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Guerre contre les GSM : Wadagni pourra-t-il assumer la banqueroute ?
Publié le jeudi 12 octobre 2017  |  Matin libre
Romuald
© Autre presse
Romuald Wadagni, Ministre de l`Économie et des Finances du Bénin




Le Gouvernement du Bénin, à travers le Ministère des Finances, a décidé de s’attaquer aux plus grandes entreprises à travers des mesures coercitives dont il est permis de douter des effets dans la durée, tant leur intensité ouvre la porte à toutes les interprétations, des plus légitimes aux plus loufoques.

Dans la gestion du dossier des opérateurs Télécoms au Bénin, c’est au Ministre des Finances, que le Chef de l’Etat a fait confiance. S’il est vrai que le Ministre peut se vanter d’une expérience de commissaire aux comptes d’Orange RDC, en tant que « Partner » chez Deloitte, on peut vraisemblablement s’interroger sur l’étendue de ses compétences en matière de négociations gouvernement-opérateurs, de fiscalité des télécoms ou encore de tarification des redevances ou autres fréquences. La lecture des résultats supposés ou réels de sa conduite du dossier laisse clairement à désirer. Aujourd’hui, l’opérateur leader MTN, a ses comptes saisis depuis plusieurs mois et c’est maintenant au tour de Glo, d’être convié à plier bagages pour défaut de paiement de redevances et incapacité de renouvellement de sa licence. Il faudrait rajouter le retrait définitif de l’agrément de Bell Benin ainsi que le processus de cession de Libercom. Quel est le mandat donné par le Chef de l’Etat au Ministre Wadagni et comment s’en sert-il ? A la vue des résultats énoncés, on ne peut que constater la mauvaise conduite du dossier et la prise en otage du Président par cette démarche cavalière, car les acteurs des Télécoms en tant qu’opérateurs économiques sont à prendre en compte comme cela se doit, de très grandes entreprises.

La première question est de savoir si le blocage des comptes est une mesure appropriée. A la vue des actifs de MTN et Glo, de leurs présences au Bénin, de la portée de leurs marques, l’on ne peut croire qu’ils pourraient disparaître du jour au lendemain sans régler leurs ardoises comme s’ils n’étaient que des individus. La réalité du blocage, c’est son caractère antisocial car agissant finalement contre les béninois, plus de 20 000 emplois directs et indirects, les fournisseurs et tous les partenaires, durement affectés par ce ralentissement du fonctionnement pour MTN ou la fermeture annoncée dans le cas de Glo Benin. Mieux ces deux entreprises en tant que contributeurs fiscaux, pénalisés dans leurs activités, vont voir baisser leurs chèques aux impôts de façon significative. La deuxième question concerne l’envie de liquider des acteurs économiques dont le poids n’est pas contesté. Car en réalité de la démarche des acteurs publics pilotés par le Ministre Wadagni, c’est à une intransigeance qui tranche avec toute approche de négociation que l’on assisterait. L’avarice perd tout, en voulant tout gagner, nous rappelait la fable de la Fontaine et c’est vers cela que pourrait conduire les attitudes de jeune premier de l’argentier national. Il est permis d’ailleurs de douter de cette méthode face à l’attitude pondérée manifestée par le même ministre dans le dossier BAIC, où la préservation des emplois a guidé chaque décision, alors qu’on s’apprête à fermer Glo et que chaque jour supplémentaire de saisie rapproche MTN de la même situation.

Que reste-t-il au pays ? L’Etat en guerre avec Cajaf Comon, MTN, Glo, Bell Benin, l’on peut aussi s’inquiéter pour Moov. Et mieux l’on se demande, à part ces entreprises, les autres entreprises capables de tenir dans cette crise économique et dont les impacts produisent des résultats à court terme, face aux réformes du gouvernement destinées à produire leurs effets sur le long terme. Il est difficile d’en trouver avec le secteur des véhicules d’occasion agonisant et gisant sur le lit du malade dans le contexte d’un naira qui continue de flirter avec les fonds. Aussi capricieuse que soit la poule aux œufs d’or, c’est elle la poule et il faut espérer que l’impétuosité propre à la jeunesse, ne puisse prendre le pas sur le bon sens et le choix raisonnable pour l’entreprise Bénin, qui tend à marche forcée vers la banqueroute.

Worou Boro
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