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Rencontre avec la conférence épiscopale : Les incompréhensions dissipées entre Talon et le Clergé Catholique
Publié le vendredi 9 fevrier 2018  |  L`événement Précis
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© 24 heures au Bénin par DR
Début de la semaine sainte pour les chrétiens de l’église catholique




6 évêques et 2 prêtres. C’est la délégation du clergé béninois conduite par Mgr Victor AGBANOU, président de la Conférence Episcopale du Bénin, à la rencontre avec le président Patrice Talon. Dans son intervention en premier, Mgr Victor AGBANOU a remercié le chef de l’Etat pour la tenue de l’audience et lui a formulé, au nom de la Conférence, des vœux de bonne et sainte année 2018. Il a expliqué ensuite l’intérêt que porte le clergé béninois à la situation socio-politique du pays et surtout à la fronde sociale qui paralyse certains secteurs de la vie nationale. Le chef de la délégation des évêques se réjouit cependant du dialogue social qui s’est renoué entre les partenaires sociaux et le gouvernement. Le collège des évêques, à travers le président de la CEB, Mgr Victor AGBANOU, n’accepte pas que le pays soit pris en otage par certains de ses fils, mais souhaite que le dialogue en cours aboutisse. Ils ont souhaité que la lutte contre la corruption engagée par le chef de l’Etat se poursuive et soit inclusive. La conférence épiscopale du Bénin a, pour finir, rassuré le président Patrice Talon de ce que la dernière déclaration de la Conférence n’avait aucun sous-entendu. Ils ont estimé que si quelque incompréhension a pu en découler, que le gouvernement en parle avec eux, car les commentaires qui découlent de cette déclaration n’engagent que leurs auteurs.

« Je suis catholique sans réserve, mais au service de toutes les religions »
A la suite des propos du président de la Conférence Episcopale du Bénin, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon, a exprimé son honneur et son plaisir de recevoir les évêques. Il a remercié ses hôtes pour l’action de l’église dans la société et leur a exprimé ses vœux de paix au Bénin comme dans le monde, car, dira-t-il, « la grâce de vie s’apprécie davantage dans un environnement apaisé ». Le président Patrice Talon a tenu à expliquer à ses hôtes que, tout catholique qu’il soit, il a fait le choix, en raison de ses fonctions actuelles, de ne pas donner trop de visibilité à l’expression de sa foi religieuse parce que le pays est laïc, que les pouvoirs sont laïcs et que l’appartenance des élus à des courants religieux devrait rester dans le domaine privé. C’est donc la peine au cœur, avoue-t-il, qu’il fait l’effort de ne pas trop afficher son désir de manifester sa foi.Là-dessus, il rassure de sa volonté d’œuvrer à la paix entre les confessions religieuses, qui se valent toutes, car Dieu n’a pas de religion mais toutes les religions tendent à rapprocher de Dieu.
Le Chef de l’Etat a tenu à marteler sa peine d’entendre certains membres éminents du clergé catholique répandre qu’il n’est plus un fidèle de l’église catholique, qu’il a renoncé à sa foi pour s’affilier à l’église de Gbanamè. Oui, insiste le PR, « ma famille et moi-même restons fidèles à notre foi catholique et la vivons. Mais j’ai le devoir de protéger tout le monde et de considérer que toutes les expressions de foi se valent ». D’ailleurs, il annonce qu’il répondra aux demandes d’audience de diverses confessions religieuses au nom de la laïcité, au nom de son devoir d’être au service de tous. Ceci, tout en martelant : « Je suis catholique sans réserve, même si de par mes fonctions je suis laïc ».

Les incompréhensions dissipées
Par ailleurs, le président de la République a bien voulu livrer les sentiments qui sont les siens au sujet du dernier communiqué de l’Assemblée plénière des évêques du Bénin. A ce propos, il a souligné que si le rôle de l’église est de veiller, la subtilité du langage peut nourrir ou servir la polémique si l’on n’y prend garde. Comme cela le caractérise, c’est à un langage de vérité que le président Talon s’est livré avec ses interlocuteurs. Chose confortée par ses propos sur la crise sociale. C’est vrai, dit-il, qu’il faut préserver la paix sociale. « Mais à vouloir le faire au sacrifice des efforts et des exigences du pays, nous allons plutôt compromettre l’avenir. Avoir peur des difficultés du moment et ne rien faire, c’est contribuer au chaos. Mais les affronter courageusement, c’est préparer la paix durable », a-t-il martelé. « Ce que je fais ne doit surprendre personne», poursuit le chef de l’Etat qui ajoute que « puisque je l’ai annoncé pendant ma campagne. J’ai dit que notre pays a besoin de réformes. C’est ce que je fais ».Aussi, demande-t-il à ses hôtes de prier pour lui afin qu’il ait le courage d’aller au bout des réformes, afin qu’il ne se laisse pas emballer par la quête du populisme, des applaudissements des compatriotes.

En outre, si l’église déplore le pouvoir de l’argent, c’est juste, dira le Président Talon qui ajoute que l’argent a un pouvoir dévastateur, qu’il a tout perverti. Il faut donc corriger cela. Ainsi, enchaîne-t-il, le manque dont certains se plaignent aujourd’hui n’est-il pas le signe que les choses sont en train de changer ? Les gens sont toujours payés pour leur travail, personne n’a été dépouillé de ses biens.Oui, admet le chef de l’Etat, « nous sommes tous coresponsables de la situation dans laquelle le pays s’est retrouvé, moi y compris. Mais pourquoi ne devrais-je pas saisir l’opportunité de mes fonctions pour réparer ? J’en ai une envie démesurée. Je voudrais retourner l’ascenseur. Pas en donnant à l’église ma fortune, pas en donnant à mes concitoyens ma fortune pour régler les peines d’un instant mais en œuvrant à montrer que le développement est possible, que la situation peut changer, que les inégalités peuvent être corrigées ».
S’agissant de son opinion sur la jouissance débridée du droit de grève, qui a motivé la réforme récemment querellée, le premier citoyen béninois note : « on ne peut pas utiliser la vie comme moyen de chantage, de négociation. C’est disproportionné car la vie n’a pas de prix. » Sur ce, il convie l’église catholique, qui a souvent été artisan des grandes mutations sociétales, à sensibiliser les uns et les autres. Divers autres sujets relatifs à l’actualité ont été abordés au cours de la séance qui a pris fin avec une prière pour le pays et ses dirigeants.
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