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Budget général de l’Etat, gestion 2017 : Le Ministre Aurélien Agbénonci et Emmanuel Tiando de la Cena au Parlement
Publié le mercredi 29 novembre 2017  |  Fraternité
Siege
© aCotonou.com par CODIAS
Siege de l`Assemblée nationale du Benin




Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci et le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Emmanuel Tiando, étaient tour à tour devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Ils y étaient pour présenter le projet de budget de leur institution respective dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’Etat, gestion 2017. Après son passage devant la commission en question, le Ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, a laissé entendre avoir défendu un projet de budget de 29.865.518 Fcfa pour booster la diplomatie béninoise au cours de l’année 2018. Il n’a pas manqué de se prononcer sur le sort de Béninois en situation d’esclavage en Libye. Le président de la Cena, Emmanuel Tiando, quant à lui, a présenté un projet de budget de 1 milliard Fcfa aux députés et compte sur ceux-ci pour plaider auprès de l’exécutif pour l’amélioration du montant.

(Lire ci-dessous les impressions du Ministre Aurélien Agbénonci et de Emmanuel Tiando )
Aurélien Agbénonci, Ministre des affaires étrangères et de la coopération
« …Les députés ont évoqué la question de la traite des personnes en Lybie qui est une chose inacceptable… »


« …Effectivement, les aléas de l’agenda diplomatique font que je suis le dernier des ministres à présenter le budget de mon département devant les trois commissions réunies au parlement. Le budget cette année pour le ministère des affaires étrangères et de la coopération s’élèvera à 29.865.518 Fcfa. Ce budget doit nous permettre de poursuivre l’action que le Président a assignée à notre diplomatie à savoir faire de notre diplomatie une diplomatie de développement. Cela devrait nous permettre normalement de promouvoir une diplomatie économique. Nous avons voulu que la diplomatie serve désormais à faire avancer notre agenda économique pour ouvrir les horizons nouveaux à notre pays, à nos hommes d’affaires, mais aussi ouvrir notre pays à l’étranger pour que des investissements structurants, des investissements massifs puissent être faits dans ce pays. Dans ce budget nous allons aussi financer le programme de réhabilitation d’acquisitions de nos chancelleries, des résidences de nos ambassadeurs, et des autres représentations que nous avons à l’étranger parce que le Président a décidé de faire un programme conséquent qui soit à l’image de l’ambition que nous avons à la fois pour notre rayonnement mais aussi dans l’esprit d’une qualité de dépense qui soit meilleure aux années précédentes. Nous allons aussi utiliser ce budget pour jouer la partition qui est celle du ministère des affaires étrangères pour la promotion du tourisme et de la culture de notre pays à l’étranger. Nous ne sommes pas en charge de ce secteur-là, mais par l’utilisation de nos représentations à l’extérieure, nous devons contribuer à faire avancer ce programme phare du programme d’action de gouvernement ; afin que la croissance puisse être influencé par ces programmes-là. Et le dernier et pas des moindres, c’est l’amélioration des services consulaires. Il faut que la qualité du service public des affaires étrangères soit de nos goûts, que nous puissions répondre aux besoins de nos compatriotes à l’étranger et que nous puissions répondre aux besoins de ceux qui souhaitent venir chez nous.(…). Les capacités doivent être renforcées et une modernisation accrue des outils que nous utilisons aux affaires étrangères doit intervenir si nous souhaitons mettre la diplomatie béninoise au niveau où le chef de l’Etat veut qu’il soit dans l’atteinte des objectifs de développement de notre pays. La représentation nationale a posé des questions très pertinentes. J’ai reçu cela d’abord comme une invite à améliorer ce que nous faisons. Ils ont reconnu les progrès qui ont été faits. Mais ils ont fait part de certaines préoccupations qui sont légitimes. Certaines des préoccupations qui ont été évoquées avaient déjà trouvé des réponses ces derniers mois. Par exemple la mensualisation du paiement des fonctionnaires béninois à l’étranger. C’est une décision qui avaient été prise depuis plusieurs mois et qui sera effective au début du mois de Janvier en 2018. La question des passeports, le délai pour l’émission des passeports à l’étranger, là aussi les mesures sont en cours et seront mises en œuvre au cours du premier trimestre 2018 comme le Président l’a annoncé lors de sa rencontre avec la diaspora à Paris. La liberté d’aller et de venir pour les étrangers chez nous, quelles sont les règles qui entourent cela, la suppression des visas, qu’est-ce que nous faisons, comment est-ce que cela est organisé. Ils ont posé des questions qui sont très importantes. Bien sûr, ils ont évoqué le cas de la Lybie, la question de la traite des personnes est une chose inacceptable. Nous avons comme vous le savez réagi très fermement sur cette question-là. Je me suis exprimé avant de participer à la dernière conférence ministérielle de la Francophonie à Paris en disant que le Bénin condamne ces agissements. Et le Bénin apportera l’assistance qu’il faut à ses ressortissants qui sont dans cette condition-là. Peut-être que nous n’avons pas une approche très spectaculaire de ce genre de problème là. Nous allons au cœur des problèmes qui se posent à nos compatriotes. Mais sur la Lybie, nous sommes en contact permanent avec notre ambassade en Algérie qui a juridiction temporaire sur la Lybie. Nous sommes en contact avec des Ong humanitaires qui nous fournissent des informations précises où au moment où je vous parle, il y a un laisser-passer qui est en train d’être acheminé par DHL à un compatriote qui a pu échapper à ces tortionnaires. Un laisser-passer préparé par notre ambassade en Algérie et qui va être mis en route pour revenir. La protection dont bénéficie chaque béninois à l’étranger est au cœur de la démarche que nous menons dans ce domaine-là. (…) Je voudrais dire que nous nous sommes très fortement associés à la résolution qui a été votée dimanche dernier par l’Organisation internationale de la francophonie pour condamner ces actes et surtout pour prendre des mesures pour que cela ne se répète pas. Au-delà de l’émotion, c’est l’action concrète d’éradication et de prévention qu’il faut conduire… »

