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Sanction infligée au capitaine Trêkpo : La preuve que Talon gouverne par la terreur
Publié le samedi 16 decembre 2017  |  Matin libre
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon,President de la république du Bénin




La terreur reste ces derniers mois le mode par excellence de gouvernance au Bénin. La révocation du capitaine Patrice Trèkpo du personnel des Eaux, Forêts et Chasse confirme la brutale et intimidante méthode à laquelle le régime de la Rupture a fait recours pour mettre au pas les voix discordantes.

Beaucoup avaient ébruité l’information depuis quelques jours. Mais les incrédules attendaient encore une décision officielle pour s’en convaincre. Depuis le mercredi dernier, c’est chose faite. Le capitaine Patrice Trèkpo a écopé de la sanction maximale. Le ministre du Cadre de vie l’a révoqué du personnel des Eaux, Forêts et Chasse. Une décision dont le Conseil des ministres a pris acte cette semaine. Dans le compte rendu fait au Conseil des ministres, pour justifier sa décision, le ministre du Cadre de vie a soutenu que «l’intéressé s’est mis en état de rébellion tout en lançant un appel à la sédition des membres du corps auquel il appartient». Patrice Trêkpo est donc radié de la fonction publique. Une sanction excessive, ont jugé certains observateurs. Pour eux, la sanction prononcée a été décidée et imposée par le Chef de l’Etat qui n’a jamais digéré les critiques acerbes étalées par le Secrétaire général du Syndicat national des Eaux, Forêts et Chasse au cours d’une émission sur Golfe Tv. Croyant bénéficier de la couverture ou encore de la protection du leader syndical, Patrice Trêkpo avait fustigé les conditions de travail du personnel des Eaux et forêts et dénoncé « les pratiques mafieuses» liées à la délégation de gestion du parc W et de la Pendjari à l’Ong African Park Network. Il avait touché à de gros intérêts et s’était attiré la foudre du Chef de l’Etat. La réaction ne s’est pas fait attendre. Il a été mis aux arrêts de rigueur puis viré de l’administration publique. C’est désormais la terreur au Bénin. Sous la Rupture, il n’y a pas de place pour les voix discordantes. Cette lourde sanction devrait servir de leçon aux syndicalistes qui osent encore importuner le régime de la Rupture. Il est clair que le Chef de l’Etat compte mettre au pas les partenaires sociaux. Et pour y parvenir, le meilleur moyen trouvé est la terreur ou encore l’intimidation. Les syndicalistes sont terrorisés et les opposants politiques pourchassés, affaiblis ou réduits au silence. Le président Patrice Talon qui gère le Bénin comme une entreprise ne tolère pas la contradiction. Le capitaine Patrice Trêkpo a été presque sacrifié. L’ancien fonctionnaire du ministère des Finances et leader syndical très critique, Laurent Mètongnon fait l’amère expérience depuis quelques jours à la prison civile de Cotonou. Accusé de «placement hasardeux de l’argent public» et de corruption, il a été mis sous mandat de dépôt en attendant sa comparution le 19 décembre prochain. Certains présentent les ennuis auxquels fait face actuellement le député Atao Mohamed Hinnouho comme un acharnement politique. A les entendre, ce sont ses prises de position à l’Assemblée nationale qui lui ont valu l’enquête judiciaire ouverte sur une présumée affaire de faux médicaments. Le régime de la Rupture donne l’impression de gouverner par la terreur puisque tous les opposants sont traqués. On a instauré la peur pour empêcher toute opposition solide. Seulement dans cette bataille, Patrice Talon et ses affidés réussiront-ils à faire taire définitivement les voix discordantes? Ou bien l’opposition pourra-t-elle trouver les ressources nécessaires pour faire pièce à un régime de plus en plus vomi? La situation est apparemment très complexe. Néanmoins, la confusion ne peut durer qu’un temps. 2018, la veille des prochaines législatives, devrait être déterminante.

Mike MAHOUNA
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