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Année académique 2017-2018 : Une rentrée scolaire sur fond de forcing
Publié le mercredi 6 septembre 2017  |  Matin libre
Ecolier
© aCotonou.com par DR
Ecolier Beninois




La reprise des classes au titre de l’année scolaire 2017-2018 est confirmée pour le 18 septembre 2017 sur toute l’étendue du territoire national. L’école béninoise rouvrira donc ses portes plus tôt cette année contrairement aux années antérieures. Mais au regard des bruits de bottes qui se font entendre dans le rang des enseignants et surtout la précipitation qui s’observe autour des mesures préparatoires de ladite rentrée, tout porte à croire qu’on s’achemine vers une rentrée scolaire sur fond de forcing mais pas sans heurts.

Le gouvernement de la Rupture est-il prêt pour la reprise des classes prévue dans quelques jours seulement précisément le 18 septembre prochain ? La sortie médiatique du ministre de l’enseignement secondaire, Lucien Kokou et de son collègue des enseignements maternel et primaire, pour répondre à la question, est visiblement encore loin de rassurer. Si tous les acteurs du secteur éducatif se disent prêts à se conformer au calendrier scolaire établi depuis l’année dernière, il faut souligner que le point des préparatifs fait par le gouvernement ne saurait être suffisant pour garantir une année scolaire apaisée. Certes, de grands efforts sont consentis. D’après le compte rendu du Conseil des ministres du 30 août 2017, des dispositions pratiques ont été prises avec un montant total de 15 milliards déboursés pour l’effectivité de la rentrée scolaire. Entre autres mesures prises, la préparation des actes administratifs et de mutation des enseignants, le transfert de 3.400.000.000 FCfa au Programme alimentaire mondial (Pam) au titre de la première tranche de décaissement pour les cantines scolaires, la mise à disposition des subventions aux établissements, le traitement en cours des contrats des enseignants Ace recrutés au titre de 2016 ; la transmission des mandatements de paiement au Trésor est en cours pour les primes de rentrée. Autant de mesures louables prises par le gouvernement. Mais tout ceci s’apparente bien à du forcing dans l’organisation de la reprise des classes. Tellement de décisions prises dans la précipitation. Tellement de pression dans le dos des enseignants qui, par contre, continuent de grogner.

Du forcing mais pourtant çà grogne…

La preuve, les sit-in se poursuivent et les revendications sont multiples. Encore vendredi dernier, les enseignants reversés de 2008 ont manifesté pour réclamer la révision de leurs contrats avant la rentrée scolaire avec la prise en compte de leurs diplômes à la date de recrutement et non du recensement. Plusieurs Centrales et organisations syndicales du secteur revendiquent la prise des décrets d’application des statuts particuliers des enseignants. « Par rapport aux statuts particuliers, il n’y a pas de problème. Nous ferons ce qui relève de notre compétence et les arrêtés seront pris. Mais il y a certains qui nécessitent l’arbitrage du Ministère de l’économie et des finances. A ce niveau, il faut une commission paritaire Ministères de l’enseignement, des finances et de la fonction publique », a déclaré lundi, le ministre Salimane Karimou. A moins de deux semaines de la rentrée, les statuts particuliers sont toujours en souffrance. Pour certains syndicats du Conseil sectoriel du dialogue social, les concertations menées au sujet des actes d’avancement, de reclassement et du suivi des carrières ont abouti sur des notes d’assurance mais pas du concret jusqu’à présent. Dans son intervention hier, mardi, 05 septembre 2017 sur la radio Soleil FM, le syndicaliste Thierry Dovonou estime que tout n’est pas prêt pour la reprise. Certaines localités étant inondées par les dernières pluies torrentielles, les apprenants de ces zones devront perdre plus d’un mois à la maison avec le risque de ne pas pouvoir rattraper les programmes. Ce qui pourrait conduire à des résultats catastrophiques en fin d’année dans ces localités. « Lorsque nous n’avons pas les intrants qu’il nous faut, nous n’avons pas une situation fiable pour nos camarades surtout ceux qui ont le Capes à passer et qu’on utilise dans les classes de second cycle. Depuis un an, que la rentrée est prévue pour le 18 septembre, les mutations ne sont pas encore effectives. Il faut préparer techniquement la rentrée. Les enseignants qui sont à cinq (05) ans de leur retraite ont demandé à être mutés suivant les textes en vigueur mais jusqu’à présent, ce n’est pas chose faite. Ce sont des problèmes cruciaux que les différents ministres concernés devraient résoudre si tant est qu’ils sont des spécialistes de l’éducation» a déploré ce syndicaliste du secteur éducatif béninois. Du tintamarre autour des mesures prises alors que des préalables à une effectivité de la rentrée prochaine des classes subsistent. La rupture devra donc prendre tôt la mesure de la situation.

Aziz BADAROU

La réaction du Sg/Csa-Bénin, Anselme Amoussou

Parmi les annonces faites par le gouvernement à son dernier conseil des ministres il y a celle relative au paiement de la subvention de l’État aux organisations syndicales. Deux choses me rendent perplexe depuis cette communication. A priori rien de plus banal pour un gouvernement que de communiquer sur les actes qu’il pose. Mais dans ce cas précis, on se demande pourquoi le lien forcé que l’on semble établir avec les préparatifs de la rentrée académique ? Pourquoi rendre publique un acte banal de positionnement de fonds destinés à subventionner des organisations sociales ? Pourquoi le faire seulement cette année et pas l’an dernier? Pourquoi le faire à la veille de la rentrée ? Pourtant cette subvention est devenue une tradition depuis plusieurs années et nombre de régimes se sont succédé et ont tous maintenu cette mesure sans tambours ni trompettes. Je ne peux m’empêcher de voir dans ce comportement comme une volonté réelle de provoquer et d’entretenir l’amalgame. Mais le fait qui désole le plus reste quand même la réaction de nombreux citoyens qui semblent justement tomber dans le piège de la communication orientée du gouvernement et qui déjà assimilent le paiement de la subvention à un acte de corruption sinon à une sorte d’achat du silence des organisations syndicales. Comme si ce paiement était inédit et à l’actif du pouvoir de la rupture. Comme si le gouvernement actuel était le premier à mettre en place cette pratique. Comme si la subvention était destinée à couvrir les besoins individuels des responsables syndicaux. Cette attitude me paraît plus préoccupante que la communication volontairement floue d’un gouvernement qui semble effectivement s’engager dans une politisation de tout et de rien. Nous devons cesser de prêter si facilement flanc aux manoeuvres de ceux qui ont intérêt à creuser le fossé entre les travailleurs et leurs représentants. Je voudrais juste rappeler que l’architecture actuelle de la bourse du travail a été réalisée grâce à cette subvention qui sert aussi au fonctionnement des OS et à l’exécution des programmes de formations des militants. C’est connu en tout cas de ceux qui cherchent la vraie information. Je voudrais aussi demander au gouvernement de se référer toujours au passé récent de notre pays. Il saura qu’aucune surabondance de communication n’a jamais reussi a calmer une tension sociale fondée sur des attentes réelles. Même si on salue certains efforts faits pour préparer la rentrée, les cabinets ministériels sectoriels savent très bien qu’il y a le volet des revendications qui doit être abordé pour garantir une année scolaire apaisée. Seul le dialogue sincère et permanent peut conduire à la prise en compte des attentes. Le triomphalisme que semblent afficher certaines autorités risque de plomber l’année scolaire. Il y a plus important qu’une rentrée scolaire sans heurt. Il faut s’assurer de l’apaisement tout le long de l’année scolaire.
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