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Région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest: 9,6 millions de personnes menacées de famine
Publié le jeudi 7 decembre 2017  |  Le Matinal
Journée
© aCotonou.com par CODIAS
Journée Mondiale de l`alimentation celebre par l`Organisation des Nations Unies pour l`Alimentation et l`Agriculture (FAO)
Malanville et Karimama, 16 et 17 octobre 2015. Cérémonie de remise des équipement et intrants agricoles aux populations sinistrés de Karimama et de Malanville




Les rideaux sont tombés hier mercredi 6 décembre 2017 sur la 33ème réunion du Réseau de prévention des crises alimentaires (Rpca) organisée par le Bénin. D’importantes recommandations ont été formulées par les acteurs pour juguler la crise alimentaire qui se profile à l’horizon malgré les résultats plus ou moins reluisants de la campagne agropastorale 2017-2018.

Elle est imminente. La crise alimentaire frappe aux portes des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. En dépit de la bonne performance de la campagne agropastorale 2017-2018 (68,3 millions de tonnes de production céréalière, supérieure de 4 % à celle de la campagne 2016-2017 et de 13% à la moyenne quinquennale), la région pourrait être éprouvée si rien n’est fait par les dirigeants. C’est pourquoi, réunis à Cotonou du 4 au 6 décembre 2017, au regard de la situation alimentaire et nutritionnelle, les participants à la 33ème réunion annuelle du Réseau de prévention des crises alimentaires (Rpca), ont formulé d’importantes recommandations contenues dans le relevé des conclusions. Il s’agit du maintien de la veille et de l’effort d’assistance alimentaire et nutritionnelle aux populations affectées dans la zone du bassin du lac Tchad, de l’organisation au plus tard en février 2018, d’une concertation régionale sur la soudure pastorale et agropastorale afin d’évaluer l’ampleur de la crise pastorale et agropastorale ; et le renforcement des mesures de prévention et de gestion des maladies ravageuses des plantes dont la chenille légionnaire. Aussi, les acteurs ont-ils suggéré, l’investissement des gouvernements dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des plans de réponse ; l’accélération de la vulgarisation des instruments d’évaluation des ressources pastorales ; et le soutien à la mise en œuvre d’une gouvernance locale inclusive de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, fondée sur le dialogue et l’initiative des acteurs locaux, ruraux comme urbains. Ils ont également souligné l’importance d’une approche territoriale de l’économie alimentaire afin d’en optimiser les potentiels en termes de croissance et d’emplois. Ces recommandations ont été faites après l’examen des résultats de la campagne agropastorale 2017-2018 et l’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

Des chiffres qui font peur

Selon le relevé des conclusions présenté, 5,2 millions de personnes sont en besoin d’assistance au regard de la situation alimentaire et nutritionnelle. Un chiffre qui pourrait atteindre 9,6 millions de personnes d’ici la soudure en juin-août 2018, si des mesures appropriées ne sont pas prises pour faire face à la crise pastorale qui se profile. C’est dans ce contexte éprouvant que les membres du Rpca ont donné l’alerte et fait ces recommandations aux gouvernements et aux partenaires, car l’économie alimentaire pèse au moins 260 milliards de dollars, soit 39% du Pib régional et fait vivre 82 millions de personnes, soit 66% des emplois directs.

A la cérémonie de clôture de l’assise hier, le président du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (Csao), les représentants de la société civile et de la plateforme des partenaires, le coordonnateur des partenaires de Ecowas et le coordonnateur du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), ont félicité le Bénin pour avoir accueilli la 33ème réunion. Le représentant du ministre d’Etat chargé du Plan et du développement, Rufino d’Alméida, qui a clôturé les travaux, a, pour sa part, reconnu la pertinence des conclusions. « Au regard de la qualité de vos conclusions, vous convenez avec moi, que le Csao ne s’est pas trompé en initiant cette rencontre annuelle dont l’objectif a été largement atteint au Bénin », a-t-il confié. Quant aux défis de la soudure agropastorale et pastorale et des changements climatiques sur la production agricole, le Directeur de cabinet en a appelé à l’attention de la communauté internationale pour la mise en place de dispositifs naturels afin d’accompagner les pays concernés dans la mise en œuvre des plans de réponse. Après le Bénin, c’est la Gambie qui a été choisie pour abriter la 34ème réunion annuelle du Rpca du 3 au 5 décembre 2018.

Serge Adanlao
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