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Participation de la gent féminine à l’Assemblée nationale: Le Parlement et l’UIP défendent les droits des femmes
Publié le vendredi 19 janvier 2018  |  L`événement Précis
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© Autre presse par DR
Assemblée nationale : Trois sénateurs Japonais au cabinet de Me Adrien Houngbédji




La Conférence parlementaire sur le renforcement de la participation des femmes à l’Assemblée nationale du Bénin a été officiellement ouverte, ce jeudi 18 janvier 2018 à Golden Tulip Hôtel de Cotonou. Me Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale, entouré de la première dame et de Mme Mariana Duarte Mutzenberg, chargée de programme et chef de la délégation de l’Union interparlementaire (Uip), a procédé à l’ouverture des travaux. C’était en présence des membres du gouvernement, des députés béninois, de Alain Destexhe, Membre du Sénat de la Belgique, des représentants des Institutions de la République, du corps diplomatique et consulaire, des Organisations internationales et non gouvernementales, des dignitaires, chefs religieux et traditionnels. Dans son discours, Me Houngbédji a rappelé le contexte dans lequel se tient cette deuxième activité parlementaire consacrée à la question de la représentation de la femme au sein des instances politiques de décision au Bénin et qui ne semble pas encore trouver une résolution. Il a de ce fait, invité les participants à s’imprégner, pendant les deux jours, des différentes communications qui seront développées afin de permettre à l’institution de faire de grands pas sur la question. Prenant la parole, la première Dame Claudine Talon a affirmé son engagement à voir les femmes mieux représentées au Parlement béninois. Elle place son espoir au nouveau code électoral que votera l’Assemblée Nationale avant la prochaine élection législative pour sortir le Bénin de la catégorie honteuse des pays à parlement misogyne. Pour elle, le thème objet de la présente Conférence « ne nécessite aucun débat, si ce n’est la recherche des dispositions les plus efficaces, pour corriger un phénomène hérité de l’organisation ancienne de la société humaine qui, au prétexte de la physiologie du genre mâle, a écarté la femme de la gestion de la cité.
Aujourd’hui, nos hommes savent que cette vision ancienne de la place de la femme relève plutôt d’une ignorance semblable à celle qui faisait croire, jadis, que la terre est plate et fixe, et que le soleil en fait le parcours de l’Est à l’Ouest. Il n’y a pas de honte à corriger une faute ou remédier à une insuffisance qui ne relève pas de soi…». La ministre de la fonction publique, Mathys Adidjatou a, pour sa part, évoqué les défis à relever pour une bonne représentativité des femmes au parlement. « Au regard de l’état des lieux, il se dégage certains défis qui méritent d’être relevés pour une meilleure participation des femmes aux instances de prise de décision. Il s’agit entre autres, de l’éducation et l’instruction; l’alphabétisation des femmes, la formation des femmes (sur l’autonomisation, le leadership féminin), la sensibilisation des leaders traditionnels et religieux ; la mise en œuvre efficiente et la vulgarisation du cadre juridique de la Politique Nationale de Promotion de la Femme (PNPF) », a-t-elle laissé entendre.

DISCOURS DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE A L’OUVERTURE DE LA CONFERENCE PARLEMENTAIRE SUR LE RENFORCEMENT DE LA PARTICIPATION DES FEMMES A L’ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN

Cotonou Le 18 janvier 2018

Hôtel Golden Tulip-le Diplomate

(Minute de silence à la mémoire de Madame Karimou Rafiatou, première femme ministre du Bénin, ancienne parlementaire, , grande combattante de la lutte pour la promotion de la femme et de la fille)

Madame et Messieurs les Membres du Bureau de l’Assemblée nationale
Mesdames et Messieurs les membres de la Conférence des Présidents
Madame et Messieurs les Membres du gouvernement
Honorables députés à l’Assemblée nationale
Madame la première dame du Bénin
Monsieur Alain Destexhe, Membre du Sénat de la Belgique
Madame et Messieurs les représentants des Institutions de la République
Excellence Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique et consulaire,
Excellence Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales,
Madame Mariana Duarte Mutzenberg, Chargée de programme Partenariat entre hommes et femmes de l’Union Interparlementaire et représentant du Secrétaire Général de l’UIP
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations non gouvernementales,
Dignitaires, chefs religieux et traditionnels
Mesdames et Messieurs les experts
Mesdames et Messieurs les Directeurs
Honorables invités
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite à tous la bienvenue à cette Conférence sur le Renforcement de la Participation des Femmes à l’Assemblée Nationale du Bénin.
Je salue la présence parmi nous de Madame Claudine Talon, qui a bien voulu accepter l’invitation que nous lui avons adressée, en dépit d’un agenda très fourni, montrant ainsi que le sujet en débat est un sujet sociétal du plus haut intérêt. Merci Madame la Première Dame de nous avoir honorés.
Je remercie mon Ami et frère, Martin Chungong, Secrétaire Général de l’Union Interparlementaire pour son soutien constant à notre Parlement, manifesté aujourd’hui par l’appui intellectuel et matériel de l’UIP à l’organisation de ces assises.

