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Lutte contre la corruption : Pourquoi Talon ne teste pas son Bmp ?
Publié le jeudi 4 janvier 2018  |  Matin libre
conférence
© Présidence par DR
conférence de presse conjointe entre le Président Patrice Talon et la directrice du FMI Chrsitine Lagarde




Depuis que les députés de la minorité parlementaire ont fait échec au processus de révision de la Constitution béninoise, le gouvernement du Nouveau départ, en réplique à cet affront, a décidé de gouverner désormais avec ruse et rage. On assiste à des interpellations et poursuites de personnalités sous le couvert d'une lutte contre la mal gouvernance et la corruption, le tout sous haute action de communication. Dans l'opinion, la mayonnaise peine à prendre puisque beaucoup parlent plutôt d'une lutte sélective et orientée contre les opposants ou ceux qui osent critiquer la gouvernance au sommet de l'état depuis le 6 avril 2016. Pour le chef de l'État, en tout cas, il s'agit << d’une lutte implacable, sans état d'âme,contre la corruption et l’impunité>>. Il a insisté là-dessus, dans son discours constitutionnel sur l'état de la Nation, prononcé le 22 décembre 2017 devant les députés à l'Assemblée nationale à Porto-Novo. Patrice Talon a d'ailleurs donné l'exemple de la coûteuse Centrale électrique de Maria Gléta comme conséquence de cette impunité. Sur ce cas précis, le président de la République rejoint le peuple qui estime que cette infrastructure fait partie de la longue liste des éléphants blancs et scandales ayant noirci la gouvernance de Yayi Boni, qu'il faut élucider et punir les présumés auteurs dont la plupart disent soutenir aujourd'hui les actions du régime en place. La préoccupation des Béninois aujourd'hui, est que pourquoi Patrice Talon et son gouvernement qui disent mener une lutte impartiale contre la corruption n'auditent pas ces chantiers et engager des poursuites contre ceux qui seraient mis en cause. Quand on sait que les têtes de ponts, généralement soupçonnées, sont tapis dans le Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) soutenant le pouvoir de la Rupture, beaucoup estiment que ce serait une occasion en or pour Patrice Talon de tester sa majorité qualifiée d'une soixantaine de députés. Cette majorité qui, depuis peu, permet à l'Exécutif d'obtenir le vote de ses projets de lois phares envoyés au Parlement. Quand le "compétiteur-né " déciderait de faire lever l'immunité de certains députés et autres personnalités qui auraient trempé dans les affaires Maria Gléta, Machines agricoles, Ppea II, Icc-Services, siège de l'Assemblée nationale, etc., ce serait non seulement un test grandeur nature pour voir le vrai visage du Bmp, mais aussi une chance pour la Haute Cour de justice de juger ses premiers clients depuis au moins deux décennies qu'elle est opérationnelle. Ce serait aussi inédit, et l'histoire retiendra que c'est sous Patrice Talon que la chose a été possible. Le chef de l'État qui rêve d'être porté en triomphe en 2021 au terme de son mandat, doit pouvoir prendre ce risque et marquer les esprits. C'est à ce seul prix qu'il pourra faire accepter son opération mains propres déclenchée contre les corrompus et fossoyeurs de l'économie béninoise.

Worou BORO
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