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Nominations à la présidence : Hêhomey-Sèhouéto, mauvais ministres, bons conseillers ?
Publié le mardi 9 janvier 2018  |  Matin libre
Hervé
© aCotonou.com par DR
Hervé Hêhomey,ancien ministre des infrastructures et des transports.




(Talon à l’école de Yayi)
L’un viré du gouvernement, l’autre limogé à la suite du dernier remaniement ministériel, Hervé Hêhomey et Lazare Sèhouéto sont rappelés pour être respectivement conseiller du Chef de l’Etat chargé des infrastructures et conseiller aux affaires politiques. Ainsi, deux de ceux qui étaient aux premières heures de l’avènement de la Rupture, après avoir été sortis du gouvernement peuvent maintenant se contenter d’un lot de consolation. Mais des deux, le cas de l’ancien ministre du transport et des infrastructures Hervé Hêhomey viré du gouvernement bien avant le remaniement ministériel, certainement pour avoir commis une faute lourde, préoccupe. Comment-est-ce qu’un ministre limogé, pour avoir commis une bourde dans l’exercice de ses fonctions, peut maintenant être un bon conseiller dans le même domaine ? On se souvient que dans le temps, la cellule de communication de la présidence a essayé de justifier le limogeage par une supposée insubordination du ministre, qui aurait préféré organiser une activité politique dans sa région au lieu de répondre à une injonction du Chef de l’Etat, . Mais pour la majorité des Béninois, ce sont plutôt les déclarations de Hervé Hêhomey sur le préfinancement de 20 milliards FCFA à l’entreprise Ofmas qui l’ont fait partir du gouvernement. Hervé Hêhomey, dans son zèle habituel, n’a pu garder le secret sur le préfinancement d’une route qui devrait pourtant être exécuté en mode Bot (Build Own and Transfert). Ce qui veut dire, qu’en son fort intérieur, le ministre qu’il est n’a pas apprécié que le gouvernement sort 20 milliards des caisses de l’Etat pour préfinancer des travaux qui devraient être exécutés en Bot après avoir confié le marché gré-à-gré à Ofmas. Au cours d’une sortie médiatique, le Directeur des travaux publics Jacques Ayadji, en voulant sauver les meubles, a plutôt enfoncé encore plus le gouvernement en affirmant que sous Yayi aussi, l’entreprise Adéoti, bien qu’exécutant des travaux en Bot, avait également bénéficié de préfinancement de l’Etat. Quel conseil Patrice Talon peut alors attendre de celui-là qu’il a désavoué publiquement pour avoir dévoilé un secret qui a mis le gouvernement dans une position inconfortable ? La réalité, Hervé Hêhomey et Lazare Sèhouéto limogés et sans aucun lot de consolation, risquent à la longue d’être des proies facilement enrôlables par l’opposition. Il fallait leur trouver quelque chose. A ce rythme la présidence risque d’être bientôt le point de chute d’anciens ministres comme au temps de Yayi. Avec quoi a-t-on alors rompu ?

Talon à l’école de Yayi

On a beau prôné la Rupture, sur bien d’aspects c’est à un copier-coller qu’on assiste dans la gouvernance. Boni Yayi avait trouvé que la meilleure façon d’avoir le contrôle sur les ministres débarqués du gouvernement, c’est de les faire conseillers. Il y en avait tellement. Certains, sans bureau, arpentaient les couloirs de la présidence à longueur de journée. Même s’ils ne sont plus ministres de la République, le fait d’avoir toujours un titre, un salaire, des primes et un véhicule de fonction permettait à Boni Yayi d’entretenir leur illusion d’être toujours du système afin qu’ils n’aillent pas grossir les rangs de ses détracteurs. Ça a marché puisqu’il a pu faire ses dix ans sans craindre que des dossiers de la République ne soient déballés à la face du monde par d’anciens collaborateurs. Avec la nomination de Sèhouéto et de Hêhomey, il faut comprendre que Talon est en train d’utiliser les mêmes armes que son prédécesseur pour s’assurer un mandat paisible. Des 7 ministres sortis du gouvernement, à part les trois ministres supposés proches d’Ajavon et Candide Azannaï qui a démissionné de lui-même, il ne restait que Hervé Hêhomey et Lazare Sèhouéto, partisans de première heure, qui pouvaient continuer à espérer que le Chef de l’Etat veuille enfin leur jeter un regard bienveillant. Combien de temps allaient-ils attendre que leurs incessants appels de pied produisent ses effets ? Patrice Talon qui, désormais s’inscrit dans une politique de la ruse et de la rage, avait-il le choix ? Le voilà obligé de recourir à la méthode Yayi pour essayer de garder auprès de lui d’anciens ministres tombés en disgrâce. Il y a donc alors de bonne chose qu’on peut copier dans la gouvernance de Yayi.

B.H
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