Honorables Députés,
Pour la seconde fois, en l’espace d’un an, l’Assemblée nationale consacre une rencontre à la question de la représentation de la femme au sein des instances politiques de décision. Vous seriez fondés à vous en étonner, car le problème semblait avoir été résolu au cours de notre séminaire des 2 et 3 mars 2017 à Grand-Popo.
En effet, à l’issue du séminaire, une sorte de consensus s’était dégagée pour améliorer la représentation féminine au sein de notre Parlement, au prix de quelques aménagements à la loi électorale et au prix d’une augmentation du nombre des Députés, qui porteraient le nombre de femmes à 17% au moins, contre 8% actuellement. Nous n’avions pas exclu, à cette occasion, d’opérer une retouche de la Loi Fondamentale en son article 26 pour légitimer une discrimination positive au profit des femmes.
C’est dire que contrairement à ce qu’on aurait pu penser, notre Assemblée Nationale n’est pas hermétique à l’amélioration de la présence féminine en son sein. Elle y est au contraire favorable, pour autant que les propositions seront des propositions responsables, réalistes et qu’elles tiennent compte des facteurs sociologiques qui incitent à la prudence et à la modération.
L’Assemblée Nationale n’ignore pas que le Bénin a ratifié la plupart des accords internationaux relatifs à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Il a en particulier adhéré aux Objectifs du Développement Durable qui, en prônant l’égalité entre sexes et la pleine participation des femmes à la vie politique, a stipulé que l’indicateur qui s’y rattache est « la proportion des sièges occupés par les femmes dans les Parlements nationaux et les administrations locales. »
Notre Assemblée Nationale sait aussi que nos 8% de représentation féminine nous situent très en deçà de la moyenne de la sous-région ; elle sait que le vent de l’évolution qui souffle sur tous les continents est en faveur de la promotion des femmes, et que l’objectif « une planète 50-50 d’ici à 2030 » n’est pas irréalisable à en juger par les performances de certains pays.
C’est pour tenir compte de tout cela que nous avons à Grand-Popo les 2 et 3 mars 2017, envisagé les mesures que j’ai décrites tantôt. Près d’une année s’écoulera bientôt. Le dossier n’a pas avancé, et ne pouvait avancer, essentiellement parce que les obstacles légaux, voire constitutionnels n’ont pas pu être levés : la loi électorale est encore à venir, et le projet de révision de la Constitution qui a inclus cette problématique n’a pas été couronné de succès.
Pendant ce temps, le mur d’incompréhension devenait de plus en plus épais, entre ceux qui n’ont consenti à une réforme qu’à contre-cœur, et ceux qui la veulent au plus vite. Les uns craignent un rétropédalage de la part des premiers nommés. Tandis que les autres craignent un effet de surenchère à l’occasion d’un rebondissement du débat.
C’est pourquoi le Secrétaire Général de l’UIP et moi-même, avons décidé de remettre le dossier sur la table. Pour permettre aux différentes opinions de s’exprimer à nouveau et en toute liberté et responsabilité, mais en toute connaissance de cause.
Le reproche qu’on pouvait à notre séminaire de Grand-Popo, c’est que le débat fut un débat presqu’exclusivement entre Députés, alors qu’il aurait fallu ouvrir la discussion à d’autres intervenants nationaux et internationaux, notamment à un plus grand nombre d’associations engagées dans la lutte pour la promotion de la femme. La Conférence de ce jour se veut plus inclusive.
Je salue la présence parmi nous de la société civile représentée par :
• l’Institut National pour la Promotion de la Femme (INPF)
• le Réseau des Femmes Parlementaire et Ministres du Bénin
• le Réseau des Anciens Parlementaires au Bénin
• l’Association des Femmes Avocates du Bénin (AFAB)
• le Réseau pour l’Intégration des Femmes des Organisations Non Gouvernementales et Associations Africaines (RIFONGA Bénin)
• le Social Watch Bénin
• le WANEP Bénin
• la Plateforme pour la Participation des Femmes aux Instances de Décisions (PFID Bénin)
• le Réseau WILDAF Bénin (Women In Law for Développement in Africa)
• l’ONG GAJES (Groupe d’Action pour la Justice et l’Egalité Sociale)
• l’ONG SIN-DO
• l’ONG FAWE (Forum For Women-Educationalists)
• l’ONG LIGUE LIFE
• la FENATEL de Mme NATABOU Elisabeth
• le CADD de Mme TAMADAHO Emilie
• le Réseau des Femmes élues Conseillères du Bénin

