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Enseignement technique : Colère noire des enseignants contre le Pouvoir
Publié le vendredi 15 septembre 2017  |  Matin libre
Lucien
© Autre presse par DR
Lucien Kokou, le ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation technique et professionnelle




Les professeurs de l’Enseignement technique sont déçus par la mauvaise gestion des ressources humaines de leur ministère de tutelle et de tout le gouvernement. Et pour cause, ils sont devenus pratiquement les parents pauvres de l’éducation au Bénin. Ils sont systématiquement écartés des nominations.

Au ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, c’est la grande désillusion dans le rang des enseignants. En effet, les Professeurs de l’enseignement technique se sentent abandonnés par le gouvernement. Ils accusent le Chef de l’Etat de ne rien faire pour les promouvoir depuis avril 2016. Alors que selon les textes régissant l’éducation au Bénin, l’enseignement technique est la deuxième priorité après l’enseignement primaire, rien n’est fait pour encourager les enseignants de ce secteur. Or, soucieux d’assurer un avenir certain à leurs progénitures, de plus en plus les parents orientent leurs enfants vers l’enseignement technique (la menuiserie, la mécanique, la maçonnerie etc.) qui offrent des débouchés. Mais sous le régime de la Rupture, les professeurs de l’enseignement technique sont moins motivés. Si, sur le terrain, de notoriété, ils sont compétents et dévoués, dans les nominations, ils sont ignorés par le chantre du Nouveau départ. En effet, au cabinet du ministre des Enseignements secondaire et technique, hormis le Conseiller technique à l’enseignement technique, tous les cadres sont des généralistes. Dans le rang des directeurs généraux du même ministère, on ne compte qu’un seul directeur, professeur de l’enseignement technique. Il s’agit du Directeur de l’Enseignement technique. Nos investigations ont également montré que sur les 12 Directeurs départementaux de l’enseignement secondaire ou (Ddes) que compte le ministère, aucun d’eux n’est de l’enseignement technique. Par ailleurs, chaque Directeur départemental disposant de 4 chefs service au moins, nos fouilles ont pu démontrer qu’il existe 48 chefs Service. Mais sur ces 48 Chefs service recensés, seul un (01) identifié dans le département de l’Ouémé est de l’Enseignement technique. Ce qui fâche davantage les enseignants, c’est que dans la cadre de cette rentrée scolaire 2017-2018, un nouveau proviseur a été nommé à la tête du Lycée technique de Djakotomey. Le promu a certes un diplôme de l’enseignement technique, mais il a toujours dispensé les Mathématiques générales. Nos recherches ont permis de constater que selon l’article 26 de la loi portant nomination sur la liste d’aptitude, le nouveau proviseur ne figure même pas sur ladite liste. Il en est de même pour le Censeur du Lycée Coulibaly, le plus ancien et plus grand centre de formation technique du Bénin. Face à ce constat, on en arrive à se demander s’il n’existe pas de professeurs de l’enseignement technique capables d’assumer de grandes responsabilités. Ou bien faut-il nécessairement afficher sa couleur politique avant de bénéficier d’une promotion sous ce gouvernement? Tout montre que le régime du Nouveau départ n’a pas dans ses priorités l’enseignement technique et ces formateurs. En tout cas, Les enseignants de cette catégorie sont tous déçus. Ils sont également très remontés contre le président Patrice Talon qui avait fait assez de promesses. Ça grogne sérieusement dans le rang de ces éducateurs. Les dénonciations se multiplient au point que certains observateurs ont souligné que la colère noire de ces travailleurs oubliés pourrait influencer dangereusement la rentrée et la quiétude de l’année scolaire.

Mike MAHOUNA
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