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Dialogue de haut niveau sur la mise en œuvre du Sni : Alcrer et Social Watch se penchent sur la corruption au Bénin
Publié le vendredi 26 janvier 2018  |  Fraternité
La
© Autre presse par DR
La ministre du Travail, de la Fonction publique et des Affaires sociales, Adidjath Mathys




« Nous sommes au chevet d’un pays malade. Le Bénin est malade d’une corruption systémique, banalisée et tolérée », ainsi s’exprimait Martin Assogba, représentant du consortium Alcrer-Social Watch lors du dialogue de haut niveau sur la mise en œuvre du plan d’actions du Système national d’intégrité (Sni) du Bénin tenu hier à Bénin Marina hôtel. Pour Martin Assogba, le niveau de corruption au Bénin s’accroit. Dans le même temps, le système national d’intégrité est faible pour faire face aux mauvaises pratiques. « La plupart des institutions sont instables, fragiles, incapables de traiter les pratiques de corruption, insuffisamment dotées en moyens et peu permissives à des réformes audacieuses. Le système judiciaire, les juridictions financières et les organes d’application de la loi (police, gendarmerie et procureur) sont les maillons les plus faibles du système d’intégrité car, ils peinent à sanctionner les fautes de gestion et les infractions de corruption », a martelé Martin Assogba. A en croire Martin Assogba, l’existence de ce phénomène qui freine le développement du Bénin est reconnue par le chef de l’Etat qui l’a évoqué le 22 décembre 2017 lors de son adresse à la nation en disant : « … la corruption a atteint un seuil intolérable et l’impunité encore plus… ». Pour Joseph Djogbénou, ministre de la justice, tout ce que dénonce le chef de l’Etat s’exprime sous diverses formes. « Lorsqu’on engage une procédure contre un ami, une épouse, un époux, un parent, est-ce que les gens n’interviennent pas pour bloquer le processus ? Lorsque l’Etat lance un concours de recrutement, est-ce que les gens n’interviennent pas en faveur de tel ou tel ami ou fils ?... », autant de mauvaises pratiques dénoncées par le ministre de la justice. A l’en croire, le Bénin a économisé 200 milliards en luttant contre la corruption. C’est cela qui donne l’impression que l’argent ne circule pas, que tout est difficile sous la rupture.
Pour Yves Gillet, représentant de l’Union Européenne et Samuel Kaninda, coordonnateur régional de l’Afrique de l’Ouest, la gouvernance est un enjeu pour le Bénin car, c’est un préalable à tout développement. Pour Adidjatou Mathys, ministre du travail et représentant le ministre d’Etat chargé du développement, des dispositions ont été prises pour lutter contre la corruption. Entre autres, la dématérialisation de l’administration afin d’éviter au maximum tout contact physique avec les agents… Elle a invité tous les acteurs à redoubler d’effort pour plus de résultats car, la corruption est l’ennemi des pays en voie de développement.
Isac A. YAÏ
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