Je salue aussi la présence parmi nous d’éminentes personnalités féminines connues pour le combat qu’elle ont mené individuellement ou collectivement : Célestine ZANNOU, Affo DJOBO, Reckya MADOUGOU, Christelle HOUNDONOUGBO, Geneviève MADJO, Dandi GNANMOU, Reine ALAPINI GANSOU,… nous en avons oublié des centaines et des centaines d’autres ; je leur présente nos excuses, la salle n’aurait pu les accueillir toutes.
Je salue la présence des organisations internationales non gouvernementales : Konrad ADENAUER, Fondation Fredrich Ebert, Fondation Hans Seidel, OSIWA, sans oublier le PNUD et le FNUAP.
Je salue la présence des membres du Gouvernement ou leurs représentants, les représentants de la Cour Suprême et de la Cour Constitutionnelle.
Je salue la présence des confessions religieuses et des chefs traditionnels
Je salue les représentants du Corps Diplomatique
Je salue les représentants des Médias

En invitant autant d’acteurs engagés, notre ambition est d’instaurer un véritable débat participatif sur la problématique de la promotion des femmes à l’Assemblée Nationale.
En effet, malgré les efforts visibles consentis par le Bénin, beaucoup d’obstacles restent encore à surmonter que nous devons affronter ensemble. Je pense aux entraves causées par les lois, par les pratiques discriminatoires qui réduisent les chances des femmes. C’est une réalité, les femmes ont généralement moins de chances de suivre une formation, de nouer les contacts et de bénéficier des ressources nécessaires pour une promotion politique.
Pour contourner les difficultés et accroître leurs chances dans la vie politique, plusieurs pays ont mis en place des mesures qui favorisent la candidature et l’élection des femmes à différents niveaux. Les quotas obligatoires sont l’un des dispositifs institutionnels qui ont permis d’accélérer la progression de l’accès des femmes aux postes politiques.
La présente Conférence nous aidera, c’est notre espoir, à opérer des choix judicieux, pratiques et immédiatement applicables au profit des femmes. Elle aura pour objectif de promouvoir le rôle moteur du Parlement dans le débat national sur la participation des femmes à la vie politique.
Ainsi donc, la présente rencontre se justifie et vient à point nommé. Pour mieux cerner les enjeux et les impacts de la représentativité des femmes au sein de notre institution, vous aurez, sur la base des communications qui vous seront présentées, à réfléchir sur les mécanismes, règles et politiques de promotion des femmes au sein des Parlements.
A cet effet, les communications qu’animeront des experts nationaux et internationaux, dont je salue au passage les talents et compétences, constituent le socle des débats. Il me plaît ici d’en rappeler quelques-unes en raison de leur pertinence. Il s’agit, entre autres, des thématiques sur :
– la participation des femmes au Parlement : état des lieux, enjeux et défis ;
– les mesures et les bonnes pratiques développées au niveau international pour garantir l’accès des femmes au Parlement ;
– les mesures pour améliorer l’accès des femmes à l’Assemblée nationale du Bénin.
Pour approfondir les aspects pratiques de ces différentes thématiques, des travaux en groupes sont prévus.
La présente Conférence, vise à compléter toutes les réflexions et actions menées jusqu’à ce jour en même temps qu’elle s’en démarquera par les solutions simples, pragmatiques et efficaces qu’elle proposera à l’adhésion des députés.
Je souhaite qu’elle soit constructive, réaliste et responsable.

Honorables députés,
Mesdames et Messieurs,
Je saisis l’occasion qui m’est offerte pour exprimer mes sentiments de gratitude au Secrétaire Général et à travers lui, l’UIP pour sa contribution remarquable à la réalisation de notre plan stratégique de développement et de modernisation.
Je remercie le Président de la République et son Gouvernement, pour avoir permis la participation du gouvernement à cette Conférence parlementaire et surtout pour sa disponibilité et celle de ses collaborateurs à partager avec les députés, les connaissances et expériences sur la représentation des femmes dans les instances de prise de décision.
Permettez-moi d’adresser également mes remerciements aux experts nationaux et internationaux qui ont accepté de partager avec nous leurs expériences en la matière.
Pour finir, je voudrais réitérer ma gratitude à Madame la première Dame pour son engagement à nos côtés pour promouvoir la femme dans notre pays.
Enfin je remercie le Comité qui a travaillé pour la tenue effective de la présente Conférence.
Je déclare ouverte la Conférence parlementaire sur le sur le renforcement de la participation des femmes à l’Assemblée nationale du Bénin.

Vive le Parlement béninois
Vive l’UIP !
Vive la coopération internationale
Vive le Bénin !
Je vous remercie

Germin DJIMIDO
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