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Editorial : La pelouse de la honte
Publié le mercredi 15 novembre 2017  |  Fraternité
Eliminatoire
© aCotonou.com par Didier Kpassassi
Eliminatoire CHAN 2018 : le Bénin et le Togo se sont séparés par le même score qu’à l’aller 1-1.
Stade Mathieu Kérékou Kouhounou, Cotonou, le 23 Juillet 2017.




Cette pelouse est digne du niveau de notre football. On s’en accommode. On fait avec et on espère paradoxalement qu’avec ça le Bénin se portera mieux sur la scène sportive internationale. Depuis des décennies, le spectacle hideux qu’offre la pelouse du stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou est indigne d’un Etat. Pourtant, c’est le stade le plus grand et le plus célèbre du pays où se déroulent les rencontres et même des compétitions internationales. Les chefs d’Etat, les présidents d’institutions de la République, les membres du gouvernement, les présidents des fédérations sportives, les responsables des clubs, les mécènes et amoureux du sport, ont eu l’occasion à plusieurs reprises d’éprouver du dégoût pour la piètre qualité de cette aire de jeu. Mais cela n’a jamais suscité en eux l’envie et la volonté de doter le Bénin d’une pelouse moderne.
Toutes les fois que les Ecureuils doivent croiser les crampons avec leurs homologues d’autres pays à domicile, la plupart du temps, c’est une marée humaine qui envahit le stade. Les officiels et les amoureux du cuir rond se donnent rendez-vous à Kouhounou pour ne pas se faire conter l’événement. L’étonnement, l’exaspération et la désolation des délégations étrangères à la vue de notre pelouse n’ont jamais ému les responsables du sport au Bénin. Dans le même temps, lorsque nos joueurs ont des confrontations à l’étranger, la partie béninoise s’extasie à la vue des installations des autres pays. Tout près de nous, au Niger, au Burkina-Faso, au Mali et même au Togo, la réalité est tout autre. Inutile d’enfoncer le clou en évoquant les exemples ghanéens, ivoiriens ou des pays du Maghreb. Or, nos Ecureuils ne manquent pas de se mesurer à leurs pairs de ces nationalités.
Implantée depuis 1982, la pelouse du stade de l’Amitié a subi une légère retouche au début des années 1990. Depuis, aucun projet d’envergure tendant à redorer son blason n’a été initié. C’est dans son état délabré qu’elle accueille les matchs de football dont raffolent si tant les Béninois. Les joueurs dépités de s’entrainer et de livrer des confrontations dans ces conditions font de leur mieux pour tenir la route. Malgré ça, on exige d’eux qu’ils donnent de très bons résultats alors que les conditions matérielles devant y concourir ne sont pas remplies. Les prouesses sportives dont rêvent les populations ne peuvent pas advenir si leurs ambassadeurs sportifs sont contraints de s’exprimer dans des conditions aussi exécrables. On peut avoir les meilleurs talents sportifs du monde. S’ils ne sont pas bien encadrés, s’ils ne jouent pas sur des aires de jeu conventionnelles, le Bénin sera toujours à la traîne.
A son arrivée au pouvoir, Patrice Talon a vite fait d’élaborer un programme assez ambitieux pour le développement du sport. Une ambition qui va de pair avec la réhabilitation du stade de l’Amitié. Pour exprimer son attachement à ce projet, le chef de l’Etat s’est déplacé en personne sur le site pour apprécier l’étendue des travaux à effectuer. Mais depuis cette visite mémorable, tout semble être à l’arrêt. Rien n’a encore bougé. Et le Bénin continue d’abriter des rencontres sportives de haut niveau sur cette pelouse de la honte. Nous continuons ainsi d’exposer allègrement nos tares à la face du monde. Ensemble, décidons de mettre un terme à cette médiocrité. Si le gouvernement est dans l’incapacité d’engager très vite les grands travaux, qu’il s’attaque tout au moins à la réfection de la pelouse. Son état actuel ne nous fait pas honneur. Nous pouvons et méritons et mieux sur ce plan.
Moïse DOSSOUMOU
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