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Option d’un délégataire pour la gestion du Port autonome de Cotonou : Le gouvernement fonce et crée le comité de négociations
Publié le jeudi 14 decembre 2017  |  Matin libre
Le
© Autre presse par DR
Le Port autonome de Cotonou




Alors que la menace syndicale d’engager le bras de fer plane toujours, le gouvernement de la Rupture s’entête et crée, par arrêté N°048/MIT/SGM/CTJ/SA/056SGG17 du 12 décembre 2017, le Comité chargé de conduire les négociations avec la société « Port of Antwerp international SA » (PAI) en vue de la conclusion d’un mandat de gestion du Port autonome de Cotonou. Déterminé à confier la gestion du poumon de l’économie nationale à un privé, le Chef de l’Etat semble ne point fléchir face à la menace des partenaires sociaux de la plateforme portuaire de faire échec, par tous les moyens légaux, à cette réforme. D’après l’article 2 dudit arrêté, le présent comité est composé du Conseiller spécial du Président de la République (président du comité), du secrétaire général du Ministère des infrastructures (rapporteur et Prmp), du ministre des infrastructures et des transports, du ministre de l’économie et des finances, du Conseiller technique juridique du ministère des infrastructures et de la Directrice générale du Port autonome de Cotonou. Ledit Comité aura pour mission, selon l’article 3, de mener les négociations avec la société « Port of Antwerp international SA », filiale du Port d’Anvers, en vue de la conclusion d’un mandat de gestion du Port autonome de Cotonou. Le comité est donc chargé de discuter et fixer, ensemble avec la société « Port of Antwerp international SA », les termes et les conditions du Mandat de gestion devant lier cette dernière à la partie béninoise ; rendre compte des résultats des négociations en Conseil des ministres et accomplir toutes autres formalités visant l’atteinte des objectifs de cette mission. Voilà qui risque de crisper davantage le climat social au Port de Cotonou. Etant donné que le ton était déjà à la révolte dans le rang des travailleurs de la plateforme portuaire de Cotonou et le bras de fer gouvernement-syndicats devient désormais plus que jamais inévitable. Peu importe que le gouvernement change de langage en parlant désormais de délégataire au lieu de mandataire, les travailleurs s’étaient dits déterminés à ne pas laisser la Rupture étendre sa politique de “tout privatiser“ à la plateforme portuaire. Il n’est point question de confier la gestion de la plateforme portuaire de Cotonou à un privé, selon le Sg/Syntrapac, Urbain Kanlinsou. Chose curieuse, le vacarme et les bruits de bottes en réponse à la décision du gouvernement de recruter, par Avis d’appel public à Candidature AAPC N°0825/PRMP/MIT/S-PRPM du 26 mai 2017, un mandataire pour la gestion du Port de Cotonou puis l’option d’un délégataire n’a pu faire fléchir le gouvernement béninois. Cependant, le pire reste à craindre puisque la réaction des responsables syndicaux de la plateforme portuaire ne devrait pas se faire attendre.

Et pourtant…

L’atelier de réflexion à l’intention des acteurs portuaires sur le dossier de recrutement d’un mandataire pour la gestion du Port autonome de Cotonou qui s’est déroulé du 10 au 12 août 2017 à Bohicon a exposé tous les risques liés à cette option du gouvernement. Dans sa communication sur les forces et faiblesses des différents modèles de gestion portuaire, le Prof Khalil Ibrahim Diallo, expert maritime avait démontré que le recours à un mandataire ou un délégataire pour la gestion du Port entrainera des problèmes sémantiques et conceptuels, des problèmes juridiques (Ohada et législation nationale), le risque de bicéphalisme dans la gouvernance du Port de Cotonou, le problème de souveraineté pour l’Etat, le rapport coût et efficacité et la dévalorisation de l’expertise nationale en matière de gestion d’une plateforme portuaire. « …le recours à un mandataire ou délégataire pour la gestion du Port serait inédit, dangereux et n’est point recommandable. Le recours à l’affermage n’est pas aussi recommandable et n’est pas adapté à l’activité portuaire », a rappelé le Sg/Syntrapac. Mais le gouvernement semble encore loin de cerner les inconvénients de cette option. Affaire à suivre !!!

Aziz BADAROU
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