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En vérité : Folie de poids lourds !
Publié le mardi 27 fevrier 2018  |  Fraternité




Sur nos routes, leurs statistiques donnent froid dans le dos. Qu’ils roulent ou stationnent en agglomération, leurs dégâts par an se chiffrent à un quart des accidents de circulation et à des dizaines de milliards de pertes à l’Etat. Sans surprise, ces derniers jours, la folie des poids lourds et assimilés est au centre de toutes les préoccupations. Deux semaines auparavant, sur la problématique des accidents causés par ces engins, les acteurs du monde des transports se sont penchés au cours d’une journée de réflexion.
A l’arrivée, pour freiner une douloureuse et macabre statistique toujours aussi élevée, les ministres des transports et de l’intérieur ont dû, à travers un communiqué radiodiffusé en date du 20 février 2018, taper du poing sur la table. La règlementation, c’est la règlementation. En principe, à part des cas d’exception, pas de poids lourds entre 6H 30 et 8H 30 et entre 18H et 20H sur les axes routiers à Cotonou et ses agglomérations périphériques.
Depuis mai 2008, un arrêté interministériel l’a prévu. Pourtant, dix ans plus tard, ça n’a presque jamais été le cas. Conséquence, faute du respect strict de la réglementation en vigueur et face à l’hécatombe, la nécessité de combattre les indisciplinés de la route se fait à présent très pressante. Et pour cause, à grande vitesse et avec la complicité tacite des forces de l’ordre, les poids lourds sèment la désolation sur leur passage.
Il y a à peine une semaine, à quelques encablures de Bénin Marché à Mènontin, et plus grave sur le trafic local, un poids lourd a eu tragiquement raison de la joie de vivre d’un couple. Avant, c’est un autre en stationnement anarchique devant le campus d’Abomey-Calavi qui a endeuillé la République.
En somme, le diagnostic est effarant. Malheureusement, avec la pagaille des poids lourds sur nos routes, rien ne change. Les années se suivent, mais les dégâts, tant humains que matériels, persistent. Et, en termes de bilan, ce sont d’abord des bras valides qui sont décimés. Ensuite et surtout à cause des surcharges, c’est la perpétuelle assurance de la rapide détérioration de la chaussée et des infrastructures routières.
Le comble, c’est au nez et à la barbe des forces de sécurité que se joue ce drame. En dépit de la réglementation routière, non seulement pour réprimer les infractions mais aussi pour retirer les véhicules branlants de la circulation et les permis aux conducteurs indélicats, le laxisme a, au fil des années, atteint son paroxysme. Aux heures de pointe, et ce n’est pas un secret de polichinelle, tout peinards, nos fameux poids lourds roulent, tuent et détruisent les infrastructures routières.
Peut-être qu’enfin, le dernier coup de gueule des ministres Sacca Lafia et Cyr Koty sera le bon. Sinon, des camions de toutes sortes et autres bus de transport en commun qui disputent, à une heure de pointe, la chaussée avec les autos et motos, ça ne fait pas bon ménage. Et pour qu’à jamais, on n’en parle plus, il faut plus qu’un rappel à l’ordre et des séances de sensibilisation. Des camions de la mort, trop, c’est trop ! Pour une fois, espérons que les ministres Sacca Lafia et Cyr Koty prendront leurs responsabilités et veilleront à l’application stricte des prescriptions. Enfin, s’il en est ainsi, plus besoin de dire malheur et tant pis aux contrevenants qui s’exposeront à la rigueur des textes en vigueur !
Angelo DOSSOUMOU
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