’une opposition formelle au régime en place. Mais depuis qu’ils ont perdu le pouvoir, Eugène Azatassou et sa bande souffrent de voir que les choses ne se passent plus comme en leur temps. Quoi de plus normal, puisque Patrice Talon avait annoncé une rupture d’avec la gouvernance Yayi. Et c’est sur cette base que les Béninois l’avaient préféré au candidat Lionel Zinsou, le 20 mars 2016, au second tour de la présidentielle.
Le régime de la rupture a, certes, besoin d’une opposition critique formelle, digne du nom, capable de nuancer les options du chef de l’Etat, pour une gouvernance sans cesse améliorée du pays. Mais le président Patrice Talon n’a rien à foutre avec une opposition aux abois. Malheureusement, c’est cette opposition de fait que lui proposent Eugène Azatassou et ses pairs, qui ne s’accommodent que de querelle de personnes.
Pour eux, en effet, là où ils ont échoué lamentablement avec Boni Yayi, il ne faut pas que la rupture réussisse. Mais le président Patrice Talon passe sa route, malgré les jérémiades des caciques résiduels des FCBE ; et s’impose, tous les jours, comme un homme d’Etat, convaincu d’une vision et d’une stratégie rationnelle dans l’action. Les résultats et victoires engrangés depuis quinze mois, aussi bien sur le front de la restructuration de l’économie que dans le domaine social, attestent de son efficacité dans la discrétion.
C’est, sans doute, ce qui donne de l’insomnie aux FCBE, très nostalgiques d’un passé qui leur avait concédé toutes sortes de largesses. Aujourd’hui, avec la méthode Talon et ses succès tangibles, les derniers compagnons fidèles de Boni Yayi commencent à douter sérieusement de leur avenir politique. Maintenant que la rigueur dans la gestion des finances ne permet plus que l’argent facile, volé au peuple, circule, pour l’organisation des marches et messes politiques, les thuriféraires du régime défunt sont aux abois.
C’est donc en désespoir de cause que, pour atténuer ou masquer ce doute amer, ils versent dans l’animosité, avec des attaques superflues, dénuées de toute objectivité, contre le régime de la rupture. Le peuple béninois, qui n’est plus dupe, sait que toutes ces récriminations viriles contre le président Patrice Talon ne sont que les derniers soubresauts de caciques FCBE, désormais assurés d’une descente aux enfers imparable, qui consacrera leur disparition certaine de l’arène politique béninoise.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, dans les mêmes conditions, le sort des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) après Boni Yayi, ne sera, en rien, différent de celui de l’Union pour le Bénin du Futur (UBF) après Mathieu Kérékou. Azatassou et ses acolytes peuvent se le tenir pour dit. Leur balade à travers le pays ne pourra pas leur éviter ce destin irréversible.
Euloge OKAMBAWA