Emmanuel Tiando, Président de la CENA
« … Nous avons demandé à la représentation nationale de nous appuyer pour que le ministère des finances accepte de nous accorder un crédit supplémentaire de 805 millions Fcfa… »



« …Nous venons de présenter notre projet de budget à la représentation nationale et le montant qui a été alloué à la CENA au titre de l’exercice 2018 est le même que celui qui lui avait été alloué en 2017 à savoir 1 milliard Fcfa. Evidemment, par rapport à ce montant, nous avons exprimé nos inquiétudes à la représentation nationale, lesquelles inquiétudes avaient déjà été formulées à l’endroit du Ministère de l’économie et des finances et qui consistent à dire que ce budget ne pourra pas nous permettre de réaliser un certain nombre d’activités préalables à l’organisation du prochain scrutin. A partir de l’année 2019, nous entrons dans un nouveau cycle électoral et il nous faut mener des activités préparatoires à l’organisation de ces scrutins. Et ces différentes activités sont absolument nécessaires et c’est pour cela que nous avons demandé à la représentation nationale de nous appuyer pour que le ministère des finances accepte de nous accorder un crédit supplémentaire de 805 millions Fcfa pour nous permettre de mener ces activités qui sont absolument indispensables à l’organisation des prochains scrutins. Bien entendu, la représentation nationale nous a fait part de ses préoccupations quant au fonctionnement de la CENA, aux activités préparatoires à l’organisation des scrutins, à la nécessité d’avoir chaque année une prévision budgétaire pour pouvoir préparer la tenue des élections au lieu d’attendre le dernier moment pour solliciter ces crédits qui sont des crédits relativement importants. En dehors de cela, la représentation nationale nous a fait part de son souci de voir la CENA s’organiser et avoir à être proactive, parce que s’il n’y a pas de proactivité, nous risquons d’être surpris au dernier moment. Et face à cette inquiétude, nous avons répondu à l’Assemblée nationale que nous ne pouvons être proactives que dans la mesure où nous disposons d’un certain nombre de ressources. Si ces ressources n’existent pas, nous ne pouvons pas engager toutes les actions qui sont absolument nécessaires à la préparation des différents scrutins. Je crois que la représentation nationale a pris bonne note de nos doléances et nous avons l’espoir que notre cris de cœur sera entendu et que nous serons en mesure d’organiser tout ce que nous avons prévu dans le cadre de la préparation des scrutins tels que nous les envisageons. Ces activités que nous devons mener sont nombreuses. Une des activités par exemple consiste à harmoniser les budgets des élections par toutes les institutions qui sont concernées par les élections. Vous avez la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, la Haac, et les différents ministères concernés. On dit souvent que les élections coûtent chères et c’est pour cela que nous disons qu’il est absolument nécessaire que nous nous retrouvions ensemble avec toutes les institutions pour voir comment amoindrir le coût des élections et éviter ainsi que l’on ne dise à chaque fois que les élections coûtent chères. L’autre chose est que nous avons besoin d’organiser une veille citoyenne concernant ces élections ; c’est-à-dire des questions de formation, des questions de sensibilisation. Nous avons aussi préconisé l’organisation d’un système de transcription rapide des résultats. Il nous faut absolument organiser cette réflexion et acquérir le matériel nécessaire à l’organisation de ce système rapide des élections. Nous devons aussi garantir la formation de nos agents électoraux. Si nous n’avons pas ce programme de formation, le jour des élections, nous risquons de nous trouver face à des agents qui ne seront pas bien formés. En dehors de cela, nous avons des problèmes d’ordre matériel ne serait-ce que l’espace dans lequel nous sommes en train de travailler… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN


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