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Destitution tous azimuts de maires : Bonou ou l’enfant malade de la Décentralisation
Publié le lundi 25 septembre 2017  |  Matin libre
Emmanuel
© aCotonou.com par DR
Emmanuel Zounmènou, le maire de la commune de Bonou




Du vent de destitution qui a démarré avec l’avènement du régime du Nouveau départ, ce qui se passe à Bonou, une des communes du département de l’Ouémé, dépasse tout entendement. En moins de deux ans, cette commune a déjà connu 4 maires et plus que jamais l’instabilité est à son summum au sein du conseil communal. Destitué puis rétabli dans ses fonctions, le maire Emmanuel Zoumènou est à nouveau sur la sellette. Lundi 28 août dernier, sept conseillers sur les neuf que compte le conseil communal ont adressé à nouveau par exploit d’huissier une correspondance dans laquelle ils demandent la convocation d’une session extraordinaire devant statuer sur un vote de défiance à son encontre. La séance de conciliation ayant échoué, tout porte à croire que dans les jours à venir, Bonou aura un autre maire, le 5ème en 2ans.

A la suite des élections communales de 2015, Alexandre Zannou a été élu à la tête du conseil communal de Bonou. Mais ce conseiller And aura à peine passé une année à la tête de la commune que le vent de la destitution né de l’avènement du régime de la Rupture l’a emporté. A la faveur d’un vote de défiance opéré, jeudi 22 Septembre 2016, 06 des 09 conseillers ont destitué Alexandre Zannou. Bonou venait ainsi de s’aligner derrière les communes d’Allada et de Parakou qui ont connu la même fortune dans la même période. D’autres communes comme Djidja, Ouidah suivront. Ayant fait l’And aile Talon, le cas d’Alexandre Zannou était venu comme pour contredire ceux qui trouvaient la main du Chef de l’Etat derrière ces destitutions perçues comme la volonté du nouveau pouvoir de régler ses comptes avec les maires qui ont soutenu Lionel Zinsou lors de la présidentielle de 2016. Mais on était loin de penser qu’à Bonou la boite de pandore venait ainsi d’être ouverte pour une série de destitutions à tout vent.

Jeudi 06 octobre 2016, Emmanuel Dossou Zoumènou est plébiscité à l’unanimité des conseillers, neuf (9) voix pour, zéro (0) contre et zéro (0) abstention pour succéder à Alexandre Zannou. Conseiller de l’Alliance Eclaireur élu dans l’arrondissement d’Atchonsa, il assumait jusque-là l’intérim d’Alexandre Zannou en tant que premier adjoint au maire. Mais une fois élu, il n’occupera le fauteuil municipal que durant 06 mois. A la suite d’une décision de la Cour suprême qui a invalidé l’élection d’un conseiller de l’Union fait la nation au profit d’un conseiller Fcbe, une nouvelle majorité s’est alors constituée. Emmanuel Zoumènou, n’étant plus de cette nouvelle majorité, il a perdu son poste conformément aux dispositions de l’article 400 du Code électoral qui stipule que : « Le Maire et ses adjoints sont élus par le Conseil communal ou municipal en son sein, au scrutin uninominal secret et à la majorité absolue. Le candidat aux fonctions de Maire est proposé par la liste ayant obtenu la majorité absolue des conseillers ».

A la suite d’une session extraordinaire convoquée par le préfet Joachim Apithy, le conseiller Fcbe Julien Afohounha est élu maire en remplacement d’Emmanuel Zoumènou en avril 2017 par 6 voix sur les neuf du conseil communal. Bonou venait d’avoir son troisième maire. Le 26 juillet 2017, une autre décision de la Cour suprême a invalidé l’élection du maire Julien Affohouha et de son conseil. Emmanuel Zoumènou est alors rétabli dans ses fonctions lors d’une cérémonie officielle le 23 août 2017. Mais c’est sans compter avec la détermination de ses détracteurs qui, selon lui, bénéficient du soutien de l’autorité de tutelle, le préfet Joachim Apithy. Quelques jours seulement après sa réintégration, sept conseillers sur neuf demandent un vote de défiance. La séance de conciliation prévue pour le 18 septembre dernier, n’a pu se tenir faute d’indisponibilité du maire pour raison de santé.

En 2ans, Bonou n’a rien connu d’autre que des crises de succession. Cela va sans dire que le développement a été tout ce temps relégué aux calendes grecques. Qu’on le veuille ou non, cette instabilité constante à la mairie de Bonou a ses racines dans la politique politicienne. Il faut un sursaut patriotique des fils et filles de Bonou pour arrêter la saignée afin que la commune renoue avec le développement.

Bertrand HOUANHO
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