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Retrait du droit de grève des magistrats : Djogbénou révèle sa vraie face
Publié le mercredi 3 janvier 2018  |  Matin libre
Joseph
© aCotonou.com par Didier Assogba
Joseph Djogbénou, ministre de la justice de la législation et des droits de l`homme.
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir




Après les acteurs de la santé et de la justice, le Parlement a modifié les droits accordés spécifiquement aux magistrats hier, mardi 02 janvier 2018. Ils ne devraient plus jouir de leur droit de grève. L’initiative inscrite dans l’agenda caché du gouvernement prouve à suffisance que l’ancien activiste des droits de l’homme, Joseph Djogbénou se moquait bien des populations.

Le ministre de la Justice a finalement jeté le masque. Il donnait des noms d’oiseau à l’ancien président Yayi Boni, mais il ne porte fondamentalement aucune valeur de l’activiste des droits de l’homme qu’il feignait d’incarner. Le mouvement «Mercredi rouge» était du leurre. C’était un moyen trouvé pour fragiliser l’ancien régime et réaliser les rêves de son client Patrice Talon. En 2014, le combat mené aux côtés des magistrats pour la protection du droit de la grève était donc de la diversion. C’était une mise en scène destinée à rendre ingouvernable le Bénin sous Yayi Boni dont l’un des torts était d’empêcher l’homme d’affaires Patrice Talon de s’arroger tous les secteurs pourvoyeurs de devises au Bénin. En accompagnant en catimini le retrait du droit de grève des magistrats et des acteurs de la santé, l’Agrégé de droit privé a révélé son vrai rôle au sein du gouvernement de la Rupture : bâillonner les travailleurs. En effet, l’objectif c’est d’empêcher des catégories de travailleurs de certains secteurs jugés sensibles de dénoncer les réformes contestables que s’apprête à faire réaliser Patrice Talon. Tout démontre qu’un régime répressif se met progressivement en place au Bénin. A cette allure, tous les agents de la Fonction publique risquent de perdre leur droit de grève. Personne n’osera critiquer la gouvernance calamiteuse imposée depuis avril 2016. Joseph Djogbénou, l’avocat personnel du Chef de l’Etat supervise les réformes liberticides conçues dans les salons dorés du Palais de la Marina. Il a trompé le peuple. Il a aussi renoncé à l’engagement citoyen qu’il a pourtant vendu durant la traversée de désert de son client.

Djogbénou encore crédible?

Le retrait du droit de grève des magistrats reste une grosse surprise. La surprise est d’autant grande que le retrait est voulu et recommandé par le gouvernement de la Rupture même si l’idée est portée par le député Louis Vlavonou. Un gouvernement composé de personnes ayant lutté contre un projet similaire en 2014. Le Professeur de droit, Joseph Djogbénou avait combattu la même initiative à travers des marches et des interventions médiatiques. «(…) Il faut lire l’article 31 de la Constitution qui dispose que l’Etat reconnait et garantit (regarder bien la conjonction de coordination «et»). La garantie n’est pas l’interdiction, il est vrai que la Constitution dispose également que tout travailleur peut défendre dans les conditions prévues par la loi l’exercice du droit de grève qui peut être limité. Le droit de grève en lui-même ne peut être interdit; c’est son exercice qui peut être limité. C’est la Constitution de notre pays qui a prévu cela», avait-il déclaré dans une interview accordée à nos confrères de La Nouvelle tribune quelques mois avant le projet du gouvernement de Yayi Boni. Il ajoutera : « Ce qui est en jeu est de savoir si le droit de grève peut être interdit. La réponse est non! Est-ce que le droit de grève peut être limité? La réponse est oui et personne ne peut contredire les limitations appropriées que le législateur pourrait apporter». Mais curieusement, Me Joseph Djogbénou fait partie des caciques du pouvoir qui soutiennent aujourd’hui l’idée contraire. Il se dédit. Cette initiative jette définitivement du discrédit sur sa personne et sa parole. Me Joseph Djogbénou est donc prêt à rouler les populations dans la farine. Il l’a confirmé à travers le coup porté aux acteurs de la justice et spécifiquement aux magistrats. La volonté de servir uniquement Patrice Talon l’a détourné des vrais problèmes des citoyens. Et apparemment, rien ne l’arrête dans sa détermination d’aider le Chef de l’Etat à prendre le contrôle de tout le pays. Le ministre de la Justice ne reculera devant rien pour faire prospérer les projets nuisibles ficelés par le régime de la Rupture. Il aura ainsi montré son vrai visage.

Mike MAHOUNA
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