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Port autonome de Cotonou : Un pan de la sécurité confié en catimini à un privé
Publié le lundi 8 janvier 2018  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le Port autonome de Cotonou




De jour en jour, d'acte en acte, le gouvernement de la Rupture/Nouveau départ tente de donner raison à ceux qui estiment qu'aujourd'hui, presque tous les secteurs sensibles et vitaux du pays sont cédés au privé. En dehors de la décision actée et à polémiques du Chef de l'État de confier la gestion du Port autonome de Cotonou à un mandataire, une récente note circulaire de la directrice générale de la même structure révèle qu'une partie de la sécurité portuaire, une fonction régalienne, est confiée à une société privée inconnue, et sans grand bruit.

Affermage par ci, gestion déléguée ou mandataire par là, c'est ce qui caractérise la gouvernance de Patrice Talon depuis avril 2016, avec à la clé, des secteurs stratégiques confiés à des privés dans des conditions généralement floues. La situation actuelle au Port de Cotonou en est une preuve. En effet, dans une note circulaire en date du 4 janvier 2018, la directrice générale Huguette Amoussou Kpeto informe à l'article 1 qu' "il est instauré au Port de Cotonou une obligation de recherche de clandestins avant l'appareillage des navires". Chose normale puisque le Bénin ne vit pas en vase clos. Il ne saurait donc rester sans prendre des mesures contre ce phénomène de clandestins qui fait l'actualité dans le monde. En matière de sécurité portuaire, le pays a même souscrit à des engagements ou exigences à l'international qu'il faut honorer. Mais le hic ou le comble, c'est bien l'article 2 de ladite note circulaire qui précise que " l'opération de fouille doit être certifiée par la société de sécurité privée TTS provisoirement accréditée par le Port autonome de Cotonou sous la responsabilité du commandant du navire". Même si c'est " provisoirement" que la structure nouvellement choisie va assurer cette lourde charge sécuritaire au niveau du poumon de l'économie béninoise à travers les fouilles de navires pour la détection d'éventuels clandestins, il urge tout de même de s'interroger sur sa compétence ou son expertise. C'est quoi donc TTS? Où a-t- elle fait ses preuves en la matière ? Comment a-t-elle été désignée même si c'est de façon provisoire? Qui est derrière TTS pour qu'elle se voit confier une responsabilité régalienne ? Comment sera-t-elle rémunérée et par qui? Voilà entre autres préoccupations qui taraudent les esprits et qui méritent réponses si tant est que le gouvernement de Patrice Talon œuvre pour la transparence, la lutte impartiale contre la corruption, la bonne gouvernance dans les affaires publiques. Si à l'article 3, la Dg Amoussou mentionne qu' "un certificat de fouille dûment signé est désormais exigé avant le départ du navire du Port de Cotonou" et à l'article 4 elle martèle que " le directeur de la Capitainerie, commandant du Port, le commandant de la compagnie de Gendarmerie maritime du Port et le commissaire spécial du Port sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application de la présente note circulaire qui prend effet à partir de sa date de signature ", on peut aussi se demander pourquoi la Police ou la Gendarmerie ne gèrent-elles pas directement ce volet confié à un privé. Faute de confiance?
La Directrice générale par intérim du Port ou les autorités compétentes sont interpellées.

Worou BORO
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