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Le carbone des sols africains, un atout pour la résilience Stam Otieno
Publié le jeudi 7 decembre 2017  |  24 heures au Bénin
La
© Autre presse par DR
La taxe carbone




Lecture rapide
- Les chercheurs ont analysé le potentiel de carbone des sols cultivés dans le monde
- Le potentiel élevé des sols africains pourrait contribuer à accroître la productivité
- Selon un expert, la restauration est nécessaire dans les pays à sol fortement dégradé

Selon une étude, de meilleures pratiques de gestion des sols en agriculture pourraient augmenter l’absorption du carbone et améliorer la productivité des sols et la résilience au changement climatique.

L’étude, publiée dans la revue Nature le mois dernier (14 novembre), montre que des approches telles que l’ajout de fumier, le paillage, le labour de conservation, la gestion de la fertilité des sols, l’agroforesterie et le pâturage rotatif aident les sols à absorber le carbone de l’atmosphère, un processus appelé séquestration.

Rolf Sommer, co-auteur de l’étude, explique que l’objectif des chercheurs était de quantifier le potentiel de séquestration du carbone des sols des terres cultivées, à l’échelle mondiale.

“Cela pourrait catalyser les investissements dans la protection et la réhabilitation des sols.”
Robert J. Zomer, Centre international d’agriculture tropicale.

Rolf Sommer, co-responsable de Regenerating Degraded Landscapes, un programme de recherche du Centre international d’agriculture tropicale au Kenya, note que la distribution mondiale du carbone piégé dans le sol est fortement influencée par la température et les précipitations.

Le volume de carbone stocké dans le sol est généralement plus faible sous les tropiques, bien que ces derniers offrent également de grandes possibilités d’augmenter le carbone dans les sols.

"L’Afrique, dans son ensemble, avec plus de 2,6 millions de kilomètres carrés de terres cultivées, affiche un fort potentiel de stockage de carbone dans le sol, allant de 0,15 à 0,31 pétogramme de carbone par an", explique-t-il à SciDev.Net.

L’étude a identifié l’Amérique du Nord comme la région présentant le plus grand potentiel de stockage total de carbone, avec un potentiel de stockage de 0,17 et 0,35 pétogramme de carbone par an. Le chiffre correspondant pour l’Asie du Sud et l’Europe était de 0,11-0,23 pétogramme de carbone par an.

Selon Rolf Sommer, l’étude a impliqué l’utilisation de cartes disponibles sur la distribution des terres cultivées et des sols et une hypothèse raisonnable sur les taux de séquestration du carbone dans le sol.

La particularité de l’étude réside en ceci que cette estimation globale n’a jamais été réalisée d’une manière spatialement explicite, ajoute-t-il.

"L’étude permettra de sensibiliser les décideurs politiques aux échelles nationale et régionale, sur les potentiels de séquestration du carbone dans le sol", explique-t-il. "Cela pourrait catalyser les investissements dans la protection et la réhabilitation des sols, ce qui est d’une importance fondamentale pour maintenir les ressources de base pour la production alimentaire actuelle et future." Rolf Sommer recommande d’encourager les agriculteurs à gérer les sols en leur donnant accès à des semences ou à des systèmes de crédit et d’assurance abordables, ajoutant que cela pourrait stimuler l’intensification durable des systèmes de production qui augmentent la productivité et consolider les approches d’atténuation du changement climatique chez les petits exploitants.

Leigh Ann Winowiecki, spécialiste des sols au Centre mondial d’agroforesterie (ICRAF), approuve les résultats de l’étude et estime que le carbone organique du sol est important dans l’atténuation du changement climatique et la productivité agricole, dans son ensemble.

"Par exemple, la dégradation sévère des sols entraîne une émigration dans les communautés agricoles des hauts plateaux éthiopiens et les efforts de restauration peuvent créer de nouvelles opportunités de subsistance", explique Leigh Ann Winowiecki.

Selon elle, en raison de la dynamique complexe du COS (Carbone organique du sol), les efforts visant à évaluer la séquestration du carbone doivent également tenir compte des processus de dégradation et de gestion des terres.

La pédologue recommande d’incorporer les connaissances locales dans les interventions visant à intensifier les innovations, pour aider les petits exploitants à conserver le carbone séquestré dans le sol pour stimuler la productivité.
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