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Contrôle d’institutions financières sous la Rupture : L’intérêt subit pour les banques inquiète
Publié le mercredi 4 octobre 2017  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




Que cache la volonté du pouvoir à mettre sous sa coupole la Banque africaine pour l’industrie et le commerce Baic ? Plus le temps passe, plus les raisons évoquées lors du conseil des ministres du mercredi 27 septembre dernier pour justifier le rachat par l’Etat de la Baic ne convainquent pas. Les béninois n’arrivent pas à comprendre comment une banque qui n’a que 2 ans d’existence se trouve confrontée à tellement de difficultés pour que l’Etat décide de la racheter sous prétexte de sauver des emplois et d’éviter les effets néfastes d’un éventuel retrait d’agrément sur les finances publiques nationales. Outre ces raisons, il est aussi évoqué des difficultés opérationnelles liées au mauvais fonctionnement du Conseil d’administration et d’un partenaire technique devenu introuvable. Des arguments qui, à l’analyse, tombent d’eux-mêmes et renvoient sur la piste d’un intérêt inavoué.

Comment comprendre en effet qu’un gouvernement qui, depuis le 06 avril 2016 n’a fait que supprimer des milliers d’emploi, se préoccupe tout à coup de la sauvegarde de l’emploi d’une dizaine de salariés de la Baic? Les emplois sacrifiés à la Sonapra, Libercom, Bbcom, Onasa, Ons, Caia, Cenagref et autres ont-ils moins de valeur que ceux de la Baic ? Si c’est à cause du mauvais fonctionnement de son conseil d’administration et de l’absence répétée de son partenaire technique que la Baic a des difficultés, les textes qui régissent le fonctionnement de la banque devraient prévoir comment résoudre un tel problème. Comment comprendre que, face aux difficultés supposées, le gouvernement n’a pas daigné essayer d’abord quelques approches de solution avant d’envisager une option radicale ? Tout ceci laisse penser que les réelles motivations du rachat de la Baic sont ailleurs. Elles peuvent être trouvées dans le dernier paragraphe du chapitre consacré à ce point du conseil des ministres : « L’objectif de l’Etat n’est pas de s’approprier définitivement de cette banque. Il pourra se désengager d’ici quelques années, avec une plus-value bénéfique pour l’économie nationale ».

Le rachat n’est donc pas la finalité…

Le rachat par l’Etat de la Baic ne serait donc que l’étape qu’il faut franchir pour atteindre l’objectif visé, celui de céder cette banque à un tiers. Et Cela suit bien une logique. Car, si le même gouvernement, qui est passé maître dans la liquidation des structures étatiques, décide d’acheter une institution financière privée, ça ne peut être que pour mieux la privatiser. La question, à qui ? Voilà tout l’intérêt de ce feuilleton de rachat de la BAIC. Après que l’Etat va entrer en possession de cette banque, à qui va-t-il la céder qui ne fasse pas partie du clan des hommes d’affaires qui gravitent autour du pouvoir ?

L’inquiétude à ce niveau est d’autant plus justifiée que des informations font état de ce que, outre la Baic, les responsables d’une autre banque non moins importante de la place sont actuellement en train de subir le même harcèlement pour, sous prétexte de mauvaise gestion, ouvrir la porte à une intrusion de l’Etat dans le capital social de ladite banque. Ce qui atteste davantage la thèse de visées inavouées derrière le processus en cours de rachat de la Baic.

M.M
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