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Gouvernance de la Rupture : Les 7 péchés de Talon en 2017
Publié le vendredi 29 decembre 2017  |  Matin libre
conférence
© Présidence par DR
conférence de presse conjointe entre le Président Patrice Talon et la directrice du FMI Chrsitine Lagarde




L’année 2017 égrène ses derniers jours. Elle aura été une année de dures épreuves pour les Béninois qui ont connu diverses fortunes sous le régime de la Rupture. Voici les 7 actes posés par le gouvernement et qui ont contribué à la paupérisation du plus grand nombre.

1-Déguerpissement sauvage

L’opération de libération des espaces publics a causé beaucoup de torts aux populations à faible pouvoir d’achat. Leurs petits commerces ont été détruits. Alors qu’ils ont, pour la plupart, contracté des prêts pour mener leurs activités, ils se sont vus, du jour au lendemain, dans l’incapacité d’exercer leur commerce et donc d’honorer leur engagement auprès des établissements financiers. Cette opération a conduit nombre de familles dans la précarité. En plus, l’opération qui, au départ, devrait se limiter à quelques grandes villes, s’est généralisé à presque toutes les communes avec des casses sauvages. La gravité était telle que le gouvernement a été obligé de sortir un communiqué pour condamner la casse des fosses septiques à Cotonou et débloquer encore des millions pour réparer les préjudices causées à la population par le zèle du préfet du Littoral Modeste Toboula. Ce qui prouve que l’opération n’a pas été bien pensée avant sa mise à exécution.

2-Rejet du projet de révision de la Constitution

Réunis en plénière le 04 avril 2017, les députés ont rejeté l’étude du projet de loi portant révision de la Constitution par 22 contre, 60 pour et une abstention. Alors qu’il fallait une majorité des ¾, soit 63 députés pour accepter l’étude du projet, le gouvernement n’a pu réuni les 63. 22 députés ont brisé le rêve de Talon. Et depuis, ils sont devenus persona non grata au sein de l’hémicycle. Le projet pour lequel la bagatelle de 350 millions a été sortie des caisses de l’Etat dans un contexte d’austérité et partagée entre les 35 membres de la commission Djogbénou, a connu un échec cuisant. Tellement il y avait à redire sur la manière. Même au sein des membres de la commission, l’unanimité n’a pas été faite sur. Le mandat unique que Patrice Talon a voulu faire passer de force a été le principal point de discorde. Péremptoire, Joseph Djogbénou avait proclamé que le mois de mars serait celui de la révision de la Constitution. Il n’en sera rien. L’argent du contribuable a été dépensé pour rien.

3-« J’aviserai »

La conséquence immédiate du rejet du projet de révision de la loi fondamentale est la remise en cause de la promesse de Patrice Talon de ne faire qu’un seul mandat de 5 ans. « La révision c’est fini, le mandat unique c’est fini…tout ça est derrière moi, en 2021, j’aviserai» a dit le Chef de l’Etat. Patrice Talon n’a pu cacher sa colère de voir les 22 députés rejeter son projet de révision de la Constitution. Alors qu’il avait dit qu’il ferait un mandat unique de cinq ans pour donner l’exemple même si son projet de révision ne passait pas à l’Assemblée nationale, le Chef de l’Etat est subitement revenu sur sa parole. Ce qui n’a pas plu à certains observateurs de la vie politique pour qui, la parole du chef devrait être sacrée.

4-Révocation du maire de Cotonou

Alors qu’aucune charge connue des tribunaux ne pesait sur le maire de la ville de Cotonou, le gouvernement s’est acharné sur Léhady Soglo jusqu’à le révoquer de la tête du Conseil municipale. Alors qu’il était convoqué à la préfecture pour prendre connaissance des charges qui pèsent sur sa gestion et préparer sa défense, le gouvernement envoie les forces de l’ordre perquisitionner son domicile. C’était presque une armée qui était au domicile de Léhady Soglo. N’eut été la vigilance de ses géniteurs, la population et les acteurs politiques proches de l’opposition, personne ne sait le sort qui était réservé à l’ancien maire de Cotonou. Depuis, Léhady Soglo s’est exilé à Paris où il parle d’enlèvement manqué sur sa personne. Pour beaucoup de Béninois, la manière dont le gouvernement a conduit ce dossier laisse à désirer. Cela ressemble à de l’acharnement contre un opposant politique qui refuse de s’aligner. La belle preuve est que jusqu’à ce jour aucune charge n’est déposée devant les tribunaux contre l’ancien maire de Cotonou de même qu’aucune notification de sa révocation ne lui a été faite. Patrice Talon voulait juste se débarrasser de Léhady Soglo pour s’accaparer la mairie de Cotonou dont le budget représente celui de trois ministères à la fois.

5-Radiation du capitaine Trëkpo

Son tort aura été de défendre sa corporation contre les réformes qui vont mettre en péril l’emploi des agents des eaux, forêts et chasse. Après une émission sur Golfe Télévision où il s’est opposé à la décision du gouvernement de confier la gestion des parcs W et Pendjari à un privé, le capitaine Patrice Trêkpo a écopé de 60 jours d’arrêt de rigueur. Comme si cela ne suffisait pas, le Ministre José Tonato a décidé de le radier du personnel des eaux, forêts et chasse. Une décision qui sera entérinée par le Conseil des ministres alors que le conseil de discipline avait proposé une sanction moins lourde. Le gouvernement a prétexté d’un appel à la rébellion pour se débarrasser d’un syndicaliste qui n’approuve pas les réformes introduites dans son secteur d’activités.

6-Licenciement en cascade

La liquidation des entreprises publiques a entraîné le licenciement massif et la mise au chômage de milliers de travailleurs, des pères et mères de famille. C’est le cas par exemple au Cenagref où les agents en poste au parc Pendjari ont été simplement remerciés après que le gouvernement ait confié la gestion du parc à l’entreprise sud-africaine African Parks Network. Dans les entreprises privées aussi, on a assisté ces derniers jours à une vague de licenciement, au Comon Sa et à Oryx Bénin pour motif économique. Ainsi le secteur privé censé créer l’emploi, ne peut non seulement plus recruter mais se voit contraint de réduire son personnel à cause des redressements fiscaux exorbitants. La chose était devenue tellement criarde que même les sociétés d’assurance ont mis fin à leur produit « Perte d’emploi ».

7- Le Port de Cotonou sous gestion déléguée

La politique de tout privatiser du gouvernement de la Rupture n’épargne pas le poumon de l’économie nationale. C’est désormais le Port of Antwerp international Sa qui prendra en gestion déléguée le Port autonome de Cotonou. Ceci sans l’aval des syndicats de la plateforme portuaire et au mépris des conclusions de l’atelier des 10, 11 et 12 août 2017 à Bohicon.

B.H
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