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Trois mois de prison ferme pour avoir couvert une conf�rence de presse sur le Pr�sident
Publi� le lundi 28 janvier 2013   |  Reporters Sans Fronti�res


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� Autre presse par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, pr�sident de la R�publique


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Reporters sans fronti�res d�plore la d�cision de la justice b�ninoise qui a condamn�, le 16 janvier 2013, � trois mois de prison ferme, la directrice de la cha�ne de t�l�vision priv�e Canal 3, Berthe Cakpossa. Cette derni�re doit �galement s�acquitter d�une amende de 500 000 Francs CFA (762 euros) et d�un franc symbolique de dommages et int�r�ts en faveur du pr�sident de la R�publique.

La directrice de Canal 3 a imm�diatement fait appel de ce jugement, et a �t� laiss�e en libert�. Elle est accus�e d�"offense au chef de l�Etat" pour avoir diffus�, le 18 septembre 2012, la conf�rence de presse d�un ancien conseiller et porte-parole de la pr�sidence qui affirmait que Boni Yayi souhaitait s�accrocher au pouvoir et que son entourage �tait corrompu.

"Trois mois de prison ferme : c�est la peine que peut vous valoir, au B�nin, la couverture d�une conf�rence de presse mettant en cause le chef de l�Etat. L�omnipr�sence de Boni Yayi dans le traitement de ce dossier est anormale. Elle semble indiquer un r�glement de comptes et avoir eu une influence directe sur la sanction �nonc�e", a d�clar� l�organisation.

"Le fait que l�organe de r�gulation des m�dias manque d�ind�pendance, que la justice s�visse contre la presse, et que des journalistes puissent �tre condamn�s � de la prison dans l�exercice de leur profession est pr�judiciable � l�image du B�nin. RSF est d�autant plus pr�occup�e que, sans de tels incidents, le pays pourrait figurer parmi les Etats africains les plus performants en mati�re de libert� de la presse. Aujourd�hui, il en est loin", a ajout� Reporters sans fronti�res.

Au cours de la conf�rence de presse du 18 septembre 2012, Lionel Agbo, ancien conseiller et porte-parole de Boni Yayi, avait affirm� que le chef de l�Etat envisageait de "s�accrocher au pouvoir" en se pr�sentant, � l�encontre des dispositions constitutionnelles, pour un troisi�me mandat.

Canal 3 est le seul m�dia b�ninois � avoir diffus� cette conf�rence de presse dans son int�gralit�. Selon la loi b�ninoise, c�est dans la propagation des all�gations port�es contre le pr�sident Boni Yayi que r�side l�offense. Berthe Cakpossa est donc l�accus�e principale dans cette affaire, alors que Lionel Agbo est poursuivi pour "complicit�". Il a �t� condamn� � six mois de prison ferme.

La conf�rence de presse avait �galement �t� l�occasion pour Lionel Agbo de d�noncer la corruption de l�entourage du pr�sident. L�ancien conseiller affirmait : "Dans ce palais (pr�sidentiel) que je connais, il y a des hommes et des femmes qui ont fait fortune. Un petit groupe est devenu milliardaire et le chef de l�Etat sait que je sais qu�il sait...". Pour ces all�gations, Berthe Cakpossa et Lionel Agbo ont tous deux �t� acquitt�s.

En novembre 2012, deux �missions de Canal 3 avaient �t� suspendues pour trois mois par la Haute Autorit� de l�Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Dans une lettre dat�e du 19 septembre, le Pr�sident demandait � cet organe de r�gulation de prendre des sanctions � l�encontre des �missions L�arbre � Palabres et Actu Matin en les comparant � la Radio T�l�vision Libre des Milles Collines, tristement c�l�bre pour son r�le dans le g�nocide rwandais de 1994. Le pr�sident Boni Yayi faisait en outre r�f�rence � la diffusion de la conf�rence de presse de Lionel Agbo par Canal 3 en qualifiant cette d�marche de "troubles � l�ordre public" et en r�clamant une peine de six mois de prison avec sursis pour la directrice de la cha�ne.

Photo : Boni Yayi (Pierre Verdy / AFP)

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