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Hector Houégban à propos de son exposition sur l’histoire du sport: « Nous avons l’impérieuse nécessité de restaurer la mémoire sportive »
Publié le mardi 28 novembre 2017  |  La Nation






Le sport béninois à une histoire. Une histoire que très peu de nos concitoyens connaissent faute d’archives. Cette situation a ému un de nos compatriotes, Hector Houégban, qui a pris l’initiative d’organiser une journée sur le sujet et surtout de faire une exposition dans ce cadre dénommée « Mémoire sportive nationale ».

La Nation : Il y a une exposition au niveau national, de quoi cela retourne-t-il ?

Hector Houégban : Les organisations qui se développent sont celles qui ont une mémoire, des archives. J’ai eu la chance d’évoluer aux côtés de plusieurs ministres de la Jeunesse et des Sports et j’ai pu observer que les fédérations n’ont pas d’archives, de sorte qu’aujourd’hui nos enfants peuvent vous parler de Ronaldo, de Messi, mais ils sont incapables de vous parler d’Anna Charles, Arthur Bocco, Attan Pinceau, Jérôme Carlos (l’athlète), Marcel Kouagou (le spécialiste du 10 000 m), Laurent Tchankpéga et Célestine Adjadohoun (la basketteuse).
Ce sont ces raisons qui m’amènent à initier cette journée pour ouvrir un espace d’enrichissement du savoir sur l’histoire sportive nationale et cela, au bénéfice des jeunes sportifs ou non, des encadreurs, des présidents de fédérations, bref au bénéfice de tous les acteurs du monde sportif, dans le but de renforcer la connaissance de la génération montante sur l’histoire sportive nationale. Afin que ceux-ci puissent se ressourcer pour porter plus haut le flambeau du sport béninois. Cette exposition vise à sensibiliser davantage les acteurs du monde sportif sur l’impérieuse nécessité que nous avons aujourd’hui de restaurer la mémoire sportive.

Que peut-on retenir de l’exposition qui a eu lieu le 25 novembre ?

Comme vous pouvez vous en douter, récupérer des images d’archives n’est pas chose aisée. Mais nous avons pu avoir quelques images quand même, dont celles d’Aristide Sagbo dit Sowéto, le roi du K.O. en boxe; de nos équipes d’athlètes des années 1970 tels que feu
Théophile Montcho; de l’équipe dahoméenne de football avec dans les buts Anna Charles et des joueurs comme Attan Pinceau, Aristide Bocco et tous les autres.
L’exposition, c’était beaucoup plus de photos sur le foot, l’athlétisme et la boxe. J’aurais aimé avoir beaucoup plus, mais il va falloir qu’on travaille davantage pour faire évoluer les choses.

Quelle a été la réaction du public ?

Le public était ému et les gens se sont rendu compte que malgré l’inexistence de moyens en ce temps-là, ces hommes ont pu inscrire le Bénin en lettres d’or dans les annales de l’histoire sportive. Il y avait aussi beaucoup de curiosité, de découverte et des échanges. C’était une ambiance totalement sportive et d’enregistrement du savoir.

Le choix du stade de l’Amitié pour abriter l’événement n’aurait-il pas permis de drainer plus de monde ?

Nous étions partis pour organiser une quinzaine, mais les réalités du terrain nous ont contraint à une journée. Si nous sommes allés au Centre Paul VI, c’est justement parce que les moyens ne permettent pas d’aller à un autre endroit que celui-là. C’est ce que nous avons pu pour cette première édition.

La suite, ce sera quoi ?

Je voudrais préciser qu’en dehors des expositions, il y a eu aussi des communications. Cette première journée a été placée sous le thème : «Connaître le passé pour assurer de meilleures performances pour l’avenir ».
Nous avons eu la chance d’avoir Me Benjamin Soudé pour nous parler des origines des arts martiaux, de même que Roch Quenum, l’actuel président de la Fédération béninoise de karaté et des personnes ressources telles Germain Codjo, ancien conseiller technique au ministère de la Jeunesse et des Sports qui nous a retracé l’histoire du ministère de la Jeunesse et des Sports dont la première dénomination était ministère de l’Education, de la Jeunesse et des Sports, sous le ministre Magloire Oké, le tout premier ministre des Sports du Bénin. L’histoire nous a permis de savoir qu’il y a des problèmes de fond qui doivent être réglés. Par exemple, la question de l’actualisation des chartes culturelle, de la jeunesse et des sports. Cette non actualisation ne permet pas une professionnalisation du sport.

Un dernier mot à l’endroit du public

Nous tenons à remercier les fédérations parce qu’elles ont montré un intérêt vis-à-vis de ce projet en le soutenant déjà par leur présence et en acceptant de présenter des communications. Je remercie aussi le public, car nous avons beaucoup appris des doyens.
Maintenant, nous mettons le cap sur 2018, donc nous allons faire en sorte qu’il y ait une plus grande mobilisation, surtout vers les centres de formation sportifs, parce que la cible, c’est avant tout la jeunesse qui se doit de connaître de notre histoire sportive. Donc je lance un appel pour que nous prenions conscience que la restauration des archives, des mémoires sportives est devenue une nécessité impérieuse aussi bien dans le domaine du sport que dans les autres. Si on ne le fait pas, c’est notre histoire qui s’efface.

Pintos GNANGNON
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