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Malgré les explications de Jacques Ayadji : La confusion persiste dans le dossier Ofmas
Publié le jeudi 21 septembre 2017  |  Matin libre
Jacques
© aCotonou.com par DR
Jacques Ayadji, syndicaliste béninois




L’exécution des travaux d’aménagement et de bitumage de certains axes routiers en mode BOT par l’entreprise Ofmas international pose toujours problème. La conférence de presse organisée hier mercredi 20 septembre 2017 par le Directeur des Infrastructures, Jacques Ayadji sur le sujet n’a pas levé toutes les équivoques.

Ofmas international sera-t-il le nom d’un scandale sous le régime de la Rupture? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, cette société continue de nourrir la polémique. La sortie médiatique du directeur des Infrastructures est loin de mettre fin à cette nouvelle affaire qui serait bien l’une des raisons de l’éviction du gouvernement du ministre Hervé Hêhomey. Il faut rappeler que déçu du retard noté dans les chantiers octroyés à Ofmas international, Hervé Hêhomey avait déploré le piétinement des travaux malgré l’avance confortable accordée par l’Etat à l’entreprise. Beaucoup ont soutenu que l’ancien ministre avait révélé un petit secret qui pourrait mettre en difficulté le gouvernement. Selon eux, le contrat signé avec Ofmas international stipule que le cocontractant de l’Etat devrait préfinancer lui-même les travaux à réaliser. Ce mercredi, Jacques Ayadji a tenté d’apporter la contradiction à cette information. « Le gouvernement a décidé au cours d’un Conseil des ministres de suppléer à la défection de l’entreprise sud-africaine Stefanuti qui avait gagné le marché et qui n’arrivait pas à mobiliser le financement…. C’est ainsi que recours a été fait à l’entreprise Ofmas pour réaliser les travaux dans les mêmes conditions. Ofmas devrait chercher les financements que l’Etat va garantir et commencer à rembourser à la réception provisoire des travaux », a-t-il déclaré. Il poursuivra : «Il s’est fait qu’au nombre des axes qui ont été confiés à Ofmas, il y en a un qui crée énormément de souffrances aux populations. Je veux parler de l’axe Porto-Novo–Akpro-Missérété… Le gouvernement conscient du délai nécessaire à l’entreprise pour la mobilisation des financements et soucieux du règlement diligent des souffrances des populations, a décidé de mettre à titre de préfinancement, des moyens à disposition de l’entreprise pour que dans l’urgence, elle réalise ce tronçon». Pour soutenir son argumentaire, le directeur des Infrastructures a laissé entendre que le régime de Talon n’a fait que reprendre une pratique déjà en cours sous le gouvernement de Yayi Boni. Toutefois, sa défense ne semble pas inattaquable. En effet, la lecture du contenu du communiqué du Conseil des ministres ayant attribué les marchés à Ofmas international offre bien une autre interprétation du dossier. Le relevé annonce clairement que « les négociations engagées précédemment sud-africaine Stefanuti stoks roads and Earthworks concernant ces mêmes axes n’ont pu aboutir du fait de la défaillance de celle-ci». Présentant le soir du 29 mars 2017, le compte rendu du même Conseil des ministres, le ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki, confiera : « (…) Il convient d’abord de rappeler qu’en novembre 2016, le gouvernement avait autorisé l’exécution des travaux par l’entreprise sud-africaine Stefanuti. Malheureusement celle-ci n’a pu obtenir l’assurance de financement auprès de son institution bancaire. La Convention de financement n’a pu être signée. Des négociations ont été engagées avec la Société Ofmas International Sa (une entreprise béninoise) et ont permis d’arrêter le montant total des travaux à la somme de 164,5 milliards de F Cfa. Par ailleurs, il apparaît que les conditions de financement convenues avec Ofmas International sont meilleures que celles de l’entreprise initialement retenue. C’est pourquoi le Conseil a autorisé l’exécution des travaux d’aménagement et de bitumage des axes routiers considérés en mode Bot». Selon le gouvernement, Ofmas international réunissait toutes les conditions nécessaires pour exécuter tous les marchés qui lui sont attribués. C’était bien l’aune de cette exigence que son concurrent a été éliminé par le gouvernement. Ce qui veut dire que l’entreprise béninoise disposait des ressources financières devant lui permettre de s’acquitter de ses obligations. Le gouvernement n’avait donc plus à « mettre à titre de préfinancement des moyens à la disposition de l’entreprise », comme l’a souligné hier Jacques Ayadji. C’est incompréhensible. Malgré les explications du directeur des Infrastructures, il existe toujours des points d’ombre dans ce dossier qui prend les allures d’un véritable scandale. Le dossier est fait de contresens. Les faits montrent que le gouvernement veut coûte que coûte couvrir un cocontractant qui manque tangiblement de ressources financières. Ofmas international n’a toujours pas démarré ses travaux près de deux mois après le lancement des différents chantiers. C’est révélateur. Et on ne doit pas s’y tromper. Les agissements du gouvernement donnent l’impression que le contrat avec cette entreprise béninoise cache des arrangements occultes contraires peut-être aux intérêts du peuple.

Mike MAHOUNA
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