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Filière anacarde: Regain d’intérêt pour la transformation locale
Publié le jeudi 28 septembre 2017  |  La Nation






La transformation locale des dérivés du cajou prend du volume au Bénin. L’arrivée des entreprises transformatrices offre à la filière anacarde une nouvelle dimension.

A Parakou, Djougou, Tchaourou, Bantè, Savalou, Bohicon, les unités de transformation de noix de cajou ont pignon sur rue. Dans ces zones à fort potentiel de production d’anacardes, des entrepreneurs béninois se sont lancé le pari de la transformation locale des amandes avant leur exportation. Ces derniers ont décidé de saisir les opportunités qu’offre le marché international de l’amande de cajou dont la demande est forte ces dernières années. Un regain d’intérêt qui vient doper la filière. A Parakou, les installations de la société Tolaro Global, première usine de torréfaction de noix de cajou en Afrique de l’Ouest force l’admiration, avec un effectif de 500 emplois directs. Ce joyau est le symbole du dynamisme de la chaine de valeurs du cajou qui, selon des experts, pourrait détrôner le coton sous peu comme première culture d’exportation du pays. La filière a, en effet, pris son envol ces dernières années, avec des chiffres impressionnants. Selon une étude d’Initiative du cajou africain (Ica), les plantations d’anacardiers couvrent aujourd’hui plus de 190 000 hectares distribués sur l’ensemble du territoire national, avec plus de 75% des plantations ayant moins de 10 ans, contre seulement 10 000 hectares à la fin des années 1990. Les exportations des produits anacarde se sont accrues passant de 10 000 tonnes en 1996 à 116 398 tonnes en 2008. La production primaire de noix de cajou, réalisée sur 8 des 12 départements du Bénin, occupe environ 200 000 planteurs dans une combinaison agroforestière avec des cultures annuelles tels que le coton, l’igname, le manioc, le maïs, l’arachide, le sorgho.
« La dynamique observée au niveau de cette filière a permis à l’économie locale, régionale et nationale de tirer des revenus substantiels pour équilibrer la balance commerciale au regard de la part de sa contribution de 8 % au revenu d’exportation nationale et de 24,8 7 % à celui des exportations agricoles », souligne l’étude. Le Programme Proagri ajoute également que le nombre d’emplois dans l’anacarde est passé de 94.000 en 2009 à 200.000 en 2011, avec un taux de 7% du Pib agricole et de 8% des revenus d’exportation. Ces performances découlent aussi des mesures prises par les entreprises pour mieux organiser les producteurs afin d’assurer la disponibilité du produit et une meilleure traçabilité de la production.

Des chances pour la pomme de cajou

L’enjeu de transformation locale de la noix de cajou a incité certains partenaires techniques et financiers à accompagner les entreprises pour compenser les soucis de financement. Lors de la conférence annuelle de l’Alliance africaine du cajou (Aca), il y a quelques jours à Cotonou, Lucy Tamlyn, ambassadeur des Usa près le Bénin, a confié que huit entreprises béninoises ont obtenu des partenaires techniques et financiers (Ptf) des financements à hauteur de 15 milliards F Cfa en 2016. « Les ventes de noix de cajou transformées et exportées vers les États-Unis ont actuellement atteint un niveau record et font plus du double de celles enregistrées en 2016 », soutient-elle.
Si l’amande reste le dérivé le plus prisé, les entreprises ont aussi engagé la transformation de la pomme avec des résultats probants. A l’avant-garde de ce challenge, le label Sweet Bénin, un regroupement de coopératives, qui promeut le jus de pomme. Ces transformateurs projettent une augmentation de la production de 600% en 2018, passant ainsi de 30 000 à 200 000 bouteilles de jus de pomme de cajou. Ce créneau vient renforcer la filière d’autant qu’en Afrique, plus de 10 millions de tonnes de pommes de cajou vont à la poubelle chaque année. Le taux de transformation locale reste encore faible. Mais la dynamique actuelle donne des raisons d’espérer?

Agoa
Des vêtements made in Benin sur le marché américain

Il a fallu dix-sept années d’attente avant que le Bénin s’offre la chance d’exporter des vêtements sur le marché américain. La toute première cargaison de vêtements made in Bénin devrait quitter Cotonou hier pour les Etats-Unis, dans le cadre de la loi américaine sur la croissance de l’Afrique et les opportunités économiques (Agoa). L’initiative provient de la société Africa New Connection qui a implanté une usine de fabrication de vêtements à Cotonou.
L’African Growth Opportunities Act (Agoa) est une loi américaine votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous l’égide du président Bill Clinton. Cette loi permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douanes. Elle a suscité un accroissement de 500% des exportations africaines aux États-Unis ces dix dernières années, et créé près d’1,3 million d’emplois. La loi déjà reconduite en 2015 est en vigueur jusqu'en 2025?

G. A.
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