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Embastillement de paramilitaires syndicalistes : Indignées, Centrales et Confédérations syndicales menacent
Publié le samedi 9 septembre 2017  |  Matin libre
Justice
© Autre presse par DR
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« Hier c’était le camarade Akiye Clément Secrétaire Général du Synapolice, victime d’une mise aux arrêts de rigueur de façon tout à fait rocambolesque dans une procédure ubuesque dénoncée par l’ensemble des organisations syndicales. Aujourd’hui, c’est sur le capitaine Trékpo Patrice, Secrétaire général par intérim du Syndicat national des eaux et Forêts que s’abat l’arbitraire que l’on érige progressivement en norme dans la gouvernance actuelle de notre pays ». Face à la situation, les Centrales et confédérations syndicales ont rendu publique une déclaration dans laquelle elles « exigent la libération pure et simple des camarades Secrétaires Généraux du Synapolice et du Synapolice-Efc ». Aussi, rendent-elles « responsables le gouvernement et les auteurs de ces abus, des conséquences qu’engendrerait leur silence ». Ces organisations syndicales appellent à cet effet, « les forces sociales et syndicales à la mobilisation… ». Lire l’intégralité de la déclaration.

Déclaration sur la situation récurrente de violation du droit syndical au sein des corps paramilitaires


Le renouveau démocratique sera bientôt trentenaire dans notre pays. Le droit syndical est un acquis démocratique consacré par la loi fondamentale du 11 décembre 1990. Faut-il rappeler que le Bénin a ratifié les Conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail notamment celles relatives à la liberté syndicale et au droit syndical !

Ce rappel est fait pour montrer que notre pays est connu en Afrique et dans le monde entier comme un pays de droit et de liberté. Mieux, le droit syndical même encadré est reconnu aussi bien aux personnels de la Police Nationale, de la Douane et des eaux et Forêts du Bénin. (Confère loi n°2015-20 du 19 juin 2015 portant statut spécial des forces de sécurité publiques et assimilées).

Nous ne comprenons donc pas les mesures de représailles qui s’abattent depuis quelques temps sur les responsables syndicaux des forces paramilitaires qui exercent en toute légalité un droit que les textes de la République leur confèrent. La hiérarchie militaire ignore-t-elle que les forces de sécurité et assimilées sont encore républicaines dans notre pays ?

Hier c’était le camarade AKIYE Clément Secrétaire Général du SYNAPOLICE, victime d’une mise aux arrêts de rigueur de façon tout à fait rocambolesque dans une procédure ubuesque dénoncée par l’ensemble des organisations syndicales. Aujourd’hui, c’est sur le capitaine TREKPO Patrice, Secrétaire Général par intérim du Syndicat National des eaux et Forêts que s’abat l’arbitraire que l’on érige progressivement en norme dans la gouvernance actuelle de notre pays.

Ce qui est reproché à ces deux responsables syndicalistes, c’est d’avoir joué le rôle qui leur est dévolu par le mandat qu’ils ont reçu en tant que défenseurs des droits des travailleurs. Les deux camarades, après avoir épuisé les voies de recours à l’interne pour obtenir satisfaction des revendications légitimes et justes maintes fois ressassées, ont choisi de faire des dénonciations publiques médiatisées conformément aux lois de la République. Les sorties médiatiques de ces camarades portent effectivement sur la défense des intérêts moraux, matériels des militants et militantes de leurs organisations syndicales. En dénonçant, preuve à l’appui, les errances de gouvernance et de gestion dans leur secteur respectif, ils n’ont fait que préserver les intérêts du peuple béninois tout entier.

Les confédérations et centrales syndicales signataires de la présente déclaration, au regard de ce qui précède, attirent l’attention de l’opinion publique sur les évidences suivantes :

 Les mesures de mise aux arrêts infligées aux camarades secrétaires généraux du SYNAPOLICE et du SYNA-EFC ont illégales, arbitraires, abusives et indignes d’un Etat de droit ;

 Les restrictions d’acquis démocratiques tendent à se multiplier dans notre pays depuis l’avènement du régime de la rupture. D’un côté des interdictions de marches pacifiques, et d’associations estudiantines, de l’autre, des arrestations injustifiées de leaders syndicalistes agissant dans le cadre de leur mandat syndical ;

 Le silence du gouvernement face à la liberté que prend la hiérarchie militaire avec les libertés syndicales chèrement acquises s’apparente à une caution donnée à l’arbitraire et au saccage de la démocratie béninoise.

La CSA-Bénin, la CGTB, la COSI-Bénin, l’UNSTB, la CSUB et la CSPIB dénoncent cette attitude irresponsable d’un gouvernement dont les actes rassurent de moins en moins les forces sociales sur sa volonté réelle de préserver l’état de droit et les acquis démocratiques.

Cette situation n’est pas de nature à faciliter le dialogue social nécessaire à une gouvernance apaisée au service du bien-être commun.

Les organisations syndicales signataires de la présente déclaration exigent la libération pure et simple des camarades Secrétaires Généraux du SYNAPOLICE et du SYNA-EFC.

Elles rendent responsables le gouvernement et les auteurs de ces abus, des conséquences qu’engendrerait leur silence. Elles appellent les forces sociales et syndicales à la mobilisation contre les dérives totalitaires de plus en plus fréquentes dans notre pays.


Ont signé


CSA-BENIN CGTB
Anselme AMOUSSOU Moudassirou BACHABI

Secrétaire Général Secrétaire Général

COSI-Bénin UNSTB
Noël CHADARE Désiré SEMEVO
Secrétaire Général Secrétaire Général Adjoint

CSPIB CSUB
DOVONON Christophe HOUESSIONON Christophe
Secrétaire Général Secrétaire Général
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