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Marché public pour le bitumage de la route Porto-Novo-Akpro Missérété : Des indices du Faux entre gouvernement et Ofmas
Publié le lundi 25 septembre 2017  |  Matin libre
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© Autre presse par Dr
De retour au Bénin, Patrice Talon révèle avoir subi deux opérations chirurgicales à Paris




Tout démontre progressivement que le dossier Ofmas international est un véritable scandale. L’entreprise Ofmas international et le régime de la Rupture comptaient bien tromper le peuple béninois.

Le limogeage du ministre Hervé Hêhomey a révélé une grosse affaire. Les agitations des collaborateurs du Chef de l’Etat ne peuvent rien changer. Le chantier Porto-Novo-Apkro-Missérété et d’autres travaux attribués à l’entreprise Ofmas international Sa constituent un scandale politico-financier. Près de 164,5 milliards F Cfa pourraient être mal gérés si la veille citoyenne n’est pas renforcée. Le mode de préfinancement du programme d’extension et de modernisation du réseau routier national sert manifestement un prétexte pour assécher les caisses publiques. Au sein de l’opinion, c’est la désillusion. Patrice Talon et son régime sont très critiqués. Dans l’entourage du Chef de l’Etat, on tente de sauver la face. «Il n’y a rien d’illégal», déclare-t-on. Il faut bien se défendre. Mais l’acte posé est suffisamment grave. «La manière dont les 20 milliards ont été mis sur le compte de l’entreprise Ofmas, alors qu’il est bel et bien question d’un préfinancement, est synonyme de détournement de fonds publics. On pourrait aller plus loin et parler d’un arrangement illégal entre le gouvernement et l’entreprise Ofmas», déplore un membre du Bloc de la majorité parlementaire. Le chantier évoqué est un préfinancement. Or, dès leur arrivée au pouvoir, Patrice Talon et ses ministres avaient critiqué le préfinancement des chantiers routiers. Lors du Conseil des ministres du 28 avril 2016, il avait même été demandé au ministre des Finances de «privilégier la recherche de nouveaux modes de financement du programme d’extension et de modernisation du réseau routier national ». Mais très tôt, le gouvernement est revenu sur sa décision. Aujourd’hui, c’est le régime de Patrice Talon qui détourne le sens du mode de préfinancement.

Le sens du mode de préfinancement

Le mode de préfinancement est un type nouveau de financement d’infrastructures par lequel l’Etat, à défaut d’avoir les moyens pour réaliser les infrastructures, sollicite des entreprises privées qui ont une bonne signature auprès du secteur financier pour mobiliser les ressources et réaliser lesdits travaux. Une fois les infrastructures construites et transférées à l’Etat, ce dernier se substitue à l’entreprise pour procéder aux remboursements. C’est donc différent du Bot qui se rapporte à des infrastructures qui génèrent des revenus comme par exemple un aéroport que le privé peut exploiter jusqu’à assurer son retour sur investissement et sa marge avant de le transférer à l’Etat. Alors, comment l’Etat peut-il payer d’avance pour un projet de préfinancement dans lequel le privé est supposé mobiliser lui-même les ressources pour réaliser les travaux ? Le critère déterminant dans ce domaine pour l’attribution du marché est l’existence prouvée de financement mobilisé par l’entreprise. Sur quelle base le marché a-t-il été alors attribué à Ofmas international ? Les dernières déclarations de l’ancien ministre des Transports, Hervé Hêhomey ont permis à tout le moins de constater que le gouvernement a trompé le peuple.
La défense brandie par le directeur des infrastructures qui consiste à dire que l’avance de démarrage a été payée parce que le chantier était très important pour la population locale et que l’entreprise peinait à mobiliser les ressources, est fallacieuse. On décèle même une contradiction entre les déclarations de Jacques Ayadji et l’article 6 du contrat signé avec Ofmas international. Ladite disposition prévoit le payement de 40% d’avance : «le premier acompte de 40% du montant des travaux sera préfinancé par le budget national à titre d’avance cautionnée à 100 % et sera remboursé par l’entreprise dès la mise en place du crédit». Cet article 6 contredit en effet l’esprit même du Built Own and Transfer (Bot) utilisé pour attribuer le marché à Ofmas. En réalité, Ofmas international a gagné le marché parce qu’il a pu prouver qu’il a déjà mobilisé le financement requis. Mais, c’est le contraire qui est constaté. Si cette société béninoise n’avait pas trouvé le financement avant de prendre le marché, pourquoi l’avoir arraché alors à l’entreprise sud-africaine? Que cache-t-on réellement au peuple ?

Justifier la mauvaise gestion…

Pris la main dans le sac, le régime de la Rupture a voulu se défendre. Pour cacher la gestion opaque en cours, Jacques Ayadji a cité d’imaginaires avances sur projet de préfinancement sous le président Yayi Boni. L’actuel Directeur des infrastructures est pourtant bien placé pour savoir que sous le régime du Changement, aucun chantier de préfinancement n’a fait l’objet d’avance. Si tel avait été le cas, comment la Rupture aurait-il réussi à suspendre tous les projets avant leur remise en place sans confesser au peuple ses erreurs des premières heures? La confusion que fait le régime de la Rupture est en fait liée aux projets sur arrangement financier de la Banque ouest africaine pour le développement (Boad). Ce sont des projets imputables au budget national sans aucun financement des entreprises retenues à l’issue des appels d’offres. Pour réaliser ces projets, l’Etat confie la mobilisation des ressources à la Boad qui le fait auprès du pool bancaire. Les contrats de prêts sont signés entre l’Etat et les banques et non entre les banques et les entreprises dans le cadre d’un préfinancement, qui est un schéma dans lequel l’entreprise finance tout le projet et l’Etat ne devient redevable qu’après sa réalisation. Il est arrivé que dans le cadre du projet Comè-Lokossa, l’Etat fasse des avances à un moment où les banques traînaient à décaisser les ressources. Mais ce schéma n’est en rien un Bot ni un préfinancement. Jacques Ayadji a dû se tromper dans ses déclarations. Et pour se couvrir, il évoque des actes imaginaires. Seulement, le peuple reste vigilant.

M.M
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