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Placement de fonds de la Caisse nationale de sécurité sociale: « C’est un acte anormal de gestion », selon Romuald Wadagni
Publié le mardi 7 novembre 2017  |  La Nation
Romuald
© aCotonou.com par DR
Romuald Wadagni, Ministre de l`Economie et des Finances






Le placement sur la période d’avril 2014 à octobre 2015 d’un montant de 17,5 milliards de francs Cfa à la Banque internationale du Bénin relevé par le Conseil des ministres du jeudi 2 novembre dernier, a fait monter au créneau, le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni. Au cours de la conférence de presse animée, ce lundi 6 novembre à Cotonou, il a donné des précisions de façon factuelle sur le dossier estimant que chacun doit apporter les preuves pour couper court à la polémique.

Le placement de fonds dans une banque en faillite est « un acte anormal de gestion », soutient le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni. Il n’y a pas, selon lui, un autre mot pour qualifier cet acte, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse animée, ce lundi dans les locaux du ministère à Cotonou. Il a trouvé curieux qu’une personne physique ou une entreprise prenne la décision d’aller placer de l’argent dans une banque en faillite. Car, à partir du moment où en tant que personne physique, il n’est pas souhaitable de placer son argent dans une telle banque qui éprouve des difficultés financières, ce n’est pas les cotisations des travailleurs qu’il faut y placer. «Nous ne sommes pas dans un contexte où la Cnss n’avait pas le choix de ses investissements. Il n’y avait pas de contraintes à aller vers la Bibe », déclare le ministre de l’Economie et des Finances qui se demande s’il n’y avait pas une idée derrière cette opération. Pour lui, la gestion en bon père de famille exige qu’un tel acte ne se produise pas.
Qui a pris la décision de placer les fonds de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) à la Banque internationale du Bénin (Bibe) entre 2014 et 2015 ? Pourquoi ce dernier a-t-il pris cette décision et pour quel intérêt ? Ce sont les deux préoccupation soulevées par le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni hier pour dire qu’il faut recentrer le débat. Selon lui, la Bibe est une banque qui a des difficultés financières terribles depuis le début des années 2000. Pour preuve, dit-il, la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a envoyé en 2011, la notification de retrait de l’agrément à cette banque. Entre 2014 et 2015, explique-t-il, il s’agissait d’une banque qui était en faillite et qui ne pouvait plus honorer ses engagements, une banque qui était dans une situation critique et en administration provisoire.
Au sein de la Cnss, explique Romuald Wadagni, l’organisation des opérations de placement exige que la direction générale propose et le Conseil d’administration et son président valident. A titre d’exemple, il brandit un document selon lequel le 11 septembre 2014, la direction générale de la caisse a proposé le placement d’un milliard de francs Cfa à 6,40 % par an auprès de la Bibe. Et selon le procès verbal d’une session du Conseil d’administration qu’il a exhibé, chaque membre aurait donné son avis. Celui du président proposait de porter le placement de un milliard à trois milliards de francs Cfa. Autrement dit, le Conseil d’administration et son président ont la responsabilité dans la question des placements, a-t-il insisté.
Le ministre de l’Economie et des Finances a fait également référence à un rapport de la Commission bancaire de l’Uemoa qui date de juillet 2016 concernant une banque en faillite pour dire qu’il est fait état de ce qu’au sein de la Bibe, il a été mis en place un système de commission d’apporteur d’affaires et de prime de renouvellement qui sont des primes indexées sur des placements effectués et qui sont versés aux décisionnaires des placements. Ces primes, dit-il, sont payées en espèces. Alors, il faut faire le lien, indique-t-il?

Bruno SEWADE
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