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Editorial : Passes d’armes entre renaissants
Publié le lundi 20 novembre 2017  |  Fraternité
Renaissance
© Autre presse par DR
Renaissance du Bénin




Il aura fallu plusieurs jours pour que Me Abraham Zinzindohoué retrouve sa langue. Après la fausse note du tribunal qui a mis une nouvelle fois entre parenthèses, le procès « Renaissance du Bénin », il y a bientôt deux semaines, ce n’est que maintenant que le groupe des frondeurs se manifeste. Le porte flambeau des réformistes dans la crise qui secoue la Renaissance du Bénin (Rb) depuis plusieurs mois est enfin sorti de sa réserve. Président du parti selon les conclusions du congrès extraordinaire tenu à Abomey en juin dernier, Me Abraham Zinzindohoué a cru devoir rompre le silence. Pour lui, la « communication du « coup d’éclat », la communication spectacle » est suspecte ». Par ailleurs, il observe que « s’il est vrai que bien des choses ont pu être dites ou distillées, la vérité et les faits restent têtus ».
Il s’étonne par conséquent que les avocats de la partie adverse se soient prononcés sur les événements tels qu’ils se déroulent au tribunal. A Abraham Zinzindohoué de rappeler « qu’un procès, quel qu’il soit, ne se gagne pas à coup de ragots sur les réseaux sociaux et d’épanchement dans les journaux. Les envolées lyriques et les professions de foi « circonstanciées », qui ont pour unique but d’attendrir l’opinion publique ne nous honorent pas ». Cette réaction est d’autant plus curieuse qu’elle est intervenue plus d’une semaine après les faits. Que vise Abraham Zinzindohoué si ce n’est ce qu’il dénonce lui-même ? A quoi rime sa réaction si le but n’est pas de répandre des ragots sur les réseaux sociaux, de s’épancher dans les colonnes des journaux ou encore d’attendrir l’opinion publique ? La contre-réaction aux déclarations des avocats de la partie adverse dans la presse apparaît un peu comme un cheveu dans la soupe.
Le 8 novembre dernier, beaucoup pensaient que le verdict tant attendu serait prononcé. Contre toute attente, à l’heure de la reprise du procès, les avocats de Léhady Soglo se sont retrouvés seuls dans la salle. Leurs vis-à-vis et les juges devant se prononcer n’ont pas répondu présents au rendez-vous. Exaspérés par cet énième report qui dure depuis juillet 2017, Me Robert Dossou, qui défend les intérêts de Léhady Soglo, a manifesté son mécontentement en soupçonnant des vices dans la procédure. Comme on peut s’y attendre, en de pareilles circonstances, des accusations ne tardent pas à fuser de toutes parts. Les deux camps prennent plaisir à se tirer entre les pattes mas aussi et surtout à tirer chacun le drap de son côté. Cette ambiance surchauffée faite de suspicions dresse le lit à toutes les manipulations, chacun étant convaincu d’obtenir les faveurs des juges.
Dans tout état démocratique respectueux du droit, l’œuvre de justice s’accomplit dans la plus grande sérénité. Les deux parties feraient mieux d’exposer leurs prétentions dans les prétoires. Si elles ont choisi de s’en remettre à la justice, c’est parce qu’elles ont conscience que le droit sera dit. Les réseaux sociaux et les médias ne sont pas les voies appropriées pour la résolution de la crise. Les passes d’armes, s’il est vrai qu’on ne peut s’en passer, ne peuvent pas constituer l’essentiel des tiraillements. Ameuter l’opinion est une solution circonstancielle qui peut susciter l’émotion voire la sympathie pour un camp. Mais ce sentiment reste précaire et fugace. Que les avocats de Léhady Soglo tout comme ceux des frondeurs se donnent rendez-vous au tribunal pour le jeu de la contradiction. Au final, seul le verdict des juges mettra un terme à cette crise qui intéresse plus d’un. A l’avenir, priorité et exclusivité au tribunal.
Moïse DOSSOUMOU
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