Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Faits Divers
Article
Faits Divers

Supposée « fabrication de billets de banque et trafic de drogue » Karim da Silva dénonce une machination et met fin à l’intox
Publié le jeudi 4 janvier 2018  |  Les 4 Vérités
Karim
© aCotonou.com par DR
Karim Da-Silva, le président du Conseil des sages et notables de la ville de Porto-Novo




(« La fabrication de billets de banque relève d’un centre d’émission et non d’une imprimerie quelconque », dit-il)
Par Propos recueillis par Fréjus MASSIHOUNTON,


Depuis quelques temps, le doyen des sages de la ville capitale, Porto-Novo, Karim Urbain da Silva, fait l’objet dans les médias et réseaux sociaux d’accusations gratuites dont notamment une supposée « fabrication de billets de banque et de trafic de drogue ». Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder à son domicile à Porto-Novo, le doyen des sages de la capitale explique, dans les moindres détails, les faits. Pour le premier haut dignitaire de la communauté Islamique du Bénin dont il est, « la fabrication des billets de banque relève d’un centre d’émission et non d’une imprimerie quelconque. Tous les imprimeurs qui ont reçu une formation sérieuse le savent et ne peuvent jamais se laisser entraîner dans une aventure du genre ». Entretien.

Les 4 Vérités : Depuis quelques temps, vous êtes l’objet de plusieurs attaques dont la plus en vue est une supposée fabrication de billets de banques et de trafic de drogue. Que dites-vous suite à ces accusations ?

Karim Urbain da Silva : Toutes ces questions sont des questions trop vieilles et qui ont d’ailleurs fait le tour du pays, même du monde.
J’étais directeur, propriétaire et PDG de la grande imprimerie du Bénin. Donc, j’imprimais les résultats de la loterie nationale de même que les affiches de publicité. C’était pour convaincre les gens d’acheter les billets et de participer massivement. L’ancien directeur de la loterie a eu l’idée de photocopier des lots de billets en affiche pour que les gens puissent être pris par le désir de vouloir gagner. Quand cela a été fait et que les gens ont vu ça, pour eux, c’est que celui qui a réalisé une telle chose est capable de fabriquer des billets. Le bruit avait couru et même les cadres aussi se permettaient de répéter, parce que l’esprit de détruire était manifeste.
Cela étant, j’ai eu à bénéficier d’un contrat pétrolier d’une quantité assez considérable. C’était une faveur contre un service rendu. C’est un privilège. Cent US Dix (USS 0.10) par baril de crude oil sur certaines quantités d’origine sur toutes les quantités négociées jusqu’à concurrence de 25 millions de tonne métrique pour la première qualité et pour une seconde qualité, toujours le même pourcentage de baril de Oil sur toute quantité négociée jusqu’à 25 millions de tonne métrique. Tous ces pourcentages me seront transférés sur un compte que j’ouvrirai dans leur société, Avenue Rogier à Liège en Belgique. Lesdits transferts se feront dès que les montants relatifs aux quantités embarquées auront été valablement mis à leur disposition par nos deux entreprises. Cette opération réalisée, j’avais exigé pour qu’on me transfère mon argent dans ma banque au Bénin. Mais l’autre partie a tout fait pour obtenir un paiement en espèce pour des raisons que je ne veux pas énumérer ici. Nous étions deux, et il nous faut aller aux Etats-Unis. J’avais un ami qu’on appelle Bello Dam’s que j’ai associé et accepté même de participer et de partager ce qu’il me revenait avec moi. Dam’s a fait le Ghana et il est plus ou moins rodé dans les affaires et il connait bien la façon d’agir et de faire des anglophones. Nous nous sommes rendus aux Etats Unis et dans la city bank, une très grande banque, où on nous a conduit dans le bureau d’un des sous-directeurs parce qu’on devrait nous payer cash et cela ne devrait pas être vu par tout le monde. C’est de là qu’on nous apporte de l’argent neuf, neuf, reparti dans trois attache-caisses et il fallait tout faire pour nous déposer à la banque juste au moment de l’embarquement. Tout a été fait et nous nous sommes retrouvés à l’embarquement. On débarque à Paris. Celui qui nous accompagnait change d’avion sur Londres. Dam’s alla directement déposer son argent dans une banque à l’aéroport. Ce que j’ai fait, je limitais de verser tout mon argent. J’ai donc versé une partie. En bon patriote, il faut que j’investisse l’autre partie au Bénin.

Une fois au Bénin, quelle a été la suite ?

Dès ma descente d’avion, j’ai pris directement le chemin de ma banque, la société dahoméenne des banques où j’ai demandé à avoir le directeur adjoint à qui j’ai dit que j’ai un grand dépôt à faire en dollars. J’ouvre le sac, il voit et directement il va appeler le directeur un certain Idelphonse Lemon qui me disait qu’il ne pouvait pas prendre, que les billets sont tout neuf et que c’est du faux. Je vais apporter de la fausse monnaie dans ma propre banque, moi-même ! Il a insisté qu’il ne prendra pas. J’ai dû me rendre à l’évidence et sortir de la banque. Le lendemain, c’est la police qui est venue me taper à la porte. J’ai dû expliquer à la police le processus de fabrication des billets. C’est deux papiers qu’on colle, les traits en coton, le filigrane et d’autres pour éviter la falsification. Et moi étant maître imprimeur, je dis que ce n’est pas possible. Quiconque se hasarde à le faire sera pris et jeté en prison. Et dans le pays, lorsqu’il y a de fausses monnaies, c’est toujours vers moi on vient, parce que je suis imprimeur, c’est un métier que j’ai appris et je suis un des premiers diplômés de l’Institut national d’arts graphiques.

Quelle a été la réaction des autorités du moment ?
La police est venue saisir l’argent. De 9H30 je les ai maintenu jusqu’à 16h à écrire le numéro de série de chaque billet et j’ai paraphé les angles. C’est ainsi que le bruit a été propagé partout qu’on a arrêté da Silva avec des tonnes de billets. Six (6) mois après, ils sont revenus me dire que c’est bon et mes billets m’ont été retournés. J’étais si humilié que ma propre banque qualifie mes billets de faux. L’ancien président qui était là au moment des faits, je l’ai invité à un débat public, mais hélas ! Et la presse avait écrit dans le temps que la réaction de ce président était attendue, ce qui n’a jamais été fait. Voilà comment les choses se sont passées.
Il faut être un ignare pour se donner à cette pratique. Moi, le peu que Dieu m’a donné est si grand, grand, maximum ! Et ce que j’en ai fait je ne peux pas énumérer.
Par contre, ceux qui écrivent que je vends de la drogue, est-ce qu’ils peuvent prouver ce qu’ils disent ? Donc ils doivent s’attendre à être traduit devant la justice, mais je ne le ferai pas. Mais je veux expliquer les raisons profondes de cette cabale contre ma position.
Commentaires