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Le vrai faux combat de « Adjégounlè »
Publié le mercredi 27 septembre 2017  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Santé : D’importantes quantités de faux médicaments saisies à Dantokpa
D’importantes quantités de produits pharmaceutiques ont été saisies ce vendredi 24 février au marché Adjégounlé de Dantokpa.




Le célèbre marché « Adjégounlè » n’est plus qu’un souvenir. Cet espace naguère réservé au commerce illicite de médicaments, installé au cœur du marché international Dantokpa, a été entièrement rasé. Ce vendredi 24 février 2017, fut un jour funeste pour les commerçants des médicaments de la mort, qui y avaient établi leur quartier général. Alors qu’ils s’y attendaient le moins, une horde de policiers et de gendarmes fit irruption sur les lieux pour y opérer des saisies, avec des arrestations à la clé. Sous les yeux hagards des commerçants, leurs magasins furent vidés de leur contenu. Quelques heures plus tard, les responsables de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema) annonçaient la fin de ce négoce dans le périmètre du marché Dantokpa.
Dans la foulée, d’autres lieux de cession des médicaments de la rue situés à l’intérieur du pays, ont été pris d’assaut par les policiers et gendarmes. Leur mission consistait à décourager les trafiquants de faux médicaments, installés un peu partout sur l’ensemble du territoire national. En ce temps, compte tenu de la pression des pouvoirs publics, la mayonnaise a pris à telle enseigne que les animateurs de ce trafic illicite s’étaient rangés. Il faut dire que les menaces de poursuites judiciaires qui planaient sur leurs têtes ont facilité la tâche au gouvernement qui s’est vite félicité d’avoir remporté le gain de la partie. Mais, de plus en plus, ce trafic qu’on croyait conjugué au passé, renaît de ses cendres. En plein jour, au vu et au su de tous, les commerçants des faux médicaments ont repris du service.
Entre temps, le gouvernement a dormi sur ses lauriers. Cela a suffi pour que la cession de ces produits dits prohibés reprenne de plus belle. Les mauvaises habitudes ont la peau dure. Désormais, les trafiquants défient à nouveau les pouvoirs publics qui pensaient avoir déjà joué leur partition dans l’extinction de ce commerce. A tous les coups, ils se sont trompés. On ne détruit pas un vice du jour au lendemain. Il faut du temps, de la patience, de la détermination mais aussi de la méthode pour venir à bout de certaines réalités peu reluisantes. Si ce commerce illicite a pu prospérer à ce point, ce n’est pas du fait de ceux qui s’y adonnent. La complicité passive de nos gouvernants qui ont fermé les yeux sur cet état de choses a conforté les groupes économiques qui y ont trouvé leur bonheur. Si tant est que le gouvernement est décidé à lutter contre ce fléau, il ne doit pas se limiter aux actions d’éclat.
Notre pays ne pouvant continuer d’être perçu comme un territoire propice à la floraison de ce type de commerce, il va sans dire que nos dirigeants sont appelés à se remettre en cause. Si le coup du vendredi 24 février a été un franc succès, c’est parce que la volonté politique a fermement accompagné l’initiative. Ce qu’il reste à faire, c’est le suivi de tous les instants, un peu partout sur l’ensemble du territoire national. Si le gouvernement continue de baisser la garde, d’autres marchés de type « Adjégounlè » pousseront comme des champignons ça et là. Dans ces conditions, l’opération coup de force du vendredi 24 février n’aura servi à rien, sinon à berner la communauté internationale. La vente des faux médicaments a beaucoup de points de ressemblance avec le commerce de l’essence de contrebande. Pour les enrayer, il faut être plus que déterminé, parce qu’en apparence, ces secteurs d’activités semblent impossibles à combattre.
Moïse DOSSOUMOU
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